Le collectif AVEC, constitué de quinze associations de familles et de personnes handicapées réparties sur le département, ont créé depuis février des ateliers d’éveil artistique pour développer l’expression culturelle et l’autonomie des enfants porteurs de handicaps.
C’est parce que les parents, premiers militants associatifs dans le combat pour l’intégration et la prise en charge du handicap dans notre société, veulent croire en un changement radical des mentalités, veulent inciter et soutenir les parents dans le projet de vie de leurs enfants, que ceux-ci poursuivent leurs efforts pour qu’un jour, valides et handicapés cohabitent enfin...

Des ateliers d’expression culturelle

Proposer aux jeunes enfants et adolescents porteurs de handicaps des ateliers de musique, de théâtre, d’arts plastiques, de poterie ou encore de chant et de danse, n’est pas une finalité pour le collectif AVEC mais bien un moyen. Moyen de faire de la pratique artistique un facteur de socialisation et d’intégration des enfants handicapés. Moyen de leur offrir les outils de l’éveil, de l’épanouissement, de l’expression, hors des enceintes institutionnelles (ou dans l’attente de pouvoir y être intégrés), et dégagés de l’enceinte familiale. Moyen pour les parents de prendre conscience des potentialités de leurs enfants, au-delà des barrières de leur handicap et de leur permettre de s’investir dans leur projet de vie. Moyen de démontrer également que les enfants handicapés ont des potentialités et que leur insertion en milieu ordinaire est possible, à condition que les bonnes volontés se rejoignent dans ce sens.
"Nous avons mis en place des ateliers ici, à la Villa, mais nous sollicitons des quartiers, des ESE (Espaces sociaux éducatifs), des médiathèques, pour qu’enfants valides et handicapés partagent les mêmes activités", souligne Françoise Michel, coordinatrice du collectif AVEC, médiatrice auprès des familles et mère de deux garçons porteurs de handicap. Bien évidemment, un parent se porte volontaire pour être accompagnant, afin de permettre une intégration dans de bonnes conditions.
"À chaque fois que cela sera possible, l’adulte relais chargé de l’accompagnement des familles prendra contact avec les ateliers du quartier où réside le jeune, mais si celui-ci ne trouve pas en milieu ordinaire le cadre qui lui convient, ou si son désir est d’effectuer des activités avec d’autres jeunes rencontrant les mêmes difficultés que lui, nous lui proposerons nos structures", précise Françoise Michel qui souligne que la démarche est ouverte, que le désir du jeune et la participation des parents sont primordiaux.

Pour une intégration en milieu ordinaire

Quatre ateliers sont déjà mis en place et quatre autres devraient démarrer prochainement. Des artistes réunionnais s’investissent déjà dans cette démarche, comme pour l’exposition itinérante "Intérieurs", fruit de la conjugaison des sensibilités des personnes handicapées et des artistes pour un résultat haut en couleurs et plein de vie.
Certains enfants du collectif ont d’ailleurs réalisé des travaux d’aquarelle pour l’occasion. Occasions que les familles tentent par tous les moyens de provoquer, d’expérimenter et qui pourtant, parfois, viennent à elles, comme pour la troupe de danse contemporaine du Port, "Danses en l’R" qui souhaiterait faire participer adolescents et adultes handicapés à ses répétitions. Un autre mode d’expression que le langage du corps, une autre expression de la sensibilité.
Le collectif AVEC poursuit sa route, se fixe de nouveaux objectifs, informe, organise des rencontres et débats, démarche auprès des institutions, met en place de nouvelles activités, revendique haut et fort le droit à l’intégration. Ce sont des démarches personnelles, et comme beaucoup d’associations à qui le gouvernement délègue ses responsabilités, ce sont grâce aux bénévoles, aux sympathisants, au soutien des instituts spécialisés et grâce à l’investissement de certaines collectivités (la Mairie de Saint-Denis a concédé le local du collectif), que ti’ ti’ pa, les idées prennent forme.
Tout comme une personne valide, un porteur de handicap a à construire un avenir, qu’il s’agisse de son intégration professionnelle, - lourdement compromise par un processus institutionnel peu obtempérant -, ou de son développement personnel lorsque son handicap ne lui permet pas d’envisager le premier cas, et Françoise Michel déplore que cet aspect soit totalement occulté.

Estéfany

Ateliers déjà fonctionnels


- À l’Espace socio-éducatif de La Montagne (Saint-Denis), le vendredi après-midi de 14 à 15 heures : atelier musique avec une initiation aux rythmes et aux sons animé par Rodolphe Legras, et atelier poterie animé par Hélène Bardot qui initie au toucher par le biais de la terre.

- Au local du collectif AVEC à Saint-Denis (7 cité Ah-Soune, boulevard Lancastel) :
o le mercredi et le samedi après-midi à 14 heures : atelier de chant et éveil vocal animé par Laurence Beaumarchais, “À la recherche de ses propres sons”
o le samedi matin de 10 à 12 heures : arts plastiques avec l’atelier de peinture de Muriel Gaouthi.
Pour en savoir plus, sur les ateliers prêts à se mettre en place, et sur les autres propositions du collectif AVEC, contactez Roseline Lebon ou Françoise Michel au 0262 20 06 90 ou au 0262 21 20 08.