Trois points de suspension... d’Emmanuel Lemagnen

De la suppléance au tandem...

4 janvier 2007

Les élections approchent.
Tout ce qui est renouvelable va être renouvelé, et tous les élus auront tenté leur chance.
De la Présidence de la République au simple conseiller municipal, chacun négociera son chemin entre la popularité de ceux que l’on représente et l’impopularité des mesures qu’il faudra prendre pour le bien de tous.
Difficile exercice, mais passionnant challenge humain.
Juste après la présidentielle suivront les législatives qui viendront probablement consolider le nouveau gouvernement.
Plus à La Réunion que sur le continent, le poste de député est un jeu d’équilibre entre la défense d’un courant de pensée nationale et les spécificités propres à une circonscription insulaire.
Jusqu’ici, un député est élu sur un scrutin majoritaire à deux tours, et il dispose d’un suppléant (si j’écris au masculin, c’est tout simplement pour éviter une laborieuse succession de parenthèse de “e”. Que les futur(e)s député(e)s me pardonnent).
Cette suppléance a été instaurée pour répondre aux carences d’un député par décès, par empêchement, par nomination au gouvernement, etc...
Tout en pratiquant la “présomption de compétence” on peut tout de même remarquer que le suppléant est là pour faire le tas, pour faire joli, pour faire parité, pour faire plaisir à une petite commune, à une communauté et pour tout autre motif dont la raison d’être est de ramener plus de voix au titulaire.
Va-t-on continuer à voir un faire valoir en plus petit, derrière l’épaule gauche du titulaire sur la photo de l’affiche ?
Va-t-on continuer à entendre à Paris qu’un parlementaire est toujours dans sa circonscription et ici qu’il est toujours à Paris ?
La gestion de la représentativité et de la disponibilité n’est pas la même pour un élu de métropole et pour un élu d’outre-mer.
Alors pourquoi ne pas innover ?
Sans changer les textes mais en changeant nos comportements politiques, on pourrait quitter ce vieux système de député et de suppléant pour créer celui de TANDEM.
Ainsi, il y aurait un député au Palais Bourbon et un député bis dans la circonscription. L’un défendrait son île dans un ensemble national, l’autre serait en permanence sur le terrain, les deux formant un BINOME certainement plus efficace et moins opposable que la réalité d’aujourd’hui.
Pratiquement, à partir du moment où les confortables émoluments de l’élu titulaire seraient partagés avec son jumeau, chacun pourrait même bénéficier d’un attaché parlementaire.
Si on considère que les prochains candidats à la course législative n’auront pour motivation que le sens du devoir et le désintéressement, si on considère que tous ces candidats placeront une légitime ambition collective bien avant leur ego, alors on peut même imaginer voir se constituer des tandems de sensibilités légèrement différentes.
S’offrir deux députés pour le prix d’un, c’est prendre le pari que la MATURITÉ POLITIQUE participera aux bonnes résolutions de ce début d’année pour un DEVOIR D’EFFICACITÉ.


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