Centenaire du mouvement scout

Ils sont “toujours prêts” à faire de leur mieux

6 août 2007

Les Scouts et Guides de France de La Réunion ont tenu hier, au Piton des Songes, la plus importante manifestation liée à la célébration du centenaire de leur mouvement, issu du scoutisme de Baden Powell. Le rassemblement était organisé autour de la « promesse » faite par les plus jeunes, et renouvelée pour les “anciens”.

Les tout petits (louveteaux) sont en jaune, les pré-adolescents en bleu ; les rouges, ce sont les adolescents ; les pré-adultes sont en vert... L’éducation, chez les scouts et guides de France, porte sur cinq points : l’éducation du corps, surtout chez les tout petits ; l’éducation à l’environnement, la technologie... ; les ados axent leur développement sur le social ; chez les pré-adultes, ce sont les grands projets, les aides humanitaires qui l’emportent ; le cinquième point est le développement spirituel. A tous les âges, on trouve ces cinq points de développement, dont un est plus prononcé que les autres, selon les préoccupations de chaque âge.

Les organisateurs attendaient au fil de la matinée, un peu plus de 300 jeunes, accompagnés de leurs familles. A 8 heures, un certain nombre parmi les plus jeunes devait prononcer leur première promesse, tandis que quelques anciens étaient venus renouveler la leur. Ils se sont retrouvés pour hisser les couleurs, chanter et rappeler à tous qu’ils sont « toujours prêts »... à faire de leur mieux.
Le centenaire célébré est celui du premier camp scout de Brownsea. Le 1er août 1907, Baden Powell a rassemblé pour deux semaines, une vingtaine de jeunes de condition et d’origine très différentes, dans une île du sud de l’Angleterre. C’est là qu’il a fait prononcer la promesse aux premiers jeunes.
Le centenaire est aussi célébré à l’île Maurice et à Madagascar, dont les scouts et guides sont unis depuis 2005 à ceux de La Réunion, au sein d’une même zone “Océan Indien”.
Le renouvellement des promesses a été suivi d’une “messe du centenaire” célébrée par Mgr. Gilbert Aubry et réunissant toutes les branches du mouvement scout.
Puis la vie scoute a donné libre court aux chants et, après le pique-nique, à un grand jeu appelé “les planteurs de paix”, jusqu’à l’heure de se séparer en milieu d’après-midi.


Claude Morille, ancien président du Mouvement

Le mouvement scout peut répondre aux problèmes actuels de la jeunesse

Ancien responsable des scouts et guides jusqu’en 1996, Claude Morille rappelle ici les hauts et les bas d’un mouvement qui souffre, dans l’île, d’une pénurie chronique d’encadrants.

« Le mouvement des scouts de France est né, en France, en 1920 et assez rapidement, il est arrivé à La Réunion. Le premier Commissaire et Président des Scouts de France à La Réunion a été Paul Verguin.
Le centenaire que nous fêtons est celui du mouvement scout, né en 1907, à partir de Baden Powel. En 1911, le mouvement scout traverse la Manche et s’installe en France sous le nom des Eclaireurs de France. Et à partir des éclaireurs, chacun a commencé à faire son propre mouvement. La particularité des Scouts de France est d’être un mouvement né dans l’Eglise, à l’initiative du père Jacques Sevin, qui a rencontré Baden Powell.
Vers 1964-65, il y a eu d’importants changements dans le mouvement, qui se sont traduits par l’abandon des chemises grises ou kaki, remplacées par des chemises de couleur, selon les “tranches d’âge”. ... A partir de là, il y a eu des séparations ; il y a des scouts unionistes, des scouts musulmans, adventistes... Mais tous les mouvements scouts doivent être reconnus par l’organisation mondiale du Scoutisme ; il faut répondre à une pédagogie qui est approuvée au niveau mondial. Il existe par exemple des mouvements scouts qui ne sont pas reconnus par le Mouvement mondial du Scoutisme.
Quand je suis arrivé ici en 1985, le mouvement était dans un creux de vague et, avec quelques-uns, on a créé un groupe à Sainte-Clotilde. Ça a marché, il y a eu un effet d’entraînement et, en 1992, on a fait le Jamboree de l’Océan Indien qui a réuni 1.300 scouts à l’Etang-Salé.
En raison des valeurs qui, dans le scoutisme, sous-tendent l’éducation des jeunes - dont l’autonomie et la prise de responsabilité - le mouvement scout est aujourd’hui un de ceux qui peuvent répondre aux problèmes de la jeunesse ».


Patrick Hilaire, chef de patrouilles des Guides et Scouts d’Europe

La pédagogie des patrouilles

Les premières unités des Scouts d’Europe datent des années 80 à La Réunion. Ils sont aujourd’hui environ une centaine. Patrick Hilaire, chargé aussi des relations avec Tahiti, la Guadeloupe et la Guyane, en expose la pédagogie.

Une grosse centaine de scouts et guides d’Europe se répartit entre Saint-André, Sainte-Suzanne, St-Gilles-les-Hauts, le Tampon, Petite-Ile et bientôt Saint-Denis. « Par rapport aux scouts de France, on a conservé la pédagogie des patrouilles et une tranche d’âge unique, sous la responsabilité du chef de patrouille », explique-t-il. Les scouts et guides d’Europe ont de 8 à 17 ans et plus. De 8 à 12 ans, ils sont “louveteaux” et découvrent « la pédagogie de la famille heureuse et de l’obéissance active » d’après “Le Livre de la Jungle” de Rudyard Kipling.
A l’âge des guides et scouts, c’est l’aventure et les patrouilles ; puis viennent les routiers et les guides aînées.
« Les cinq buts du scoutisme sont de développer la santé, le caractère, l’habileté technique, le sens du service et le sens de Dieu, puisqu’il s’agit d’un mouvement catholique. On le fait essentiellement dans la nature, par le jeu et en confiant à chacun des responsabilités ; des “conseils” font un point régulier entre les équipes et les patrouilles », poursuit-il.
L’encadrement repose beaucoup sur les parents - des parents qui eux-mêmes ont fait du scoutisme. Patrick Hilaire note une sous-représentation des étudiants. C’est à son avis une conséquence « du cursus scolaire et universitaire à La Réunion, par manque de disponibilité ».


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus