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Qui a-t-il derrière les murs de la prison Juliette Dodu ?
24 mai 2006
À La Réunion, comme sur l’ensemble du territoire métropolitain, les prisons sont surpeuplées. Beaucoup de bâtiments, comme la Maison d’arrêt Juliette Dodu, n’offrent plus les conditions matérielles adaptées à l’accueil décent des détenus et à l’exercice des agents. La modernisation des prisons offre certes plus de sécurité, plus de capacité, mais est-ce une évolution si l’humain est occulté ? Si l’on accorde pas de moyens à l’action sociale de prévention et de réinsertion ?
Serge Thomas, secrétaire départemental FO pénitentiaire, milite pour que les prisons de l’île bénéficient de plus de moyens humains. L’agent a aussi bien une mission sécuritaire qu’une mission sociale qui ne peuvent être dissociées si l’on veut que la prison soit vraiment un outil de réhabilitation.
12 par cellule
Depuis 1982, l’organigramme de la Maison d’arrêt Juliette Dodu n’a pas changé alors que dans le même temps, le phénomène de surpopulation carcérale ne décroît pas. "Je me bats contre un mur. Il ne faut pas attendre le pire pour bouger, mais malheureusement, c’est toujours pareil. Il faudrait au moins 50 agents si l’on veut assurer notre mission correctement, mais l’effectif est bloqué à 41 personnes dont 7 femmes". Et pendant ce temps, le va et vient de prisonniers est incessant avec, entre autres, les prévenus du Port qui sont incarcérés à Juliette Dodu, pendant la durée de leur cession d’assise. "Au lieu d’avoir 4 ou 5 détenus par cellule, il est déjà arrivé que l’on en retrouve entre 12 et 14 installés sur des lits superposés. Aujourd’hui, quand on approche le seuil de 200 détenus, un transfert est organisé vers le Port". L’année dernière, la barre des 253 détenus était franchie, alors que la Maison d’arrêt est censée en accueillir 111. Serge Thomas a du interpeller le procureur de la République sur les conditions de détention des prisonniers et la difficulté d’exercice des agents, relevées par les membres de la Commission européenne, lors de leur visite. C’est principalement pour accéder à de meilleures conditions de travail que "beaucoup d’agents attendent la prison de Domenjod".
20 bracelets électroniques
"Hormis quelques têtes dures, cela se passe bien avec les détenus, dans le respect, confie Serge Thomas. En tant que professionnels, nous ne sommes pas là pour les juger. Nous avons choisi notre métier et avec le temps, on finit par l’aimer, justement parce que l’on est amené à faire beaucoup de social. À Saint-Denis, c’est vraiment différent des autres prisons, et j’ai longtemps exercé en métropole. Ici les contacts sont plus fréquents. Quand on voit qu’un détenu ne se sent pas bien, semble avoir des difficultés, un gradé l’appelle dans son bureau. Là, il finit par parler de ses problèmes. Et la logique voudrait que cela se passe partout comme ça". Serge Thomas plaide aussi pour d’autres alternatives à l’incarcération. Aujourd’hui, seulement 20 condamnés bénéficient des bracelets électroniques pour une surveillance à distance. "On souhaite que cela s’étende aux personnes qui ont commis des délits mineurs pour une peine de 3 mois". Mais pour développer le système, pour assurer le suivi des PSV (Prisonniers sous surveillance électronique), il faut que davantage de moyens humains soient alloués. De même, le secteur administratif pénitentiaire qui assure aussi le suivi des détenus après leur libération, doit faire l’objet d’un renforcement pour offrir une continuité dans la mission de réinsertion. Le Service pénitentiaire d’insertion et de probation enregistre lui aussi des déficits humains et matériels. C’est pourtant primordial pour prévenir les récidives, pour encadrer un public fragile socialement, économiquement, en perte de repère et que le ressentiment de largage par le système ne valorise, ni n’aide.
Stéphanie Longeras
Zoom
Surpopulation carcérale en chiffres
o Saint-Pierre : 187 détenus hier pour une capacité de 98.
o Le Port enregistrait au 1er janvier 2006 : 544 détenus et 133 prévenus, alors que le centre de détention n’est censé en recevoir que 310.
o Saint-Denis : 200 détenus pour une capacité d’accueil de 111.
