
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Pouvoir d’achat : erreur d’interprétation ?
3 octobre 2006
Plus qu’une contestation, c’est une affirmation : le pouvoir d’achat des Français n’a pas augmenté de 2,4% en 1 an comme le prétend le Ministre des Finances. Ce chiffre produit par l’INSEE au niveau national traduit en fait l’évolution globale de la consommation des ménages sur une année. Dépenser plus ne signifie pas que l’on a plus à dépenser. La vraie question du pouvoir d’achat des Français, à savoir leur revenu disponible après dépenses, est bottée en touche. L’INSEE de La Réunion confirme.
Par essence, les statistiques officielles sont contestables en ce sens que si les outils de mesures employés sont intrinsèquement justes, ils ne reflètent pas toujours le vécu des citoyens. Ce ne sont donc pas les chiffres qu’il convient de remettre en cause, mais leur interprétation, leur utilisation. Dans le cas du pouvoir d’achat, le gouvernement veut rassurer d’une part les entreprises, en leur laissant entendre que la consommation se porte bien, et d’autre part la population, en lui cachant l’état réel de son endettement, de ses difficultés financières. Grossière tromperie !
"Un raccourci simplificateur"
Pourquoi n’a-t-on pas d’estimation du pouvoir d’achat à La Réunion alors que les chiffres sont disponibles en métropole ? C’est initialement cette question, finalement innocente, qui m’a conduite dans les bureaux de l’INSEE ou Jean Gaillard, son Directeur, Nadine Jourdan, responsable des comptes économiques, Olivier Fagnot, responsable des services statistiques et Elisabeth Lespine, responsable de l’indice des prix, m’ont accueillie.
Après quelques échanges sur le ressentiment actuel des Français en dissonance avec les annonces officielles, Jean Gaillard admet ne pas avoir de données relatives au pouvoir d’achat des Réunionnais et note d’ailleurs ne pas avoir de ratio pour le calculer. Et c’est en s’interrogeant sur ce ratio utilisé au plan national pour définir le pouvoir d’achat qu’après quelques investigations, Nadine Jourdan revient avec l’information suivante : les 2,4% annoncés comme étant le pouvoir d’achat correspondent en fait "à la dépense de consommation finale des ménages des comptes trimestriels". En clair, tous les trimestres, l’INSEE évalue les grands postes de croissance - biens de consommation courante, services, loyer excepté l’investissement en logement - afin d’estimer la variation de la consommation des ménages, ce qui permet d’établir sur 1 an ce que l’on appelle en jargon statistique un acquis de croissance. Et c’est cet acquis de croissance de +2,4% - qui globalise la consommation totale des ménages sans distinction de catégorie sociale - qui est à tort qualifié de pouvoir d’achat des Français. La surprise fut générale. Le fait que ce chiffre traduise une progression des dépenses en volume ne suffit pas à en faire un indicateur du pouvoir d’achat qui, comme le souligne Nadine Jourdan, correspond au revenu disponible. Ces +2,4% "montrent l’argent dépensé, mais pas celui qui reste à dépenser", poursuit Jean Gaillard qui accuse à demi mot "un raccourci simplificateur...".
Le revenu "se rapproche le plus du pouvoir d’achat"
Avant ses investigations, Nadine Jourdan pensait que le calcul du pouvoir d’achat en métropole (ou du moins ce que l’on croyait l’être) avait été fait à partir du Revenu Disponible Brut (RDB) des ménages auquel aurait été déflaté l’indice des prix (l’inflation). On vient de voir qu’il n’en est rien. Cette dernière estime que "le revenu des ménages, ce qui le constitue et ce qui en sort, est ce qui se rapproche le plus du pouvoir d’achat". Le RDB prend en compte l’ensemble des revenus (salaire, revenus du capital, des sociétés, intérêts, transferts sociaux), tout "ce qui rentre dans les caisses et ce qui en sort comme les impôts locaux sur le revenu...". La somme restante sera dévolue à l’achat des biens de consommation, d’équipement, à l’épargne ou le loyer. Si l’on dégrève de cette somme l’inflation, on pourrait alors estimer le pouvoir d’achat.
C’est certainement cette méthode que Nadine Jourdan va mettre en œuvre pour, suite à notre entretien et tenter de répondre aux attentes de la population, proposer une estimation du pouvoir d’achat local. Basée sur une analyse macro économique, il n’est pas sûr qu’elle parle non plus aux Réunionnais. Comme toute estimation, elle semblera certainement imparfaite et viendra peut-être se télescoper avec d’autres données fournies par d’autres sources. Se référant aux estimations du pouvoir d’achat proposées par le BIP (+0,5%) ou encore l’association 60 millions de consommateurs (+0,9%), Olivier Fagnot souligne qu’"on ne mesure pas les mêmes choses" sans jamais remettre en cause la pertinence ou la justesse de leur analyse. Jean Gaillard admet alors qu’"il y a un devoir d’explication pour le grand public".
INSEE et Observatoire des prix pourraient collaborer
Les interlocuteurs de l’INSEE accordent qu’une définition du pouvoir d’achat en fonction du revenu par catégorie sociale, ou encore qu’une prise en compte des volumes et choix de consommation, la mise en place d’un indice du coût de la vie... permettraient de se rapprocher certainement du ressenti des Français qui accusent un portefeuille en peau de chagrin. Mais c’est un travail complexe qui doit venir d’une demande et s’accompagner des moyens nécessaires. Et est-ce vraiment de la compétence de l’INSEE d’aller plus loin ? N’est-ce pas la mission régalienne de l’État que de répondre aux attentes de ses ressortissants et de mettre en place un Observatoire des prix et des revenus ? Si cet outil voyait le jour, Jean Gaillard soutient que l’INSEE pourrait apporter sa contribution en mettant à sa disposition ses exploitations existantes, ses outils. L’Observatoire pourrait l’orienter vers de nouvelles enquêtes, élargir ses sources... une collaboration étroite et riche pourrait voir le jour. Oui, mais cela n’est pas au programme de la présidentielle que de dévoiler les inégalités, que d’admettre que si les Français consomment plus, c’est qu’ils s’endettent, puisent dans leur fond d’épargne ou n’épargnent plus. L’heure est à la “cavalerie” où à l’image de l’État, on vit au-dessus de ses moyens.
Stéphanie Longeras
[email protected]
An plis ke sa
"Moins d’argent à la fin du mois"
Olivier Fagnot explique que les consommateurs évaluent leur pouvoir d’achat en fonction des produits de consommation de la vie courante et ils ont sur ce point le sentiment qu’ils augmentent plus qu’ils ne baissent. "L’INSEE base son analyse sur 800 produits qui représentent l’ensemble des services et des biens consommés par les Réunionnais". Ainsi, la baisse des prix des produits d’équipement (téléviseur, écran plasma, téléphonie) compense la hausse d’autres produits pour offrir un indice des prix qui ne correspond pas au ressentiment de la population. "Ce que remarquent les ménages, c’est qu’ils ont moins d’argent à la fin du mois". Mais l’indice des prix comme l’indique son nom analyse l’évolution moyenne des prix, pas le volume de la consommation, ni celle du poids des nouvelles dépenses dans le budget des ménages.
L’enquête Budget des familles 2005 en cours d’exploitation
L’enquête Budget des familles 2005 est en cours d’exploitation. Elle analyse le volume de consommation en termes de dépenses en fonction des revenus fiscaux, des classes d’âge et catégories sociales des ménages. Elle viendra compléter les enquêtes de 95 et 2001.
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