Prison de Saint-Pierre

Jean-Bernard Ivaha, diabétique, témoigne

10 décembre 2005

Jean-Bernard Ivaha, malade diabétique, explique les conditions d’incarcération à la prison de Saint-Pierre : 12 personnes par cellule

Depuis le 17 août, Jean-Bernard Ivaha, diabétique et dialysé 15 heures par semaines, se trouve en régime de semi-liberté à la prison de Saint-Pierre. Le mardi 29 novembre, il sort pour des soins et ne regagne pas la cellule.
12 personnes y vivent et les conditions de vie et d’hygiène sont "dégoûtantes". D’une part, les cellules sont petites et d’autre part, "les eaux usées composées de vers remontent des douches". Sans compter, "les odeurs" le soir venu.
"Plusieurs personnes usent du même WC", explique Jean-Bernard Ivaha. En cellule, il est infecté. Une veine lui est enlevée et bientôt elle sera remplacée par une autre artificielle. Cela "nécessite un transfert", indique un certificat médical délivré le 22 novembre. De plus, il précise "la dégradation de l’état de santé" de Jean-Bernard Ivaha. Selon lui, sa place "n’est pas en prison" et il se dit "victime des injustices de la justice".

Nana domoun dan la prizon

Il dénonce "le manque d’humanité du Juge d’application des peines du Tribunal de Grande Instance de Saint-Pierre". Il signale "le mauvais comportement du personnel carcéral à l’égard des prisonniers". Il leur lance "des paroles blessantes et méprisantes". En plus, "zot i achèt pou rovand", remarque-t-il. Petit à petit, ces gestes anodins au départ dégradent l’ambiance au sein des cellules. Ils détruisent aussi leur "moral".
À noter, si Jean-Bernard Ivaha se trouve pris d’un malaise le soir venu, il risque la mort car la cellule est dépourvu de sonnette notamment. O fèt, zot i koné ke nana domoun dan la prizon ?.

Jean-Fabrice Nativel


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