Évaluation des risques professionnels

Éviter l’accident

13 juillet 2005

Au cours d’un colloque organisé hier à la Saline-les-Bains par tous les partenaires de la sécurité au travail, la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) a présenté un état des lieux du processus d’évaluation des risques professionnels.

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Même si avec 3.800 cas en 2004, les accidents du travail ont augmenté à La Réunion par rapport à 2003 (3.636 cas), les chiffres sont globalement en baisse depuis 15 ans. En revanche, le nombre de maladies professionnelles reconnues est en hausse continue (stress, affections péri-articulaires, amiante...). Pour pallier cet état de fait, l’État a publié en 2001 un décret faisant obligation aux employeurs de procéder à une évaluation des risques professionnels auxquels sont exposés les salariés. Cela tant en termes d’accidents que de maladies. La réglementation précise également qu’un plan d’actions préventives doit ensuite être mis en place.
Pour aider les chefs d’entreprises à se conformer à la législation, la CGSS avait alors réalisé et lancé une campagne d’information, et mis à leur disposition des guides d’évaluation, notamment dans les métiers de la coiffure, de l’hôtellerie et de la restauration, de la mécanique - réparation automobile - du Bâtiment et des travaux publics, de la grande distribution etc.
En 2005, quatre ans après la mise en œuvre de cette campagne, la CGSS a réalisé un état des lieux en interrogeant plus de 280 entreprises. Les chiffres sont éloquents. Seulement 28% des sociétés, soit à peine plus d’un quart des entreprises à l’île, ont déjà réalisé leur évaluation.
Certes, certains secteurs d’activités sont déjà très avancés, mais d’autres s’engagent tout juste dans la démarche. Ainsi, les laboratoires et les métiers de l’alimentaire ont, pour la grande majorité d’entre eux, réalisé leur processus d’évaluation. Par contre, les transports, les banques, la mécanique (réparation automobile), les BTP, les agences de voyage, les métiers de la coiffure, les pharmacies et les magasins de bricolage débutent la démarche. Quant aux restaurants, aux métiers du vêtement, aux blanchisseries et aux mairies, dans la majorité des cas et sur l’échantillon questionné, ils n’avaient toujours pas réalisé leur évaluation. 97% des entreprises considèrent pourtant la sécurité au travail comme "très importante" ou "importante" et notent que le plus important est "la préservation de la bonne santé des salariés au travail".
Pour expliquer le retard pris dans la mise en œuvre du processus d’évaluation, les chefs d’entreprises interrogés évoquent un manque d’information et d’outils adaptés. En effet, 37% des entreprises réunionnaises sont des petites unités employant 1 à 9 salariés (50% n’emploient aucun salarié et ne sont pas soumises à l’obligation d’évaluer les risques professionnels), et les outils nationaux proposés sur Internet ou en documentation ne sont pas adaptés aux très petites structures.
Raison pour laquelle la CGSS a défini un nouvel axe de travail. Des guides spécifiques aux entreprises artisanales sont en cours d’élaboration. Ils serviront aux conseillers de la Chambre de métiers et de l’artisanat de La Réunion pour aider les chefs d’entreprises qui le souhaitent dans leur évaluation des risques professionnels.


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