Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

Du prix du billet et de ce qu’on met derrière...

11 septembre 2008

Le prix d’un aller-retour Paris-Réunion est, de l’avis général, très cher, trop cher, mais la perception qu’on s’en fait n’est pas la même pour tout le monde.

Pour les touristes affinitaires, qui sont près de 200.000 par an à venir ou à revenir voir leurs amis et leurs parents, La Réunion n’est pas une île choisie parmi d’autres destinations touristiques. Le choix est guidé par le rapprochement familial pour qui l’unique véhicule de transport a donc un coût particulièrement lourd.

Les 50.000 touristes d’affaires qui viennent nous visiter voient leurs dépenses le plus souvent rentabilisées par le motif même de leur voyage ou prise en charge par leur entreprise. L’impact du prix du billet est alors perçu avec un peu plus d’indifférence.

Pour la dernière catégorie, celle dite des touristes d’agrément, qui représente un peu moins de 150.000 passages annuels, l’analyse se porte sur le rapport qualité prix. Ils ont comparé les destinations, choisi La Réunion et payé leur voyage. Mais ce qu’ils ont en retour est-il à la hauteur ?

Le billet n’est pas trop cher s’il évalue à ce qu’on met en face, si le souvenir est à la mesure du rêve.

Prenons un autre exemple de prix, celui d’une voiture :
20.000 euros, est-ce trop cher ?
Si, pour cette somme, vous me livrez une Twingo non climatisée, c’est du vol ! Si, à l’inverse, je repars au volant d’un gros 4X4 Mercedes, alors j’aurai fait une affaire miraculeuse.
20.000 euros pour une bagnole, ça veut donc rien dire, ça dépend juste du modèle et des options fournies.

Alors, est-ce que la destination Réunion est trop chère ? Pour un vrai touriste primo visitant, ça dépendra de ce qu’on lui offrira ; un voyage confortable, des hôtels magnifiques, une circulation fluide, des paysages uniques, une expérience spirituelle...

Il ne faudrait pas qu’on se mobilise pour de fausses bonnes solutions et qu’on se trompe d’objectif. Vaut-il mieux faire baisser les prix du billet d’avion et conserver le même niveau d’accueil ou, au contraire, conserver les tarifs, mais augmenter le plaisir rendu ?

Evidemment, l’idéal serait de conjuguer ces deux approches, mais à l’heure où le pouvoir d’achat de notre principal bassin de clientèle baisse et où celui des tarifs aériens augmente, la question se pose.

En plus de celle des visas bien sûr....


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