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Tremblet : un an après l’éruption, les sinistrés espèrent encore...
2 avril 2008
Il y un an jour pour jour, le Piton de la Fournaise grondait le réveil d’une éruption à l’intensité rare qui a bouleversé la vie des habitants du village du Tremblet, mis à mal de nombreuses exploitations agricoles. Pas d’état de catastrophe naturelle déclaré, pas d’aides exceptionnelles de l’Etat : toujours pas de solidarité nationale pour les sinistrés.
Cette éruption du 2 avril 2007 restera encore longtemps dans la mémoire collective. Le volcan était bien décidé à marquer la nature et les hommes de son empreinte. Durant 1 mois, un serpent de lave a dévalé les pentes de la côte Est, engendrant la fermeture de la route nationale durant près de 7 mois. “Cheveux de pelée”, cendres et pluies acides ont anéanti végétation et cultures.
La solidarité réunionnaise a joué
Le 5 avril, le trémor et la sismicité étaient tels que le risque de fissure dans et hors enclos a engendré l’évacuation, le lendemain, des quelque 25 familles du petit village du Tremblet. Voisines du volcan, pourtant familières de ses caprices, elles ont vécu dans la peur et l’impuissance. La mise à disposition par la Région d’emplois verts a permis de déblayer les cours et les jardins carbonisés de leurs amas de cendres et de sables ; puis la solidarité des pépiniéristes, des particuliers a permis à la végétation de reprendre aujourd’hui timidement le dessus. Mais compte tenu de la nature du sol, il faudra du temps, en dépit des pluies, pour que les habitants retrouvent leur cadre naturel d’avant. Depuis la réouverture de la route, le retour des touristes, des visiteurs, a permis au commerce de repartir. Sur les fonds de Gamède, les planteurs de cannes, les exploitants de vanille du Grand Brûlé, de la pointe et du rempart du Tremblet et les cultivateurs d’agrumes de la commune de Sainte-Rose, touchés dans une moindre mesure, auront finalement été dédommagés. La DAF a quant à elle apporté les aides aux 7 cultivateurs de palmistes du Tremblet dont les plants ont été anéantis.
La Région s’est engagée à financer quant à elle 30% du projet d’adduction d’eau dont la commune de Saint-Philippe devrait valider l’appel d’offre vendredi, pour un début des travaux dans les semaines qui suivent. La collectivité a ainsi tenu à marquer sa solidarité avec les sinistrés en sortant ici de son champ de compétences. Le 17 avril 2007, Paul Vergès, accompagné des élus de la Commission permanente, se rendait à Saint-Philippe pour apporter 9.000 litres d’eau aux habitants du Tremblet qui auront pu compter aussi sur la pleine solidarité de la population réunionnaise, des associations qui, régulièrement, sont allées à leur rencontre, packs en main. Ce soutien des Réunionnais aura été d’un grand réconfort moral pour les sinistrés, choqués par l’intensité du phénomène, l’évacuation puis l’isolement prolongé.
« Un dossier d’appel à la solidarité »
Mais un an après l’éruption, les sinistrés commencent à s’impatienter de ne pas voir s’exprimer la solidarité nationale. Thierry Ah-Nieme, porte-parole du Collectif des Sinistrés du Tremblet (Cosit), a tenté un ultime recours en profitant du passage du secrétaire d’Etat Yves Jégo pour lui transmettre « un dossier d’appel à la solidarité ». La demande d’indemnisation porte à la fois sur la destruction de la végétation, la dégradation des conditions de vie et de santé et la corrosion des toits engendrée par les pluies acides. Des fissures sont apparues dans les habitations, mais l’étude engagée par la commune pour que soit ici reconnue la responsabilité de la sismicité volcanique n’a pas été retenue par la Préfecture par manque de dates et de signatures d’experts. Si le propriétaire du restaurant “Vieux Port” n’a pas attendu les aides financières demandées (et refusées) pour engager la réhabilitation de son établissement, soutenant ne plus rien attendre de personne, en revanche, les autres sinistrés comptent beaucoup sur ces indemnisations. « Pour nous, la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle consiste avant tout à déclencher un élan de solidarité de l’Etat », précise Thierry Ah-Nieme. Un élan d’autant plus important que peu de foyers du Tremblet ont cotisé à une assurance. Mais les autorités estiment que les conditions ne sont pas réunies pour que l’état de catastrophe naturelle soit déclaré.
Les sinistrés s’impatientent
Si, effectivement, « les éruptions volcaniques ne sont pas explicitement prises en compte comme phénomène ouvrant droit aux dispositions découlant de catastrophe naturelle, or, les conséquences provoquées par l’éruption sont assimilables à de telles catastrophes ». Cette préconisation de la Région Réunion transmise à l’Etat l’année dernière ; Etat qu’elle a en outre invité « à mobiliser tous les mécanismes de solidarité nationale ou d’aides exceptionnelles permettant de venir en aide à la commune et aux sinistrés » n’aura pas été entendue. Ce qui est un peu surprenant dans la démarche “du tout pour le tout” conduite par Thierry Ah-Nieme. C’est qu’il demande à l’Etat de presser les collectivités locales d’abonder une « indemnisation anticipée » et de lui garantir que ces dernières seront bien ensuite remboursées. Il dit garder « espoir » que cette dernière tentative aboutira, car certaines familles commenceraient à grogner d’impatience. Il ne faut pourtant pas qu’elles se trompent de cible : la solidarité nationale reste dans les mains de la Nation.
Stéphanie Longeras
Extrait de la motion validée à l’unanimité par les conseillers régionaux lors de la Commission permanente du 17 avril 2007 délocalisée à Saint-Philippe.
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Messages
3 avril 2008, 12:36, par Un partisan de la solidarité à tous les niveaux
Votre argumentaire est recevable, néanmoins en cas de catastrophe naturelle telle que celle qu’ont connu les habitants du Tremblet, l’appel à la solidarité nationale lancé par les sinistrés eux-memes n’a pas été entendu. L’Etat n’est certes pas responsable des colères de notre Piton néanmoins le principe dit de solidarité nationale intervient justement par le biais d’aides exceptionnelles pour aider des personnes dans le besoin à se relever du préjudice subit. Plus que l’enveloppe, c’est souvent le geste qui compte surtout pour ces personnes moralement éprouvées. Alors certes, en ces temps de restrictions budgétaires et de recentrage des enveloppes, il vous apparait peut etre indécent de faire appel à la solidarité nationale mais au-delà du montant, c’est le principe qu’il faut défendre pour pallier à l’individualisme latent.