La Réunion solidaire : lieu de réflexion citoyenne sur le développement durable

Contribuer à un autre modèle de développement

22 septembre 2008

Récemment portée sur les fonds baptismaux, La Réunion solidaire (LRS) est un lieu de réflexion citoyenne sur les enjeux du développement durable dans notre pays. Elle a donné hier sa position sur deux projets : Réunion île verte et GERRI. Deux projets qui ne s’appuie pas sur une condition du développement durable : la solidarité, estime LRS.

Le conseil d’administration de La Réunion solidaire Jean Marc Tagliafferri, Jean-Pierre Marchau, Dominique Mas, Georges André Ramassamy, Philippe Ravazza et Marie Paule Abriska.
(photo MM)

La Réunion solidaire est venue du constat que la majorité des décideurs locaux, élus ou chefs d’entreprise, « évoquent sans modération ce concept au point que toute décision, toute initiative, même discutable, est labellisée par eux, "développement durable". Cependant leur pratique, elle, ne change pas ». « Il nous a donc semblé que le Développement Durable était une chose trop sérieuse pour être laissée aux mains des seuls élus ou de "leurs" experts », précisent les fondateurs de LRS.
« Le défi majeur pour la planète mais plus particulièrement pour une petite île tropicale, est de pouvoir réorienter ou remodeler un système économique destructeur et incapable de résoudre la question sociale », précisent-ils.
Pour sa première conférence de presse, La Réunion solidaire a choisi de donner son point de vue sur deux projets : Réunion île verte et GERRI.
« Aucun de ces projets ne remet en cause le modèle actuel de développement économique de type productiviste », constate La Réunion solidaire. La croissance du PIB proposée par les acteurs économiques comme moyen de lutter contre le chômage n’est pas le bon indicateur fondamental, précise LRS : « Depuis plusieurs années, La Réunion a un taux de croissance annuel du PIB de 4 ou 5%, un taux supérieur donc à celui de la métropole, mais cela n’a pas eu d’effet sur le chômage massif qui continue à affecter notre île. »
Quant à GERRI, il « reste pour l’essentiel un projet technologique auquel manque le souffle d’une conception nouvelle d’un mode de développement soutenable pour La Réunion ». Et La Réunion solidaire déplore qu’un tel projet « ait été conçu et élaboré sans avoir fait l’objet d’un débat public sur des choix qui concernent tous les Réunionnais ».
Ceci dit, LRS note qu’aucun de ces deux projets ne mettent en avant la réponse à l’urgence sociale que connaît notre île. Tant que de telles inégalités persisteront dans notre pays, il sera difficile de parler de développement durable.
Pour sa part, LRS propose de construire un autre modèle, où la chasse au gaspillage et où le recyclage sont des priorités (voir encadré).
LRS plaide également pour un droit à l’expérimentation pour que le cadre institutionnel puisse mieux accompagner le développement de politiques innovantes. Ces politiques peuvent se concrétiser dans la généralisation des véhicules électriques, des mesures spécifiques pour lutter contre l’urgence sociale, ou des décisions pour « favoriser une agriculture réunionnaise durable et solidaire ».
Enfin, LRS milite pour une « véritable révolution dans les modes de pensées de tous, des élus comme des décideurs locaux ». Il s’agit notamment de dépasser les clivages trop nombreux qui font que les différents échelons politico administratifs sont autant de freins voire d’obstacles empêchant de bâtir un projet commun sur le plan de la problématique du déplacement, des transports, de l’aménagement du territoire ou de la gestion des eaux et des déchets. La Réunion ne trouvera la voie du Développement Durable que dans la solidarité ».


Un acteur du débat

La Réunion solidaire fonctionne comme un club de réflexion classique « mais à la différence de la plupart des think tanks classiques, de droite ou de gauche, prisonniers de l’idéologie productiviste, nous travaillons à l’élaboration de propositions alternatives crédibles afin de penser un modèle de développement réunionnais durable, ce qui suppose une rupture avec les choix du passé ou certaines stratégies du présent ».
La Réunion solidaire se réunit le deuxième mardi de chaque mois dans un lieu public, avec un thème précis ou un invité choisi en fonction de la problématique sur laquelle elle travaille. La Réunion solidaire publiera sur son site les notes et compte rendus de ses travaux et interviendra dans la sphère publique chaque fois qu’elle le jugera nécessaire.
Son adresse sur le web : http://www.lareunionsolidaire.com/

Les atouts de La RéunionMondialisation

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus