Trois points de suspension... d’Emmanuel Lemagnen

De l’absentéisme des élus

30 novembre 2006

Jeudi dernier, la Région tenait son assemblée plénière. Notre benjamine fait l’appel.
Du côté de l’Alliance, tout le monde est là.
Ailleurs, quelques sièges vides...

Nous arrivons en fin d’année, et comme des écoliers, les élus de la Région vont recevoir leur bulletin de note d’assiduité ou d’absentéisme. Les bons élèves qui prennent à cœur la mission qui leur a été confiée par la population n’auront rien de plus. C’est normal. Les autres, ceux qui ont été trop souvent ou trop systématiquement absent aux réunions de travail vont gagner leur “coque” : on leur retiendra un vingt quatrième de leur indemnités !

Sans rouvrir le débat sur ces indemnités et leur cumul, notons le côté vexatoire et mesquin du rappel à l’ordre, car il met encore en avant la relation élu - argent.

Quel que soit son appartenance à la majorité ou à l’opposition, on constate qu’un élu qui ne fait rien perd un tout petit peu de revenu, mais ni son mandat, ni son titre ou sa délégation.

Et si on soufflait dans l’oreille du législateur une idée originale pour motiver l’assiduité ?

Concernant les assemblées élues par un scrutin de liste, chaque groupe possède une liste d’attente qui permet de suppléer l’élu défaillant.

Par exemple, l’adjoint au maire trop laxiste redeviendrait un simple conseiller municipal, et un conseiller trop absent se verrait remplacé par le colistier suivant.
Idem pour un vice-président ou un conseiller de région.

Sachant que chacune des collectivités élues à la proportionnelle dispose d’un fond de réserve de candidats impatients de succéder à l’inconséquence de leur prédécesseur, ces assemblées et leurs commissions fonctionneraient de fait à plein régime.

Gageons que les élus en poste seraient plus soucieux de perdre leur titre plutôt qu’une partie de leur pécule.

Face au peuple électeur, face au citoyen qui doute, l’engagement serait clair :
Dans la majorité comme dans l’opposition,
Celui qui travaille reste,
Celui qui ne travaille pas est remplacé.

Ce genre de nouvelles dispositions contribuerait aussi à revaloriser l’image du politique. Devant le méchant procès d’intention que l’on fait aux élus qui chercheraient des mandats indemnisés s’opposerait alors une présomption de désintéressement.


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