Conférence départementale de sécurité

Début d’année mitigé

25 mars 2005

Présidée conjointement par le Préfet et le Procureur de la République, la Conférence départementale de Sécurité a tenu hier sa première réunion de travail. L’occasion pour les services de l’État mobilisés autour de ce dispositif de faire le point sur l’évolution de la délinquance à La Réunion en ce début d’année et de coordonner leurs actions dans la lutte contre l’insécurité dans notre département, y compris l’insécurité routière.

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Créé dans chaque département français, ce dispositif a pour mission de mettre en œuvre à La Réunion les orientations et décisions du gouvernement en matière de sécurité intérieure. Dans ce dessein, la CDS associe l’ensemble des acteurs sécuritaires (police, gendarmerie, douanes, renseignements généraux, autorités judiciaires, répression des fraudes...) et d’autres services de l’État, tels que le Rectorat, la Direction régionale des Affaires sanitaires et sociales (DRASS) ou encore la Direction départementale de la Jeunesse et des Sports (DDJS). Dominique Vian a tenu à souligner que des efforts particuliers seraient engagés au niveau de la communication des actions menées par la CDS (qui se réunira tous les trimestres), afin de "conscientiser l’ensemble de l’opinion publique pour une large participation sociale" aux problèmes d’insécurité.

Premier bilan

Pour la première réunion de la CDS, le bilan des opérations de rentrées scolaires, "dissuasives et pas démonstratives" comme souligné par le préfet (associant Police, Gendarmerie et Rectorat) et destiné à lutter contre les violences au sein et abords des établissements, a permis de dégager des pistes de travail pour l’année en cours. Un protocole devrait prochainement être signé entre la Préfecture et le Rectorat afin d’assurer la pérennité de ce dispositif.
Il a également été question de la lutte contre les conduites sous l’emprise de produits stupéfiants et leurs trafics, avec le zamal en ligne de mire, ou encore de la lutte contre les violences intra-familiales, classée objectif majeur par la Préfecture et qui fera l’objet d’un diagnostic local plus précis, rendu par la DRASS d’ici la fin avril.
Malgré un bilan satisfaisant de la délinquance routière sur le long terme, avec une diminution du nombre de tués sur la route, l’augmentation de 34% des accidents dus à l’alcool et de 24% de ceux occasionnés par la vitesse, mobilise les acteurs de la sécurité routière. Quatre nouveaux radars vont prochainement être mis en place sur le département, les engins banalisés vont continuer à se fondre sur les routes, alors que les deux roues motorisées (gros cubes particulièrement) feront l’objet d’une attention toute particulière. Enfin, des actions ciblées vont être mises en place sur la route du littoral et le canal bichique.

Pas du “tout-sécuritaire”

La Conférence départementale de sécurité (CDS) découle de la loi de sécurité intérieure de 2002, portée par Nicolas Sarkozy et reprise par l’actuel ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin. Bien que la politique sécuritaire du gouvernement se soit confrontée aux magistrats français, s’agissant du vote des lois dites Perben, ou encore dernièrement aux travailleurs sociaux de métropole descendus massivement dans la rue pour dénoncer l’"hystérie sécuritaire du gouvernement" et la remise en cause de leurs missions d’éducation préventive au profit du contrôle social et de la répression, le Préfet, Dominique Vian s’est voulu beaucoup plus mesuré. Il parle d’un engagement en faveur d’"une approche globale qui doit, mais ne peut être du “tout-sécuritaire”." Pour preuve, le recteur incarnait hier l’autorité morale et éducative alors que l’implication des services sociaux dans ce dispositif atteste de la prise en compte de la souffrance des jeunes. Il s’agit "d’abord de prévention, de mise en sécurité contre les atteintes au tissu social, puis de répression judiciaire", justifiait alors le Préfet qui souligne encore que "la répression n’est qu’une réponse d’échec."

Estéfany


Lutte contre les violences : objectif prioritaire

La hausse des indicateurs généraux de la délinquance pour les mois de janvier et février 2005 dans notre département a conduit Dominique Vian à parler de bilan insatisfaisant bien que mitigé selon les arrondissements. Hormis les résultats positifs enregistrés dans les arrondissements de Saint-Paul, mauvaise élève de l’insécurité l’année dernière, (-19,5% de délinquance générale et -28,9% de la délinquance de voie publique) et de Saint-Benoît (moins 13,8% de délinquance générale et moins 0,4% pour les voies de faits sur la voie publique), les chiffres de la délinquance pour Saint-Denis et Saint-Pierre continuent leur progression, amorcée fin 2004. Police et Gendarmerie enregistrent une augmentation globale de 2,3% des faits constatés en ce début d’année. La délinquance de voie publique progresse, avec une augmentation des vols avec violence et des vols à la roulotte, alors que les cambriolages, destructions et dégradations diminuent. Le vol des voitures et deux roues reste majoritaire. Les crimes et délits contre les personnes persistent avec une augmentation de 7,2% et particulièrement les actes de violences sexuelles (+34,2%) et les coups et blessures volontaires (+6,7%). Cette dernière augmentation, également relevée sur le territoire métropolitain, fait déjà l’objet d’une instruction particulière pour la mise en place d’un dispositif locale de lutte, renforcé contre les violences.


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