Trois points de suspension d’Emmanuel Lemagnen

Du syndrome de comparaison...

7 juin 2007

Plus dans les périodes électorales qu’à toute autre époque revient sur le tapis médiatique la récurrente question du déséquilibre territoriale.
Chacun y va de son couplet, parfois justifié, souvent populiste, car il est plus facile de rejeter sur autrui les raisons de ses propres carences.
Ces différences de développement, mise à part l’inconséquence des élus qui les ont entretenues, ont des causes historiques, économiques, géographiques, climatiques, conjoncturelles et comportementales.
Revendiquer un réajustement, c’est accepter aussi de faire l’effort intellectuel d’intégrer tous ces paramètres pour analyser honnêtement les causes avant de remédier durablement aux effets. Ceci étant, les constats et les solutions proposées par certains édiles sont simplistes et puériles, parce qu’ils sont basés sur la comparaison ou la jalousie, ce qui ne mène à rien.
On a tous vu ces dernières années dans l’Est ou dans le Sud de fausses solutions apportées à de faux problèmes et de vraies propositions repoussées par laxisme ou par basse manœuvre politicienne.
La Réunion est en retard par rapport à la métropole, mais plus en avance que Maurice. L’Ouest est moins développé que le Nord mais mieux loti que le Sud.
Et alors ???

Le “syndrome de comparaison” génère une énergie négative qui n’est basée sur aucune dynamique porteuse. Il faut bannir de notre langage le mot “rééquilibrage” et apprendre à parler “d’équilibre territorial”, ce qui constitue un véritable objectif, une nouvelle façon de faire de la politique et de comprendre l’aménagement.
Le développement d’une micro région devient ainsi souché sur ses propres atouts et ses potentialités. Il ne s’agit plus de dire « moi aussi je veux un bout de quatre voies, un bout d’aéroport, un morceau de volcan et une pincée de zone franche urbaine ». Il s’agit de revendiquer ce qui manque à un développement intégré et harmonieux de chaque territoire, de rechercher ses propres forces plutôt que de se plaindre de ses faiblesses et donner à chaque habitant la chance de pouvoir apprendre, travailler, vivre et s’épanouir.
Le “rattrape” n’est en soit pas porteur de solutions endémiques durable mais plutôt générateur de faux objectifs et de frustrations.
L’équilibre, l’harmonie et la complémentarité sont porteurs de vérité, parce que La Réunion n’est pas un gâteau qui se coupe en parts égales, mais un ensemble où chacun mange à sa faim.


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