Des Réunionnais dans l’attente d’un organe pour survivre

Dîtes “oui” ou “non” si vous voulez être donneur d’organe

27 juin 2005

La semaine dernière a été marquée par la journée nationale du don d’organe : le mercredi 22 juin.
L’équipe de coordination médicale hospitalière de transplantation du groupe hospitalier sud Réunion était présente dans différents hypermarchés de l’île. Elle était assistée de bénévoles des insuffisants rénaux de La Réunion.
Cette équipe renseignait sur les greffes d’organes et surtout sur la nécessité de chacun de faire connaître à sa famille et autour de soi sa décision, pour ou contre cette greffe.

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La greffe d’organe, c’est le remplacement d’un organe défaillant par un organe sain, appelé greffon. L’an dernier, 11.500 personnes en France avaient besoin d’une greffe d’organes pour continuer à vivre ou pour mieux vivre. Ce nombre augmente chaque année du fait de l’allongement de la durée de vie, mais aussi du fait d’un manque de greffons.
L’an dernier toujours, près de 4.000 personnes en France ont pu recevoir la greffe dont ils avaient besoin et 260 malades sont décédés faute de greffons.
Le prélèvement d’organes n’est possible que dans des conditions exceptionnelles. Seules les personnes décédées en état de mort encéphalique dans un service de réanimation peuvent être prélevées.
En lisant ces quelques lignes, vous comprendrez mieux pourquoi il est important de prendre position et de communiquer votre choix à votre famille afin qu’elle puisse en témoigner. Car, en parler, c’est agir.

La loi adopte le principe du consentement présumé. D’après la loi bioéthique de juillet 1994, toute personne majeure est considérée consentante au prélèvement de ses organes et tissus après sa mort, si elle n’a pas manifesté de refus de son vivant. La loi vous donne ainsi la possibilité de faire un choix concernant votre propre corps après votre mort.

Faites connaître votre volonté à votre famille : si lors du décès, le médecin n’a pas eu le moyen de connaître votre décision (port d’une carte de don ou, au contraire, inscription sur le registre national des refus), il devra recueillir le témoignage de votre volonté auprès de votre famille.
Prenez, de votre vivant, une décision : votre famille n’aura pas à effectuer elle-même ce choix à votre place. Choisir au nom du défunt est difficile et douloureux.

Nous sommes tous des donneurs potentiels. Deux attitudes sont possibles : accepter de donner ou refuser de donner. Pour vous procurer une carte de donneur ou un formulaire d’inscription sur le registre national des refus, composez le 0800 20 22 24 numéro vert, appel gratuit.
Vous souhaitez donner vos organes, dites-le à votre famille. Vous pouvez aussi porter sur vous une carte de donneur qui manifeste votre volonté.
Si vous êtes contre le don d’organes, dites-le à vos proches pour qu’ils puissent en témoigner et demandez votre inscription au registre national des refus.

S.B.

source : agence de la biomédecine et coordination des greffes et des prélèvements, CHD Félix Guyon 0262 90 54 04


À La Réunion, quels organes sont prélevés ?

En attendant la création en septembre prochain d’une banque de tissus, ne sont prélevés que les reins (chez les personnes en état de mort encéphalique) et les cornées (pour les décès après arrêts cardiaques). En 2004, seulement 28 reins ont pu être greffés dont seulement 7 avaient été prélevés à La Réunion. 144 personnes sont actuellement en attente de greffe.

Qu’est-ce que la mort encéphalique ?

La mort encéphalique ou mort cérébrale est l’arrêt brutal, définitif et irréversible du cerveau qui n’est plus irrigué : les fonctions neuronales sont détruites. Cette destruction survient avant que le cœur ne s’arrête. Son diagnostic repose sur un examen clinique qui constate l’absence de conscience, de réflexe et de ventilation spontanée. Selon la réglementation française, il est confirmé par deux encéphalogrammes à quatre heures d’intervalle, soit par une artériographie cérébrale. Le constat de mort encéphalique est ensuite établi par deux médecins indépendants non impliqués dans une activité de greffe.
Mais attention, la mort encéphalique n’est pas un état comateux où le sang irrigue et oxygène le cerveau. La personne est morte puisque son cerveau est détruit irrémédiablement. L’activité cardiaque et la respiration peuvent être maintenues artificiellement pendant plusieurs heures. Le corps conserve alors certaines apparences de vie ; respiration, chaleur, couleur. La décision d’accepter le prélèvement n’en est que plus douloureuse.

Trois grands principes

Les trois grands principes de la loi de bioéthique sont le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat entre donneur et receveur.

- Le principe de consentement présumé : après sa mort, toute personne est considérée consentante au don d’organes si elle n’a pas manifesté son opposition de son vivant. En cas de décès, le médecin demandera aux proches si le défunt était opposé au don d’organes.

- La gratuité : le don d’organes est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. La loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don.

- l’anonymat : le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur peut cependant être informée des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes, si elle le demande.


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