Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

D’un premier conseil municipal...

17 avril 2008

Samedi dernier le “nouveau” conseil municipal de Sainte Marie tenait sa première séance officielle.
L’ordre du jour comportait deux points importants ; l’augmentation des impôts locaux et l’augmentation des indemnités des élus.
Pour la première, je me souviens avoir été de ceux qui ont prêché pour une évolution faible mais régulière en corrélation avec celle du coût de la vie. Bien sûr, on peut critiquer, mais on n’augmente pas les impôts par plaisir. On n’imagine pas des élus se lever un matin et se dire « tiens, aujourd’hui, j’ai décidé d’être impopulaire ». De plus, les élus étant par obligation imposables dans leur commune, ils votent donc l’augmentation de leurs propres redevances.
Par contre, pour l’augmentation des indemnités des élus, la décision est pour le moins malvenue, voire insolente.
Il ne faut pas en vouloir aux hommes de quémander le maximum de ce qui leur est permis, il faut plutôt remettre en question le système qui l’autorise.
Ce système indemnitaire actuel, étendu aux établissements intercommunaux, aux SEM et aux conseils consultatifs parasite la démocratie représentative dans le sens où il peut remettre en cause la véritable motivation des candidats et des élus, et porter le doute chez les administrés. C’est devenu un principe coûteux de rétribution des services rendus, d’apaisement de conflits de personnes et de négociations des numéros de dossard dans l’ordre du tableau.
Ces jours-ci voient l’installation des exécutifs intercommunaux avec là encore, pléthore de vice-présidences et débauche d’indemnités. Pour beaucoup d’élus, c’est le troisième tour gratifiant de la campagne où pour un boulot reconnu comme confortable et dilettante on touche un sursalaire pendant six ans.
A une époque, je me souviens qu’un reste de décence et une certaine notion de partage faisait qu’au moins à Sainte Marie on était soit adjoint soit vice-président mais on ne pouvait cumuler les deux. Il semblerait qu’aujourd’hui, ce comportement déjà plus moral et plus altruiste soit passé à la trappe des prétentions humaines ; le curseur de la dignité et de la probité s’étant légèrement déplacé vers le bas.
En tout cas, je salue ici le courage politique du Maire qui a inscrit au même ordre du jour ces deux mesures aussi impopulaires que contradictoires.

Allez, notre République et bien complaisante et nos électeurs bien compréhensifs...


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus