Lauréates de la promotion Aliette Gauvin

Hommage aux femmes d’hier et d’aujourd’hui

9 mars 2006

Comme l’année dernière et celles qui suivront, la Région Réunion a profité de la Journée internationale de la femme pour rendre hommage à l’action des femmes, mettre en avant le parcours de 6 Réunionnaises qui se distinguent par leur investissement dans divers domaines de la société. En offrant à cette “promotion” 2006 le nom de Aliette Gauvin, c’est aussi l’engagement politique, associatif, humain de cette femme d’exception qui est pris en exemple.

Comme le rappelait la conseillère régionale Christine Soupramanien, qui prédisait la remise de récompenses, "les femmes œuvrent pour la cohésion de la société réunionnaise souvent dans l’ombre". Porter un éclairage sur l’action de certaines d’entre elles, dans les domaines de la formation initiale et professionnelle, de l’économie, du sport, de la culture et du secteur associatif, obligent à un choix qui n’occulte en rien toutes les autres femmes.

Courage et détermination

Maya Césari, déléguée aux secteurs innovants, a retracé le parcours exemplaire et émérite de la lauréate de la formation initiale, Karin Farreyrol, doctorante en virologie de la vanille, dont les travaux de recherches sont reconnus aux États-Unis et qui est actuellement attachée temporaire d’enseignement et de recherche au CIRAD de La Réunion. Cette dernière a tenu à rappeler que de nombreux thésards, des entomologistes, des bactériologistes sont au chômage, contraints d’envisager le départ pour trouver un emploi hors de La Réunion. "Nous souhaitons rester, améliorer notre situation, trouver des financements pour exercer nos compétences ici". Le message fort de vérité à bien été entendu.
La vice-présidente Catherine Gaud a ensuite récompensé la lauréate qui s’est distinguée par son courage et son investissement dans le secteur économique, Muriel Chane-Teng, en reprenant la Direction du restaurant familial “Parfum des Hauts”, à Petite-Ile. Emmanuelle Fumonde, jeune karatéka de 18 ans au palmarès impressionnant (championne du monde, championne de France et 1ère de la Coupe de France), a reçu son trophée des mains de Yolande Pausé. La jeune femme s’est dite fière de recevoir ce prix, comme fière de représenter la femme dans les compétitions. L’action de Maryse Picard, infirmière qui a mis en place la première école de puériculture de La Réunion au sein de l’ASFA et qui compte élargir cet enseignement à la zone, a été citée en exemple dans le domaine de la formation continue. Martine Dugain, bénévole et présidente de l’association Bois de Couleur à Sainte-Suzanne qui contribue à la lutte vectorielle contre le chikungunya, a représenté l’action méritante du milieu associatif, de ces hommes et femmes qui œuvrent aujourd’hui pour juguler l’épidémie. Enfin, Nathalie Natiembé pour la culturelle, femme de cœur à la voix puissante et aux sons de ses racines, a reçu sa récompense, envoyant sa première pensée pour sa maman.

"Faire pour le bien-être de l’autre"

Toutes les femmes devraient être récompensées. Celles qui ont connu les rudes épreuves de la colonisation, celles qui se sont battues pour l’égalité sociale, celles qui aujourd’hui encore doivent faire preuve de détermination pour obtenir la place qui leur revient dans notre société. Pour le président Vergès, la Région ne parviendra pas à son objectif de développement durable, sans "la participation active, consciente et responsable des femmes", avec toujours à l’esprit le chemin de luttes qu’elles ont parcouru, pour que se dessine un autre futur pour leurs filles, les enfants, pour la société réunionnaise dans son ensemble.
C’est avec beaucoup d’émotion que la sénatrice Gélita Hoarau a souligné que l’on ne pouvait fêter la femme, l’amour, sans avoir une pensée pour celles qui ont perdu leur enfant, emporté par l’épidémie de chikungunya, et à ces enfants disparus qui sont un peu les nôtres. Elle a souligné que dans l’obscurité de cette crise, une lueur d’espoir nous appelle à la solidarité, à nous donner la main, comme les générations de femmes avant nous l’ont fait dans des conditions bien plus rudes et précaires. "C’est comme ça que je conçois la journée de la femme : faire pour le bien-être de l’autre".

Estéfani


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