Les métiers du bâtiment attirent aujourd’hui davantage les femmes comme Christiane.

À peine arrivée chez elle, Christiane retire ses chaussures de sécurité, elle passe des chaussures de villes pour des animations commerciales dans des grandes surfaces. Malgré la disparition de son compagnon, cette mère de famille active à une vie professionnelle intense réglée comme sur du papier à musique sans oublier l’éducation qu’elle doit apporter à ses enfants.

Motivée, elle l’est pour décrocher un emploi à durée indéterminée comme “maçonne”. Son mari maçon lui a fait découvrir ce métier des chantiers de construction de bâtiment. La passion pour cette activité ne va plus quitter cette femme, aujourd’hui âgée d’une trentaine d’année. Elle ne peut rester sans rien faire. Lorsqu’un contrat pend fin, elle est empressée pour en entamer un autre. Elle se renseigne sans peur ni crainte et directement avec les chefs de chantier sur les possibilités d’embauche.

L’affirmation de soi

Cette démarche - comment se présenter à un patron par exemple -, elle l’a acquise auprès des professionnels de l’association Retravailler à Saint-Denis. L’AREP avec qui elle venait de terminer une opération de redynamisation l’a orienté vers Retravailler. Cette décision tombe à pic car cette structure propose aux femmes de “goûter” aux métiers de la restauration et du bâtiment. Après des séances d’affirmation de soi, elle est fin prête pour réaliser un stage de 3 semaines en entreprise. Cette initiative, elle doit la conduire toute seule.

Prête à mettre la main à la pâte

Bien “dans ses petits souliers”, Christiane se rend sans prendre rendez-vous au pied des maisons en construction. Elle est habillée tout simplement : de baskets, d’un jean et d’une chemisette. La première entrevue se solde sur un échec. Pour la seconde, elle ne change rien dans sa façon d’opérer. Elle le sait tout est une question de confiance en soi. Cela marche ! Le chef d’entreprise signe la convention. Le lendemain pour mettre la main à la pâte, elle ne se fait pas prier. Les ouvriers l’acceptent au sein du groupe. Elle peut dès lors pousser un ouf de soulagement.

Un travail pénible où elle se plaît

Sur le chantier, elle est manœuvre polyvalente. Sur elle reposent différentes missions. Elle blanchit les façades des bâtiments avant de donner la première couche de peinture. Avec les ouvriers, elle fabrique les poutres, des poteaux. Dans le jargon, cette étape est appelée ferraillage. Puis, elle s’occupe de la préparation du mortier. Entre temps, elle a déjà effectué des allers et retours entre les magasins et le lieu des travaux pour l’achat de divers matériaux. Pour certaines manœuvres, elle est épaulée par les ouvriers non pas parce que c’est une femme, mais parce que la tâche est pénible.

Prête pour de nouveaux chantiers

Cette période de stage est convaincante. Sa seule présence égaye la vie des ouvriers. Surpris, des passants l’ont même applaudi. Tout en lui remettant sa note finale, le chef d’entreprise a sans hésiter fait appel à elle pour d’autres travaux qui ont pris fin cette semaine. Elle se donne quelques jours de repos bien mérités avant de chausser “ses bottes de sept lieux”. En effet, quel que soit l’endroit où se trouvent les travaux de construction de bâtiment, elle est prête à se déplacer.

J.-F. N.

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Dans le cadre de la création de son club de Parrainage Emploi, Retravailler recherche des parrains : des chefs d’entreprises ou des cadres, des élus locaux ou des responsables associatifs, des actifs ou des jeunes retraités issus de tous les horizons professionnels. Vous aiderez votre filleul en ouvrant votre réseau relationnel et en lui permettant de rencontrer des responsables d’entreprises qui veulent recruter des professionnels sérieux et volontaires. Un contrat d’engagement “Droits et Devoirs” mutuels, avec une durée et des objectifs précis sera signé par vous, votre filleul et le référent de Retravailler. Ce référent suivra ce parrainage et il vous apportera tout l’appui technique nécessaire.
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Les femmes veulent travailler mais...

À la recherche d’autonomie et ayant moins d’enfants, les femmes ont souhaité de plus en plus travailler. La croissance des emplois tertiaires a favorisé leur entrée sur le marché du travail. Depuis quelques années, les difficultés pour trouver un emploi ont réduit l’accès des femmes au marché du travail. Le taux d’activité des femmes a diminué de 1,9 point au cours des quatre dernières années chez les femmes de 25 à 49 ans”
Source : Ter 2006-2007

Bonne vitalité pour la construction

Avec 11.800 emplois salariés, la construction demeure très dynamique (+3,9% en 2004 ; + 29,4 depuis 5 ans), mais nous sommes encore loin des niveaux atteints au début des années 90 qui avaient culminé à 14700 emplois.
Source : Ter 2006-2007