
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Bernard Guy Grand, Professeur de Nutrition à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), ancien Chef du Service de Nutrition de l’Hôtel-Dieu à Paris
26 octobre 2006
On accuse souvent les industries agroalimentaires de mettre trop de graisses et de sucres dans les aliments. Qu’en pensez vous ?
- Cette accusation est à la fois fondée et infondée. Si on passe son temps à chercher un bouc émissaire, on ne fait rien. Ce qui crée l’obésité, c’est un ensemble de choses. Si l’activité physique ne cesse de se réduire, l’industrie agroalimentaire n’y est pour rien. Il n’y a pas de mauvais produits mais de mauvaises façons de les utiliser. On remarque quand même un problème en matière de densité énergétique. L’industrie agroalimentaire fait déjà un effort pour réduire les graisses mais son action bute sur les goûts du consommateur. Et si on veut qu’un produit soit bon, il faut quand même qu’il comporte certains ingrédients.
On dit également que le sucre ou la graisse créent des accoutumances...
- Non. Ce n’est pas la même chose que le tabac ou l’alcool. Un enfant peut devenir accro au coca mais pas à cause du sucre. Ce serait plutôt à cause de la caféine par exemple. Il faut quand même demander à l’industrie agroalimentaire de baisser les taux de sucre et de graisse dans les aliments ou encore de faire moins de publicités alléchantes. Les parents jouent un rôle très important là-dedans. Il ne faut pas jeter l’opprobre sur l’industrie agroalimentaire mais lui demander de faire attention. Et comme elle est accusée, elle veut se défendre en améliorant ses produits. Il faut l’éduquer et l’accompagner dans la constitution de l’offre alimentaire.
Les produits transformés sont-ils trop riches en sel ?
- La consommation de sel est globalement trop importante, mais il faut déjà enlever la salière de la table. Pour l’industrie, c’est difficile de modifier de manière trop brutale le goût d’un aliment. Il faut réduire progressivement la teneur en sel pour que les gens ne s’en aperçoivent pas. L’industrie ne pourra pas aller très loin : le goût du produit est un frein à son action.
Comment expliquez vous que l’on connaisse les règles de base de l’équilibre nutritionnel mais que l’on ait du mal à les appliquer ?
- Il est très difficile de changer les habitudes. À La Réunion, j’ai été frappé par la taille des portions dans les assiettes : elles sont énormes. Il faut répéter ces règles aux enfants et reconstituer de nouvelles habitudes, leur expliquer qu’en mangeant autre chose, c’est mieux. Mais on bute aussi sur un obstacle économique. Une calorie de graisse ou de sucre coûte 1.000 fois moins cher qu’une calorie de salade. L’obésité est plus fréquente dans les catégories socioprofessionnelles basses. Elle est la rançon à payer au développement socioéconomique. Le pays qui enregistre la plus forte progression du nombre d’obèses est la Chine, ce n’est pas un hasard. Mais il faut perdre l’espoir d’éradiquer l’épidémie d’obésité. On peut juste faire un effort pour la stabiliser et éviter aux gens de grossir plus.
Comment évaluez vous la situation à La Réunion ?
- À La Réunion, on cumule tous les arguments pour grossir. L’île connaît une transition des habitudes alimentaires vers une occidentalisation, un fort taux de chômage et il est possible de se procurer des aliments partout. En plus, on note une réduction considérable de l’activité physique : on passe son temps en voiture chez vous ! Sans compter les jeux vidéos et la télévision qui favorisent la sédentarité. Pour La Réunion, il faut également noter que l’obésité est plus dangereuse pour les populations d’origines asiatiques. Elles déclenchent leurs complications en moyenne pour des poids plus bas que les autres.
La nutrition enseignée aux enfants
Enseigner les principes de l’équilibre alimentaire dès le plus jeune âge est fondamental : le début de l’obésité se situe, pour une grande part des cas, durant l’enfance et l’adolescence. Dans les établissements scolaires de l’académie, des programmes sont mis en place pour sensibiliser les plus jeunes à l’importance du “bien manger”.
À La Réunion, 6,4% des 4-5 ans sont en surpoids et 8,5% sont obèses. La probabilité qu’un enfant en surpoids ou obèse à 6 ans le reste à l’âge adulte est de 30 à 50%. Ce risque est de 50 à 80% si le jeune est obèse après l’âge de 10 ans. Les enfants en surpoids ou obèses ont un risque de mortalité à l’âge adulte augmenté de 50 à 80%, principalement d’origine cardiovasculaire, ce qui diminue de 13 ans l’espérance de vie. Des données graves qui obligent non seulement les parents, mais aussi les établissements scolaires à prendre le problème à bras le corps dès le plus jeune âge. Dans les programmes scolaires, une éducation à l’équilibre alimentaire est dispensée de manière systématique de la maternelle au secondaire. Le cadre varie (découverte du corps et hygiène pour les plus petits ou intégré au programme de sciences naturelles au collège) mais cet enseignement est prévu dans tous les cycles. Dans l’île, 64 classes à PAC (projet artistique et culturel) sont consacrées aux arts du goût dans le premier degré et 13 dans le second, un nombre qui va en augmentant. Toutes ne sont pas consacrées à l’équilibre nutritionnel mais toutes abordent la question à un moment ou l’autre. Dans le secondaire, des CESC (comités d’éducation à la santé et la citoyenneté) montent des projets, dont beaucoup sont consacrés à la lutte contre l’obésité.
Le camion bar est si proche...
Mais quelle est la portée de ces actions ? Bien souvent, le camion bar est en face de l’établissement et il est tellement simple d’aller chercher un bon sandwich bouchons gratinés plutôt que d’aller faire la queue au restaurant scolaire. La cantine qui n’intègre d’ailleurs pas toujours les principes enseignés à l’école. « Les cantines scolaires pourraient faire des progrès. Elles devraient être un merveilleux lieu d’apprentissage mais souvent, il n’y a pas suffisamment de légumes ni de fruits », analyse Bernard Guy Grand.
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