Services sociaux du Département dans l’Ouest...

En manque d’effectifs

29 mai 2006

Les agents sociaux du Département ont “débrayé” une matinée cette semaine pour attirer l’attention sur la pénurie d’effectif qui affecte les services de l’Ouest et les surcharges de travail entraînées par l’épidémie de chikungunya. On leur a promis un agent administratif pour le 1er juin et un visiteur-enquêteur pour dans un mois. Et pour les équipes médico-sociales : zéro kalbass la fimé Granboi ?

Les agents sociaux des services d’aide aux personnes âgées, dans l’Ouest, connaissent une situation très tendue, que l’épidémie de chikungunya a rendue très exacerbée.
L’équipe de 23 agents pour l’aide sociale aux adultes n’a que trois enquêteurs pour suivre les dossiers des critères de ressources, dans l’ensemble des communes du Territoire de la côte Ouest. Un agent instructeur, absent depuis janvier 2005 pour cause de congés successifs, n’est toujours pas remplacé. Pourrait-il seulement l’être ? Le sous-effectif se fait aussi sentir dans les équipes médico-sociales des secteurs Port-Possession, Saint-Paul et Saint-Leu/Trois-Bassins.
Les trois équipes devraient compter en théorie chacune un médecin, deux assistantes sociales, une infirmière et une secrétaire. Mais si par accident un membre de l’équipe vient à manquer, les remplacements se font attendre. Il manquerait une infirmière au Port et une à Saint-Leu.
Avec l’épidémie de chikungunya, non seulement les agents ont dû faire face à un surcroît de travail dans le soutien aux adultes malades, mais ils l’ont fait alors qu’un bon quart des effectifs - 5 agents sur 23 - a lui aussi été victime de l’aèdes albopictus “chikungunyé”.
"Le personnel de l’ASA a fait preuve de beaucoup de courage. Certains sont venus travailler, même malades, même cassés en deux", se souvient Marcelle Marianne, qui dirige le service d’aide sociale aux adultes, à Saint-Paul. Le résultat en a été un surcroît de tension pour tous les autres, beaucoup de fatigue cumulée, et un silence de la hiérarchie face à cette situation préoccupante.
Lundi dernier, le personnel de Saint-Paul a tiré la sonnette d’alarme. Le directeur des ressources humaines, M. Thirel, est venu de Saint-Denis et a promis un agent pour le 1er juin et un deuxième d’ici la fin du mois de juin. L’équipe s’est aussitôt remise au travail, mais elle reste en état de veille quant à la façon dont les besoins seront pris en compte pour l’avenir. "Je suis désolée qu’on en soit arrivé là. Mais après tous nos mails, nos appels... Les agents n’en pouvaient plus", ajoute Marcelle Marianne.
La direction des moyens, au Conseil général, veut bien faire preuve de compréhension, mais a peu de solution à proposer. Georges Govindassamy, le directeur, découvre les problèmes les uns après les autres depuis son arrivée, il y a environ trois mois. "Nous sommes une administration. Il y a des délais de traitement des dossiers comme dans toute collectivité locale et il est difficile d’anticiper", observe-t-il, affirmant que les engagements pris seront tenus.
Cela intéresse non seulement le personnel, mais aussi tous ceux qui bénéficient de ces services sociaux.

Pascale David


Fête des Mères

30.000 euros pris aux prestations sociales !

Fête des Mères oblige, le Conseil général a décidé de prendre 30.000 euros dus au titre des prestations sociales, pour faire un cadeau à quelque 2.000 agents mère de famille !
C’est la Cour régionale des comptes qui va apprécier, elle qui jadis a épinglé plusieurs communes pour le même motif.
Par rapport à la situation que vivent les agents départementaux engagés dans la lutte contre le chikungunya, cette mesure pour le moins inattendue vient souligner l’injustice où ont été laissés les agents du Conseil général.
En effet, lors des premières visites ministérielles, une prime de 300 euros a été annoncée aux agents hospitaliers d’État.
La Région, quelques semaines plus tard, a voté un budget exceptionnel pour encourager les emplois verts dans leur lutte contre l’épidémie. Et les agents de l’aide sociale du Département ? N’ont-ils pas partout dans l’île été au feu comme tout le monde ? Oubliées les aide ménagères qui, souvent malades elles-mêmes, sont allées aider d’autres malades à domicile ? Oubliés les agents de l’aide sociale aux adultes, les infirmières des collèges ? La catastrophe sanitaire a été la même pour tous et tout le monde a fait front avec le même courage.
Alors, s’il y a un cadeau à faire, peut-être serait-il plus judicieux de penser à encourager les agents du Département à parité de ce qui s’est fait ailleurs dans l’île.

P. D


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