L’actualité nous montre que dans le monde entier se mettent en place des politiques visant à favoriser le vélo comme moyen de déplacement. D’ailleurs, toutes les instances internationales incitent les décideurs à mettre en œuvre de telles politiques, si l’on veut aller vers un développement durable. Dans 2 mois et 10 jours, un point sera fait à ce propos dans le cadre du Congrès mondial “Vélo City”, qui se tiendra à Munich (Allemagne) du 12 au 15 juin.
En France également, les médias font état de nombreuses initiatives pour promouvoir le vélo. En particulier sous l’impulsion du Club des villes cyclables et du Comité de promotion du vélo, de nombreuses communes françaises préparent et mettent en place des modes de déplacements doux, avec des transports collectifs efficaces et propres, et des schémas directeurs vélo.

Appliquer la LAURE

De grandes villes telles que Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble etc... ont ouvert la voie et peuvent témoigner d’opérations qui fonctionnent et attirent bon nombre de vélos dans les rues.
D’ailleurs, les communes ne font qu’appliquer l’article 20 de la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE - décembre 1996), qui déclare notamment ceci : « À compter du 1er janvier 1998, à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation ».
Il faut reconnaître toutefois que l’application de cette loi prend du retard.

Une enquête auprès des cyclistes réunionnais

À La Réunion, ça bouge aussi pour le vélo, à différents niveaux !
Citons par exemple le fait que l’État, par l’intermédiaire de la DDE et en partenariat avec la Région, organise ces jours-ci une enquête de circulation auprès des cyclistes. “Le Journal de l’île” du 29 mars précise que cette enquête va durer 2 mois et demi sur un peu plus d’une vingtaine de sites répartis aux quatre coins de l’île, essentiellement le long des voies nationales et des pistes cyclables. Objectif : compter les cyclistes et établir le profil type du cycliste réunionnais ainsi que son usage du vélo. L’occasion de faire un état des lieux pour modifier les comportements.
La piste cyclable en site propre tout autour de l’île : le bureau d’études mandaté par la Région poursuit ses enquêtes de terrain et établit au fur et à mesure son schéma directeur. L’association Vélo-Vie, présidée par Daniel-Omer Hoarau, a déjà organisé plusieurs rencontres, dans différentes micro-régions de l’île, pour faire connaître ce grand projet et recueillir les avis des cyclistes.

La Réunion : île cyclable

Au niveau des Communautés d’agglomérations, on peur citer le Schéma directeur intercommunal vélo (SDIV) du Territoire de la Côte Ouest (TCO) en cours d’élaboration. La CINOR, quant à elle, travaille sur le sentier littoral Nord.
Dans les communes, des initiatives sont prises également. Ainsi, à Saint-Pierre, une piste cyclable est en train d’être aménagée sur le front de mer. À Saint-Leu, on entend parler de l’achat et de la location de vélos électriques. Au Tampon, la population est invitée à essayer ce nouveau mode de déplacement doux, adapté au relief de la commune.
Au Port, des actions-vélo sont prévues au cours de la Semaine du développement durable du 1er au 7 avril 2007. En effet, l’association Trans’Port Vélo Ville invite le public à venir visiter à vélo des sites de tri et de transformation des déchets, la ferme photovoltaïque située dans la ZAC 2000, le verger communal... le samedi 7 avril à partir de 8 heures 30, Place des Cheminots au Port.
Après les actions organisées à La Réunion dans la Semaine du développement durable, le prochain rendez-vous sera la fête du vélo les 2 et 3 juin, où toutes les collectivités, clubs et associations sont invités à mettre en place des animations : balades, circuits découvertes, jeux et autres idées novatrices pour promouvoir le vélo.
Développer l’usage du vélo, c’est œuvrer pour la santé, la sécurité, un meilleur partage de l’espace public. C’est aussi trouver des solutions intermodales, l’école à vélo, les pistes, voies cyclables et voies vertes, les vélo-stations, les plans de déplacements d’entreprises... Coordonner toutes ces actions vélo dans le cadre d’une politique globale et cohérente est le meilleur moyen de faire de La Réunion une île cyclable. Faire avancer la cause du vélo, c’est construire une société plus humaine.

Simone Biedinger

An plis ke sa

• “Le vélo, à consommer sans modération”
La Fubicy (Fédération des usagers de la bicyclette) organise régulièrement des journées d’études. En 2006, à Bordeaux, le thème était : “Le vélo, à consommer sans modération”. Cette année, la journée d’études s’est déroulée ce week-end à Lons le Saunier sur “Villes cyclables, des solutions sur mesure”.

• Comité de promotion du vélo
Le Comité de promotion du Vélo - association nationale regroupant la très grande majorité des acteurs publics et privés du vélo en France - organise le premier week-end de juin la Fête du vélo, avec la participation et le soutien matériel des collectivités territoriales, des associations d’usagers du vélo utilitaire, sportif ou cyclotouristique, des constructeurs et autres professionnels liés à l’industrie du cycle.
L’an dernier, 300 villes ont pris part à l’opération rassemblant plus de 300.000 participants. De nombreuses actions innovantes ont été mises en place par les organisateurs locaux.

• Sens interdits limités
La journée technique du Club des Villes cyclables s’est tenue le 22 mars dernier à l’Hôtel de Ville de Paris, sur le thème “Vélo + transports publics = une combinaison gagnante”.
Dans le dernier numéro de la revue “Cyclotourisme”, une information a retenu notre attention : pour favoriser la traversée de la ville de Moret-sur-Loing (près de Paris) à vélo, un arrêté municipal de janvier dernier autorise les cyclistes à emprunter certains sens interdits limités (SIL). En effet, l’étroitesse des rues rend impossible l’aménagement de pistes cyclables, le double sens cycliste s’est donc imposé. Cette pratique est déjà courante à Strasbourg, en Belgique, et commence un peu à Paris.