Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

Du “i” de l’insertion...

24 mai 2007

Il paraît que ça va être mieux.
Le nouveau gouvernement et son tout jeune haut commissaire aux solidarités vont améliorer le Revenu Minimum d’Insertion en mettant un gros point sur le “i”.
Bon, si les choses s’améliorent (ce qui se constate à posteriori), tant mieux. En partant du principe qu’une idée n’est pas de gauche ou de droite mais qu’elle est simplement bonne ou mauvaise, il faut sans a priori rechercher l’amélioration du sort de nos concitoyens et savoir la reconnaître quand elle a lieu.
Toutefois, je pense que d’un point de vue réunionnais, il serait sage de poser deux préalables à cette insertion par l’activité.
Tout d’abord, dans un département à fort taux de chômage, dans une économie dynamique mais précaire et dans un territoire où le bénévolat supplée souvent les carences du système, de quel type d’activité parle-t-on ?
Il ne faudrait pas que le secteur économique soit fragilisé ni que le secteur associatif devienne rémunéré.
Il faudra, à l’inverse, consolider les uns en complémentarité avec les autres et établir une vraie lisibilité entre ce qui est marchand et ce qui participe du solidaire ou du social.
À ce titre, la proposition de la chambre des associations de structurer l’économie marchande non-concurrentielle dans un nouveau statut et une nouvelle appellation me semble plus que jamais d’actualité.

Ensuite, il faut absolument arrêter de confier au public en insertion toutes les activités négatives de la voirie.
Le nettoyage des ravines, le curetage des caniveaux et le ramassage des sacs plastiques ne sont en aucun cas des activités porteuses d’insertion mais plutôt des punitions d’intérêt collectif.
On a trop souvent entendu dire « l’île est sale, que les rmistes la nettoie », on a si souvent mélangé l’objectif et les solutions, confondu l’idée généreuse et la perversité de son application.
Après tout, si le nouveau dispositif invente son propre espace d’épanouissement, que l’économie et l’homme, que le marchand et le social y trouvent un développement mutuellement avantageux, pourquoi pas ?
Il serait temps en effet qu’avec le “A” de l’activité, on passe du petit “i” de l’insertion au grand “D” de la Dignité.


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