Journée internationale

’Ensemble mondialisons la paix’

22 septembre 2004

À l’appel du collectif La Réunion contre la guerre pour la paix, plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier à Saint-Denis, parfois sous une pluie battante.

Pas de slogans scandés à pleins poumons, pas de poings levés vers le ciel. Juste une grande banderole mentionnant : "21 septembre : Journée internationale de la paix. Collectif La Réunion contre la guerre pour la paix". Il y avait aussi ces drapeaux barrés du seul mot "pace" (paix). Il y avait surtout des bougies et ces flambeaux, luisant comme autant de signes d’espoir.
Derrière la banderole, quasiment toutes les religions et les tendances politiques de l’île sont représentées. Idriss Isoop Banian, monseigneur Aubry, un dignitaire religieux tamoul, un pasteur, la députée communiste Huguette Bello, le député-maire UMP de Saint-Denis, René-Paul Victoria, Canda Sawamy Pilhay, représentant de la ligue des droits de l’Homme et porte-parole du collectif, et bien d’autres encore, élus, représentants du monde associatif, de la vie civile ou simples anonymes, ils sont venus dire "non à la guerre, oui à la paix". En fait, "c’est ensemble que nous mondialiserons la paix" notait Canda Sawamy Pilhay.
C’est à l’appel du collectif La Réunion contre la guerre pour la paix et dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la paix qu’ils se sont tous rassemblés dès 18 heures devant le Jardin de l’État. La pluie, invitée imprévue, a sans doute découragé plus d’un manifestant potentiel ; ils ont été toutefois plusieurs centaines à prendre le départ du défilé à 19 heures.
Quelques secondes avant, toutes les cloches des églises de Saint-Denis avaient carillonné. Clémente, la pluie a fini par se calmer et c’est au sec que les manifestants ont descendu la rue de Paris en direction du Barachois. En fin de cortège, les percussions de la troupe Sours Perkusyon s’en sont donné à cœur joie.

La motion traduite en langue des signes

Le défilé est arrivé au Barachois une heure plus tard. Une délégation du collectif est allée déposer en préfecture une motion destinée au chef de l’État, Jacques Chirac. Dans ce document, qui a ensuite été lu aux manifestants par Canda Sawamy Pilhay, le collectif souligne notamment sa "volonté d’agir activement pour la reconnaissance de la paix comme droit fondamental et de dénoncer la guerre sous toutes ses formes".
Le collectif qui "reconnaît aux peuples du monde le droit à la souveraineté ainsi que le droit de s’opposer à l’oppression" préconise "le règlement pacifique des conflits et la démilitarisation de tous les États y compris dans l’océan Indien par un désarmement défini, proportionnel et simultané".
Dans cette logique, le collectif demande au président de la République d’œuvrer, notamment "pour le respect des droits de l’Homme" et pour "la mise en œuvre dans nos écoles d’un enseignement qui privilégie une culture de la non-violence, du respect, de la fraternité et de la paix". Initiative originale, pendant sa lecture par Canda Sawamy Pilhay, toute la motion a été traduite en langue des signes par une interprète spécialisée.
Le rassemblement s’est terminé par un kabar auquel ont participé plusieurs artistes.


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