Tour de France

Je me dope... à l’amour

31 juillet 2007

Le dopage dans le Tour de France a fait des ravages, non seulement en excluant certains coureurs qui se sont fait "piqués", mais aussi sur l’épreuve elle-même jetant le discrédit sur un sport-roi et populaire, il n’est que de voir le nombre de cyclistes sur les routes de La Réunion.

Ceux qui pratiquent le vélo sportif, utilitaire ou de loisir ne veulent pas être confondus avec les tricheurs. Ainsi, cette femme croisée à un carrefour qui, à la question lancinante : « Que pensez-vous du dopage ? », répondit tout de go et avec sourire : « Oh moi, je me dope... à l’amour ! ».

Sans le vouloir, cette dame avait mis le doigt sur les motivations de certains. Tandis que - elle - elle se dope à l’amour, d’autres se dopent à d’autres ingrédients qui ne sont pas forcément chimiques. Car en cherchant un peu plus loin, on peut se poser la question : pourquoi se doper ? Pourquoi certains coureurs éprouvent-ils le besoin de se doper ?

La réponse est simple et triste à la fois. Le cyclisme professionnel tient grâce aux sponsors divers et variés. Il repose en grande partie sur l’argent. Supprimez le magot et le Tour de France n’existe plus. Alors, ces pauvres coureurs de cette illustre épreuve courent en fait après l’argent (700.000 euros au vainqueur paraît-il). Et la fin (ou la faim du gain) justifiant les moyens, tous les coups sont permis. Le dopage n’est que le signe apparent d’une course où l’argent est le "moteur" principal.

Tandis qu’une cycliste se dope à l’amour, d’autres se dopent à l’amour... du fric.

A.I.C.


Réactions à La Réunion

• François Nativel, Président du Comité régional de cyclisme

On s’aperçoit que nos coureurs français sont loin dans le classement. Et pour cause, en France, la fédération lutte activement contre le dopage, et est très vigilante dans ce domaine. De toute façon, des tricheurs, il en a toujours existé et il en existera toujours. Mais là, c’est vrai que ça a été le grand nettoyage. Le “maillot jaune” sort par la petite porte, c’est un coup pour le Tour de France. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a des coureurs honnêtes.
Ici, on est loin de tout cela, il n’y a pas de professionnels à La Réunion.
Chaque club essaie de se démener pour organiser une manifestation, mais c’est très difficile. Heureusement que nous avons le soutien des institutions pour continuer de faire vivre le cyclisme à La Réunion.

• Jean-Paul Parmentier, ancien coureur et Vice-président du Vélo club de l’Ouest

Le dopage a toujours existé, mais maintenant, c’est davantage médiatisé, il y a plus de contrôles. Mais je pense qu’il ne faut pas rejeter tous les torts sur les coureurs, toute l’équipe de professionnels qui les entoure, médecins, kiné, etc. sont responsables. Il faudrait commencer la prévention et la surveillance depuis “cadet”, “minime” et “amateur”. Mais c’est l’argent qui contrôle tout cela, la médiatisation qui est faite autour du Tour de France aussi, la publicité, etc.
Les coureurs sont poussés à faire ça, ils sont dans une sorte de cercle vicieux, et les responsables, je pense que ce sont davantage l’équipe autour.
A La Réunion, on est un peu protégé de cela. Mais ce sont les amateurs métropolitains qui viennent ici qui n’ont pas les mêmes vitamines que nous. C’est pour cela qu’ils dominent nos courses, et c’est dommage pour les amateurs réunionnais.

Propos recueillis par Sophie Périabe


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