Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

Des bienfaits de la mondialisation...

27 septembre 2007

Nous sommes médiatiquement conditionnés pour ne comprendre de la mondialisation qu’une succession de perversités propres à enrichir le capital et à appauvrir l’individu.
De la même manière qu’on apprend à l’école que Christophe Colomb a “découvert” l’Amérique, en se foutant des premiers originaires, les méfaits diabolisés de la mondialisation sont une vue de pays occidental aisé. Observées du côté des États en voie de développement, les délocalisations prennent par exemple un intérêt beaucoup plus bénéfique.
Il est toujours étonnant de voir chez ceux qui prêchent une béate universalité et l’émancipation du genre humain combien ils se recroquevillent dès qu’il s’agit de retirer un gramme à leur obésité.
On veut bien participer au concert des plaintes en regardant la pauvreté du monde à la télé, mais on se bat politiquement ou syndicalement pour préserver ses petits privilèges et augmenter son confort matériel.
Ces généreux humanistes me font tristement sourire quand leurs grandes idées s’arrêtent aux premiers sacrifices qu’impose l’action. Il n’est que de relire les programmes de la dernière Présidentielle et d’écouter les revendications des électeurs pour être rassurés sur les capacités égocentriques des plus nombreux d’entre nous.

Il faudra bien pourtant choisir entre le confort de l’individualité et le progrès du cortège des plus démunis. À ce titre, l’architecture des strates de décision, même si elle est discutable et incomprise, indique la voie.
Entre un Joe Borg, Commissaire européen chargé d’organiser et de préserver les ressources marines au niveau planétaire et ceux qui manifestent pour avoir le droit de pêcher les macabis en piétinant des coraux, s’intercalent tout un panel de règlements, d’élus et d’intérêts.
Il y a ceux qui voient au-delà de l’horizon et ceux dont la vue ne dépasse pas le lagon, l’espace entre les deux n’étant qu’un temps de négociation, de compréhension et d’acceptation.
Mise en perspective au-dessus de nos simples têtes, les premiers effets de la mondialisation ont rendu moins riches quelques milliers d’Occidentaux et moins pauvres quelque cinq cent millions d’Asiatiques.
Plus personne ne peut construire sa case pour s’isoler des bruits de l’extérieur, car aucun mur et aucune frontière ne resteront longtemps étanches.
La planète se réchauffe, les esprits avec.
Ce siècle sera partage ou ne sera pas,
Ce siècle sera équilibre ou ne sera pas.

Chacun sera responsable de ce qu’il aura fait et coupable de ce qu’il n’aura pas fait.
Les élus beaucoup plus que d’autres...


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