À titre de comparaison, la prison de Saint-Pierre compte 44 agents alors que la Maison d’arrêt de Saint-Denis en compte 41 dont 7 femmes.
Future prison de Domenjod
La DDE (Direction départementale de l’équipement) a entamé les premiers travaux le 11 mai dernier. L’établissement devrait être livré le 2ème semestre de 2008. Il disposera de 601 places : 2 quartiers hommes qui comprendront 12 unités qui pourront accueillir 38 personnes chacune, soit 456 détenus au total ; 1 quartier femme de 30 places ; 1 quartier réservé aux mineurs constitué de 2 unités de 20 places ; 1 quartier accueil de 25 places et 1 centre de semi-liberté réservé à 25 détenus qui y exerceront une activité professionnelle.
Témoignages
o Léa et Claire côtoient les détenus au quotidien
"La modernité ne remplace pas l’humanité"
La décrépissage des murs extérieurs de la Maison d’arrêt Juliette Dodu prête aux fantasmes les plus glauques quand aux conditions de détention des prisonniers. Que se passe-t-il derrière ces murs en lamentation ? Si l’insalubrité y est incontestable, au dire des professionnels pénitentiaires, les détenus préfèrent ces conditions précaires à la prison du Port, plus moderne mais moins humaine.
"Ils se disent mieux ici qu’au Port"
Deux femmes qui exercent à la Maison d’arrêt de Saint-Denis ont accepté de nous livrer leurs impressions, sous couvert d’anonymat et sans mention de leur profession. Par respect pour leur droit de réserve, nous les appellerons donc Léa et Claire. Toutes deux soulignent la qualité des rapports qu’elles entretiennent avec les détenus incarcérés ici pour purger de courtes peines. "Ils sont contents de nous voir, car nous leur assurons un suivi, explique Léa. C’est vraiment une prison à caractère familial qui permet les rapports entre humains. Au niveau matériel, c’est peut être autre chose, mais ce n’est pas tant les murs qui comptent pour les détenus, ce qui est important pour eux, c’est le climat qui règne dedans. Évidemment, ils sont sensibles au confort, mais ce n’est pas l’essentiel. Pour preuve, ils se disent mieux ici qu’au Port. Ils ne veulent pas y être transférés. La modernité ne remplace pas l’humanité". Claire partage totalement cette analyse et fait le pari que la future prison de Domenjod, aux derniers cris sécuritaires, ne permettra pas de telles relations. "Au moment des élections, on parle de prison, de sécurité, de loi Perben et de tolérance zéro, mais ce ne sont que des stratégies politiques qui ne tiennent pas compte de l’humain".
Léa estime que l’on image beaucoup de choses fausses sur les conditions de vie à l’intérieur de la prison. "Les détenus placés ici ne sont pas dangereux, ce ne sont pas des tueurs mais des gens paumés qui ont plus intérêt à être éduqués, encadrés qu’enfermés. Il faudrait plutôt se poser la question de l’intérêt de l’incarcération". Se poser aussi, pour Claire, la question de ce que l’on peut faire pour éviter à des personnes qui vivent à l’air libre comme dans un mouroir de finir derrière les barreaux, se sentant presque mieux enfermées car encadrées, que libres car abandonnées.
Stéphanie Longeras
o André, professeur d’enseignement général à la prison
"Tout se passe dans le respect mutuel"
Depuis 2001, André, déjà formé au soutien des jeunes et adultes en difficulté, a été mis à disposition pénitentiaire par l’Éducation nationale en tant qu’enseignant à temps plein au sein de la Maison d’arrêt Juliette Dodu. Les règles établies, les rapports avec les détenus se passent sans difficultés, dans le respect mutuel.
