Le Groupe de dialogue inter-religieux

De tout cœur avec les Japonais

23 mars 2011, par Jean Fabrice Nativel

À vos textos pour relayer auprès des Réunionnaises et Réunionnais les initiatives du Groupe de dialogue inter-religieux en soutien au peuple japonais, présentées hier à Saint-Denis.

Rappel. Le vendredi 11 mars, le Nord-Est du Japon (État d’Asie centrale) est touché par un séisme de 8,9 sur l’échelle de Richter. Le tremblement de terre le plus violent que ce pays n’ait jamais connu, relève les experts. S’en suivent un tsunami avec des vagues de 10 mètres de haut, l’arrêt de réacteurs nucléaires et des explosions de réacteurs à la centrale nucléaire de Fukhusima n°1 les jours suivants. Des hommes vont mettre leur vie en jeu pour la sécuriser. Heure après heure, le nombre de Nippons décédés s’alourdit — ainsi que les sans-abris, disparus — et les nouvelles sont alarmantes. Leur courage pour faire face à pareille catastrophe émeut ! Le flot d’images déversées par les médias interpelle quant à notre vie commune sur cette terre !
Les membres du Groupe de dialogue inter-religieux (GDIR) ne pouvaient rester insensibles à cette situation. Réunis hier en début d’après-midi à la Salle Saint-Ignace (rue Sainte-Anne), ils invitent les Réunionnaises et les Réunionnais à se joindre à deux actions en soutien aux habitants du Pays du Soleil Levant : prier ou avoir une pensée compatissante pour le peuple japonais chaque soir à 18h30 du 25 au 27(1) mars ; rendre hommage aux milliers de victimes du tsunami en observant une minute de silence et d’immobilisation le samedi 26 mars à 12h. C’est l’occasion aussi de se dire que « nous formons qu’une seule famille humaine » et « de prendre conscience de notre fragilité et vulnérabilité », explique Idriss Issop Banian, président du GDIR.
Outre ces initiatives pratiques et symboliques, d’autres sont à venir et elles seront dévoilées le moment venu.

Texte et photo Jean-Fabrice Nativel


1 – Le dimanche 27 mars à 18h30, l’heure sera au dépouillement des bulletins de vote dans certaines villes. Là aussi, on peut s’arrêter pour une prière, une pensée.

2 – Hier, c’était la Journée mondiale de l’eau.

Idriss Issop Banian : « toute l’humanité souffre »

- Le GDIR réuni en assemblée générale le vendredi 18 mars a donné lecture d’une prière pour la paix — la même que la première guerre du Golfe en 1991 — à l’adresse des Nippons a expliqué son président. Il qualifie la situation au Japon « d’apocalyptique ». « Une partie de la planète est blessée » et « toute l’humanité souffre », ressent-il.
« On forme une seule famille humaine », rappelle-t-il. Le moment n’est-il pas venu de s’interroger quant à « notre fragilité et vulnérabilité, réaction face aux cataclysmes ». Aujourd’hui, a-t-on le souhait de vivre au sein « d’une île propre que l’on veut protéger ? » Avant d’en apporter des réponses, des leçons vont être déjà « tirées » de cette « catastrophe ».

• Selvam Chanemougame :
« souhaite conscientiser la population réunionnaise »

« En 2004, on a vécu un moment difficile avec le tsunami. J’ai perdu un membre de ma famille et je me trouvai en Inde », se souvient-il. La solidarité s’est tout de suite mise en œuvre pour aider les victimes. Aujourd’hui, par les actes du GDIR « on exprime notre compassion » et « on souhaite conscientiser la population réunionnaise et quelle que soit leur situation ». Cette étape est synonyme de « recueillement et de pensée collective ». Il manifeste une inquiétude sur notre capacité « à affronter une telle situation ».

• Clément Ah Line : « les Japonais souffrent, nous sommes avec eux »

« Qui aurait pu imaginer » un tel scénario « il y a 15 jours », commente Clément Ah Line. « Pourtant, ce pays est préparé à faire face à pareille situation », ajoute-t-il. Le pire s’est produit malheureusement. « Les Japonais souffrent, nous sommes avec eux », compatit-il. L’idée du GDIR d’une pensée commune est « puissante » ! Elle implique le concours des Réunionnaises et Réunionnais. « Quel que soit l’endroit où l’on se trouve, une mère pleurera la perte de son fils, de ses proches », confie Clément Ah Line. Cette tragédie au Pays du Soleil Levant a révélé « cette fragilité humaine » et la solidarité « nous sommes tous frères et sœurs », retient-il.

• Gilbert Aubry : « ce qui a de l’importance, c’est ce à quoi nous ne donnons pas assez d’importance » 

- Le drame survenu au Japon interpelle « sur ce qui a de l’importance, c’est ce à quoi nous ne donnons pas assez d’importance tous les jours comme l’eau (2), l’air, les questions de l’énergie — son stockage notamment —, des déchets, de la recherche, de l’expérimentation ». Ces sujets les aborde-t-on en cette saison électorale et à venir. Il en va pourtant de la préservation de « l’homme, l’environnement, l’activité, la vie ».
Face à la pollution de l’air, au manque d’eau, à la maîtrise de l’énergie, que fait-on ? Chacun peut se responsabiliser. On sait la pollution néfaste « à la respiration » et « au son ». On connaît des saisons sèches or il est possible de réaliser « des retenues collinaires ». On voit des maisons équipées en ampoules basse consommation, les généraliser à toutes seraient à méditer. Lui-même le soir venu guette la moindre lumière allumée sans raison aucune pour l’éteindre. Ces gestes sont le bon sens même et vers lesquelles on peut converger.

• Michèle Pétraz : « les pensées ont leurs impacts »

- Aux Japonais et au nom du GDIR, elle apporte « notre amour, notre soutien ». La pontière — elle se définit comme cela — souligne que « les pensées ont leurs impacts » qui sont reconnus « scientifiquement ». Elle formule le vœu « qu’elles retombent sur cette famille humaine que nous formons ». Michèle Pétraz compte sur la population réunionnaise pour relayer par texto les initiatives du groupe au plus grand nombre pour « un impact fort ». Surtout et même si l’instant est douloureux, que l’on esquisse « un sourire lors des recueillements », invite-t-elle.

• Danièle Moussa : « nous aimons nos frères et sœurs japonais »

- Cette tragédie « nous ramène à notre petitesse, impuissance face à la nature lorsqu’elle déploie ses forces » évoque la conteuse. « Nous aimons nos frères et sœurs japonais », résume Daniel Moussa.


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