Eaux troubles au COGHOR

F.O. dénonce une magouille entre gros fonctionnaires

18 mai 2005

Quelles règles président à la gestion de l’argent du Comité de gestion des œuvres hospitalières de La Réunion (COGHOR) ? Est-il une agence de voyage ? Comment le COGHOR a-t-il pu percevoir des fonds de l’UHOI, alors qu’il n’est plus agréé par le Ministère de la Santé depuis 1999 ? Force ouvrière demande la mise sous tutelle de l’établissement pour répondre à ces questions.

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Jean-Paul Painiaye, secrétaire général du groupement départemental des personnels des services publics et de santé du syndicat Force Ouvrière, est membre du Comité de gestion des œuvres hospitalières de La Réunion (COGHOR) d’Administration. Avec André Nicole, secrétaire de FO-CHD, ils dénoncent des dysfonctionnements de la gestion financière de l’association : déplacements non justifiés en métropole, aux Antilles, voyage de groupe, frais élevés de déplacement... L’ancien directeur a été licencié pour malversation, détournement de fonds, mais le Conseil d’administration refuse de porter plainte contre lui. Au sein du conseil se trouvent 6 représentants des personnels et six membres de l’Union hospitalière de l’océan Indien.

Gestion douteuse

Au début de l’année dernière, lors de l’Assemblée générale de 2004, André Nicole porte à la connaissance des documents mis dans sa boîte aux lettres. Il apparaît que la gestion du COGHOR est truffée de malversations, il demande sa mise sous tutelle. L’Assemblée générale est annulée pour vice de forme. Elle est reportée pour plus de transparence. Elle aura finalement lieu en décembre 2004, sans que le budget de l’année n’ait été voté. FO demande toujours que le Conseil d’administration porte plainte contre l’ancien directeur et redemande la mise sous tutelle du COGHOR. Le syndicat se heurte au même refus. Un courrier a été envoyé au préfet qui ne donne pas réponse.

L’inspection confirme

Il faut l’intervention du secrétaire de Force Ouvrière, à Paris, auprès de la direction des hôpitaux et de l’organisation des soins, au ministère de la Santé, pour que soit commandée à l’ARH de faire une inspection. Inspection que les services de la DRASS feront dans les règles de l’art. Dans le même temps, un contrôle est demandé à la chambre régionale de la cour des comptes.
Le rapport d’inspection démontre une mauvaise gestion du COGHOR et compte tenu de ces conclusions qui confirment qu’il y a eu abus, FO porte plainte, c’est pour Jean-Paul Painiaye et André Nicole "une obligation de se comporter partie civile et de demander dommage et intérêt. Nous ne pouvons pas accepter de telles choses, si nous laissons en l’état la situation nous serions complices." Tous deux doutent qu’ils s’agissent d’erreur de gestion de la part de directeur d’hôpitaux. L’ARH a déposé le dossier au procureur.

Appel à un administrateur provisoire

Cerise sur le gâteau. Le COGHOR vit des cotisations que lui versent les hôpitaux. Et depuis 1999, le COGHOR n’a plus l’agrément du Ministère de la Santé et ne devrait donc pas recevoir les subventions des hôpitaux. Pour André Nicole, "les trésoriers payeurs n’ont pas contrôlé la légalité, sinon ils auraient dû suspendre le paiement". Les responsables syndicaux de FO dénoncent également les conditions de recrutement du nouveau directeur. Un poste dont il faudrait d’abord définir le profil, après avoir épuré la situation. Ils demandent l’annulation de son recrutement et le respect d’un concours en bonne et due forme. Ils souhaitent qu’un technicien de la finance publique soutienne la situation actuelle en étant nommé administrateur provisoire.

Eiffel


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