Assemblée plénière du CESR

L’éolien au cœur des débats

26 mars 2005

Le Conseil économique et social régional (CESR) a présenté hier en Assemblée plénière l’avis de ses commissions sur trois documents du Conseil régional. Si le volet complémentaire du Programme pluriannuel d’investissement (PPI) III, concernant la construction des lycées, a suscité le plein agrément du Conseil, le ’Schéma régional éolien’ et l’octroi de mer sur les tabacs ont fait débats.

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Prenant acte du "Schéma régional éolien" présenté par le Conseil régional, le CESR se montre réservé quant à une exploitation plus dense de ce type de production en énergie renouvelable. Il suggère à la collectivité d’enrichir, au préalable, ce document de travail d’études complémentaires "pour une formulation claire et précise du schéma" et d’engager une démarche plus affinée de concertation, notamment avec la population, en amont de tout autre projet d’implantation.

"Assises de l’énergie" en novembre

L’impact environnemental des éoliennes ainsi que les nuisances engendrées pour les populations des localités d’implantation doivent être mieux comprises et analysées. Jean-Raymond Mondon, président du CESR, a souligné que la concertation avec les différents partenaires, les petits porteurs de projets et la population, est un élément indispensable pour éviter les conflits d’usage quant aux précieuses réserves foncières de notre territoire et les problèmes relationnels, qu’ils soient de voisinages ou entre partenaires. La tenue d’“Assises de l’énergie” pourrait permettre de fédérer les acteurs et partenaires autour de la problématique énergétique dans sa globalité.
Le conseiller régional Yvon Virapin, a rappelé que différentes études relatives au Schéma et à l’implantation de fermes éoliennes ont déjà été engagées par la collectivité, et que pour l’heure la cartographie des implantations n’était que provisoire. "Il s’agira pour les maires des communes d’intégrer ce schéma dans leur Plan Local d’Urbanisme (PLU)", pour favoriser la cohérence dans l’aménagement et l’exploitation du territoire. En partenariat avec les élus des différentes communes, des enquêtes de proximité vont également être engagées. De plus, s’agissant de la ferme éolienne de Sainte-Rose, le Conseil régional a mandaté son prometteur d’engager d’autres études complémentaires plus affinées.
Yvon Virapin reconnaît que certaines difficultés n’ont pas été prises en compte : le travail engagé sur le plan cadastral, plutôt que de visu, n’a par exemple pas permis de localiser les constructions illégales. La question du matériel, qui doit être adapté aux conditions cycloniques, et la prise en compte des demandes des riverains doivent être approfondies. Enfin, le conseiller régional a informé que les “Assises de l’énergie” se tiendraient en novembre 2005, le changement de direction d’EDF ayant entraîné certains retards d’organisation.

Taxation sur le tabac

Si tous les membres du CESR s’accordent à lutter contre le tabac, qui tue chaque année 500 personnes à La Réunion, ou encore l’alcool, certains se demandent si la taxation de 0,03 euro sur les produits du tabac, par le biais de l’octroi de mer, participera réellement à l’amélioration de la santé publique locale. Pour Ivan Hoareau, représentant la CGTR au sein du CESR, cette augmentation minime s’apparente plus à une recette budgétaire qu’à une mesure dissuasive, alors que Georges-Marie Lépinay parle d’un "exercice d’hypocrisie", contestant ainsi l’avis émis par le CESR.
Après plusieurs minutes d’échanges, Jean-Raymond Mondon a souligné que si cette mesure n’a pas autant d’impact sur la consommation que celle du Département en 2001 (dont c’est la compétence), le Conseil régional pourra utiliser cette ressource supplémentaire pour des politiques préventives en matière de santé, comme elle l’a déjà fait à travers le financement d’un certain nombre de revues spécialisées. De plus, le CESR saisira à son tour le Département afin d’étudier de façon plus précise les corrélations entre l’augmentation du prix du tabac et la consommation, les recettes engendrées et leur utilisation à des fins préventives.
La Région Réunion, de par ses attributions en faveur des lycées et ses compétences en matière de formation, s’engage, par la voix d’Yvon Virapin, à prendre en compte la demande du CESR en faveur d’une véritable action préventive, dans la mesure de ses moyens et compétences.

Estéfany


"Amendement anti-éolien"

Ivan Hoareau a fait état de son inquiétude s’agissant de l’"amendement anti-éolien" présenté par deux députés et signifiant qu’en dessous de 30 mégawatts d’énergie éolienne produite (contre 12 actuellement), EDF n’aurait plus d’obligation d’achat. La quasi-totalité des installations éoliennes françaises est ainsi remise en cause, alors que le Schéma régional éolien, dont le projet actuellement en cours ne dépasse 7 mégawatts de production, risque lui de "tomber à l’eau."
Bien que Jean-Raymond Mondon ait précisé que cet amendement, voté voilà deux jours à l’Assemblée nationale, ne concerne que l’Hexagone, il estime qu’il faut se montrer vigilant face à un risque d’extension de cette mesure à l’Outre-mer qui remettrait effectivement le schéma éolien en question. Dans ce contexte, la tenue des "Assises de l’énergie" semble plus que nécessaire, afin de dresser un bilan des ressources énergétiques et de la stratégie de production à établir afin de poursuivre les objectifs du PRERURE visant une autonomie de production électrique d’ici 2025 pour La Réunion.
La Région Réunion, alertée par le risque que représente un tel amendement, combattu par l’ensemble des politiques communes en France, va aviser pour s’assurer que notre île ne sera pas concernée.


Plus 6.799 nouvelles places en lycée

La micro-région Nord compte 11 établissements publics et privés, celle de l’Ouest en compte 9 et la micro-région Sud 14. Avec la livraison des 2 lycées de Saint-Paul IV et Saint-Benoît IV en 2006, la réalisation du Programme pluriannuel d’Investissement III (PPI) se traduira par une augmentation de la capacité d’accueil de 6.799 nouvelles places. Son volet complémentaire, validé hier par le CESR, offrira à l’horizon 2010, une capacité d’accueil totale de 48.840 places, permettant d’absorber la quasi-totalité des effectifs scolaires estimés à 48.800 lycéens.
"Anticiper la démarche en se fondant sur l’évolution des effectifs par établissement et filière, afin de déterminer la localisation et le profil des nouvelles constructions est louable et dénote une volonté de gérer avec efficience les affaires régionales", note Georges-Marie Lépinay. L’articulation du PPI avec le PRDF (Plan régional de Développement des Formations), dont l’élaboration partenariale se poursuit, est déterminante. Le CESR note en outre que l’État doit de son côté, pourvoir les nouveaux établissements des personnels nécessaires à leur bon fonctionnement.


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