Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

Des fils et filles de...

29 février 2008

On les voit sur les listes, à droite comme à gauche, on les repère surtout facilement car ils sont fils ou fifilles de...
Pour ceux-là, c’est clair, leur nom est très connu. Puis il y en a d’autres, fils et fifilles de..., plus discrets et moins remarquables parce que leur patronyme cache bien la filiation.

A cette génération, on fait procès d’intention, lui reprochant d’avoir moins à faire et déjà beaucoup gagné, d’être de ceux qui sont nés avec une cuillère en argent.

Si la politique s’exerce avec vocation, on retrouve ce même phénomène dans d’autres secteurs d’activité. Ainsi devient-on plus facilement artisan en étant fils d’artisan, chanteuse en étant fille d’artiste, de même pour l’enseignant, le médecin ou le militaire.

Il ne s’agit pas de débattre de l’inné ou de l’acquis, mais d’observer plus simplement que certains enfants, immergés depuis toujours dans les discussions à table et baignant très tôt dans la chose politique, s’orientent plus naturellement que d’autres dans la vocation de leur parentèle.

Ce qui se voit en petit pour nos Municipales est pratique courante en Métropole et se constate au plus haut niveau national. Quelle position privilégiée est la plus critiquable ; celle du jeune Sarkozy candidat à Neuilly, celle de la fille à Chirac qui obtient une charge élyséenne ou celle du fils Mitterrand qui se rémunère sur d’obscures interventions en Afrique ?
Même de Gaulle avait fléché le chemin de sa progéniture !

C’est beaucoup plus la façon dont ces enfants arrivent aux affaires et l’art qu’ils mettront à les gérer qui doivent retenir notre attention.

Alors, laissons les fils mériter leur parcours et démontrer leur efficacité, mais ne tolérons pas que la fonction élective se transmette par héritage, ni que le mandat soit inscrit au testament.

S’il y a de ces abus (et il y en a !), tous les enfants d’élus ne sont pas à mettre dans le même panier, et bien au contraire, opposons au pilori du dénigrement la présomption de compétence.

Et si la fée « démocratie représentative » s’est penchée sur le berceau de quelques-uns, soyons plus exigeants envers eux-mêmes, pas moins, mais pas plus non plus.


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