Violences envers les femmes

L’accompagnement de la victime et du coupable

24 mai 2006

À La Réunion, les femmes victimes de violences conjugales peuvent, depuis peu, bénéficier d’un numéro d’appel gratuit : le 115. Après cette prise de contact, un taximan peut se rendre chez elles pour ensuite les accompagner vers une structure d’accueil. Cette mesure a été abordée hier par la Commission départementale contre les violences envers les femmes coprésidée par le préfet et la présidente du Conseil général.

En attendant de rencontrer les acteurs de la Commission départementale contre les violences envers les femmes (CODEV) en séance plénière au Conseil général à Saint-Denis, une dame fait part de sa vie de femme battue. Depuis le jour de son mariage, son mari l’a frappé. Elle a tenté de sortir de cet enfer. Elle a déposé des plaintes au Commissariat de Police, mais elles sont restées sans suite.
Un jour, elle décide de quitter la maison dont elle est propriétaire. S’en suivent menaces et harcèlements. Elle ne se décourage pas et lance une procédure judiciaire. Procédure qui sera longue, et surtout jalonnée de déceptions. Elle obtiendra malgré tout gain de cause. Elle récupérera sa maison. Mais après cette tragique péripétie, aujourd’hui, c’est au tour de son fils de la menacer. Cette situation, des milliers de femmes la vive en ce moment.

1560 femmes victimes de violences au 115

Pour venir en aide à ces femmes, rapidement et efficacement, une connexion permanente s’est établie entre les différents partenaires. Ils ont mis en place la CODEV qui est coprésidée par le préfet et la présidente du Conseil général. Elle regroupe en son sein les instances judiciaires et les associations notamment l’AMAFAR-EPE. Hier après l’assemblée plénière annuelle de cette commission, Nassimah Dindar et Laurent Cayrel ont mis en avant le numéro unique de la veille sociale : le 115. Il fonctionne 24 heures sur 24 et tous les jours de la semaine, jours fériés compris. Son personnel, une vingtaine, a recensé pour l’année dernière 4020 appels, dont 1560 de femmes victimes de violences. Aujourd’hui, la femme battue est prise en charge rapidement et bénéficie de structures d’accueil (centre d’hébergement et de réinsertion sociale, famille d’accueil ou maison spécialisée) subventionnées par le Conseil général.
Des mesures d’accompagnement sont prises pour le suivi psychologique des victimes et des coupables. Une avancée considérable.

Jean-Fabrice Nativel


Agressions verbales, physiques et psychologiques

À La Réunion, plus d’une femme sur cinq, soit 21,5%, a subi au moins une forme de violence dans un espace public au cours des 12 derniers mois. 11% des femmes ont subi des agressions verbales. Les agressions physiques sont encore plus importantes, notamment le harcèlement sexuel de rue - poursuite, exhibitionnisme, avances sexuelles (...). À La Réunion, l’indice global de violence conjugal s’élève à 15%, contre 9% en métropole. Près de 3 femmes réunionnaises - vivant en couple - sur 10 déclarent être victimes d’atteintes psychologiques (...). La jalousie en est souvent à l’origine (...). À La Réunion comme en métropole, les violences subies par les femmes sur le lieu de travail prennent le plus souvent la forme de pressions psychologiques. Les insultes et menaces verbales constituent la deuxième situation de violence au travail et sont essentiellement le fait des clients et des usagers (45% des insultes et des menaces).


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