Enseignement général, formation professionnelle, alphabétisation, cours de sport et ateliers divers... l’emprisonnement ne doit pas contraindre à l’inactivité, même si l’espace reste limité. En s’inscrivant aux cours d’André, les détenus pourront obtenir, à l’issu, un certificat de formation générale. "Si un détenu suit une activité, cela met en exergue sa volonté de s’insérer et lui permet des remises de peine supplémentaires*. Un peu la carotte qui n’échappe à aucun d’entre eux". D’autres enseignants vacataires délivrent des cours de renforcement à la lecture et à l’écriture pour les illettrés 2 jours par semaine ou proposent des formations professionnelles rémunérées. C’est ainsi que les détenus qui l’ont souhaité ont pu suivre une formation en maçonnerie et ainsi colmater eux-mêmes les murs de la prison. "C’est motivant pour eux, commente André, et puis il y a beaucoup de SDF illettrés qui peuvent ainsi améliorer leur quotidien et se constituer un petit pécule pour préparer leur sortie". André est vraiment satisfait de son travail, du rapport avec les détenus avec lesquels il dit ne rencontrer "aucune difficulté. Par rapport à l’usine qu’est le Port, ici les contacts sont moins froids. Et puis, les prisonniers voit le ciel bleu au dessus de leur tête tous les jours. Humainement parlant, je préfère 1.000 fois Saint-Denis. Tout se passe dans le respect mutuel. Il faut bien sûr fixer des limites et des règles qui sont valables pour tout le monde sans exception. Il n’y a que comme ça que l’on peut fonctionner justement".
Stéphanie Longeras
*Soit 7 jours par mois en plus des 7 déjà accordés automatiquement, en cas de bonne conduite, aux personnes incarcérées pour la première fois et 4 jours par mois en plus des 5 pour bonne conduite aux récidivistes.
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Messages
2 mars 2009, 22:29, par tiano
ben voila sa fait maintenant un mois que mon pére est incacéré a la prison de domenjod, il est placé en détention provisoire
pour lui c’est sa deuxième incarcération
aujourd’hui j’avoue que depuis je n’ai pas fermé l’oeil une seul fois durant les nuits
toutefois je me soulage un peu quand je ce témoignage des personnes qui travail dans les prisons
mais je dois dire que pour moi ce n’est pas la joie car je sais qu’aprés sa détention provisoire il seras incacéré au centre pénitenciaire du port et j’ai vraiment peur pour lui car mon pére malgrés la grosse herreur qu’il a pu commetre et ben c’est un humain et j’aimerais qu’il le reste
toutefois j’aimerais dire a toute les personnes qui travaillent dans les prisons pour encadrer les détenues que je vous féllicitent pour votre travail merveilleux courage a vous et surtout bonne continuation a vous, et au prisonnier j’aimerais vous dire que que des fois il faut vous dire que ci vous étiez en liberté vous n’auriez pas fait les choses que vous faites aujourd’hui comme la formation l’école ect......
surtout garder le moral et dites vous bien qu’l y a des gens qui ne regarde pas la faute que avez commis mais cherche plutot pourquoi est ce que vous avez fait cet erreur et cherche a vous aider
courage a vous et que dieu vous protége jusqu’au bout de vos épreuves car les épréuves fait grandir
1er avril 2009, 22:20, par mamoune
Il y a ceux qui veulent s’en sortir et ceux qui vivent en détention comme à la maison.C’est en ce lieu que se révèle la personnalité de chacun.Ceux qui continuent leur trafic à l’intérieur et ceux qui ne veulent pas y participer et qui subissent la colère de leur détracteurs.tout le monde est au courant et personne ne bouge,celui qui dit quoi-que-ce soit est une balance et subit non seulement sa peine mais aussi le couroux des autres détenus.s’il se tait ce n’est pas qu’il soit un pleutre c’est qu’il ne veut rien faire qui puisse nuire à son dossier pour sa sortie.Il réfléchit Lui ! Il sait qu’il a a une vie et une famille dehors qui souffre de ses erreurs et n’a qu’un but c’est de pouvoir réparer et ne plus à repasser par là.Certains s’en moquent mais pas tous,car ils savent qu’ils sont là par leur faute et que c’est leur entourage qui en paie le prix par les larmes et la souffrance.il en faut du Courage pour survivre à cet incarcération.(vécu) !!!