Assemblée générale de l’UFR

L’Union des femmes réunionnaises : une cause sacrée à défendre

19 juillet 2004

« Nous nous sommes fixé un idéal qui est de rendre toute sa grandeur à l’image de la femme ; nous avons une cause sacrée à défendre qui est par-dessus tout celle des Réunionnaises » : tel est le mot d’ordre inscrit désormais dans les nouveaux statuts de l’U.F.R., devenue ’Union des femmes réunionnaises’ et plus ’Union des femmes de La Réunion’.

L’U.F.R. a tenu son assemblée générale hier à Sainte-Suzanne en présence de plusieurs centaines de participantes. Selon Huguette Bello, la présidente depuis 1974, la nouvelle dénomination de l’organisation "affirme mieux son identité pour mieux s’ouvrir au monde". Un changement de statut "pour mieux correspondre aux actions que nous menons, pour être en phase avec les revendications et espérances des femmes d’aujourd’hui, en phase avec notre temps".
Il est vrai que depuis sa création en 1958, alors présidée par Isnelle Amelin, l’association a mené des luttes d’une grande diversité, comme les combats en faveur de ces femmes de planteurs, elles-mêmes travaillant la terre. C’est avec émotion que l’actuelle présidente a rappelé le chemin parcouru et celui qui se dessine, toujours dans le respect des objectifs de l’UFR, celui pour le respect des droits et de la dignité de la femme, de la justice, de l’égalité et de l’expression de la démocratie pour le peuple dans son ensemble.

Le masculin l’emporte

Jusque dans les règles de conjugaison de la langue française, le masculin l’emporte toujours sur le féminin. Mais au-delà de ces considérations linguistiques anecdotiques, la réalité est imprégnée par ces inégalités entre hommes et femmes. Comme le rappelait hier Anick Le Toullec, présidente de la Commission du Développement humain à la Région, mais aussi militante de la cause des femmes et membre de l’UFR : "L’égalité professionnelle, on en parle, mais les actes sont différents".
À compétences égales, les femmes sont sous-payées. Et on propose à des femmes qualifiées des postes précaires, à temps partiel, en-deçà de leurs potentialités. On les cantonne à leur rôle de mère, d’épouse, on leur propose de les rétribuer pour préserver leur "statut" de femme au foyer plutôt que de créer des structures d’accueil pour leurs enfants. Telle est la réalité du quotidien. "L’égalité professionnelle devrait venir d’un changement des mentalités", affirme la militante de l’UFR, soutenue par les quelques hommes présents dans l’assemblée.
Mais plus que de chercher à montrer la gent masculine du doigt, c’est un appel ouvert à la prise de conscience collective qu’impulse l’UFR, à travers ses multiples actions de terrain, ses rappels à l’ordre à destination des autorités politiques. La loi de 2000 sur la parité représente certes une avancée, "une première conquête de la femme", déclare la présidente de l’UFR, car "c’est encore peu", "une brèche ouverte".
Les inégalités se jouent aussi cruellement au sein de la famille, avec des femmes victimes de violences régulières, pouvant aller jusqu’à la mort. Et contrairement à ce que peuvent écrire certains médias, ces actes ne sont pas des “crimes d’amour”, pour Marylène Berne, autre militante active de l’UFR. "Nous avons dénoncé le viol comme crime alors qu’il n’était jugé que délit par la loi", rappelle-t-elle encore.
Elle parle sans détour du combat pour la parité domestique, avec de petits changements chez la nouvelle génération masculine. Elle dénonce le sexisme des publicités, de certains films, s’indigne de ces femmes victimes des crimes de guerre, traitées comme un butin.
Marylène Berne encourage à poursuivre la lutte car "nos filles, nos petites filles nous regardent", sans s’apitoyer sur leur sexe, "considéré par les éternels machos comme le sexe faible, mais avec la volonté de construire la société juste et égale à laquelle nous aspirons pour nos enfants".

Estéfany


Solidarité avec les acteurs de la filière canne

À travers ses deux motions, présentées lors de son assemblée générale d’hier, l’UFR exprime pleinement sa totale implication dans les enjeux de notre société, dans toutes les actions en faveur du développement de notre pays.
Elle s’oppose en premier lieu à la réforme de l’assurance maladie examinée en ce moment à l’Assemblée nationale et dont les mesures pèseront sur les plus démunis. Elle réprouve cette médecine à deux vitesses amorcée, les inégalités d’accès aux soins qu’elle constitue.
De même, elle parle d’attaque s’agissant de la remise en cause des 35 heures, bénéfiques à l’insertion professionnelle des femmes, et appelle de ce fait à la mobilisation permanente.
Enfin, l’association, à travers sa présidente Huguette Bello, "exprime sa solidarité avec tous ceux concernés par la sauvegarde de la filière canne". L’UFR, consciente de l’enjeu majeur que constitue cette agriculture inscrite dans l’Histoire réunionnaise, vecteur d’activités périphériques et d’emplois, "l’un des piliers de l’économie locale", salue l’implication des différents acteurs et partenaires de la filière concernés.
Elle se félicite de la reconnaissance par l’Europe de nos spécificités, mais s’inquiète des zones d’ombres qui perdurent quant aux mesures compensatoires. Elle "réaffirme son soutien inconditionnel aux professionnels de la filière canne, et souligne qu’elle continuera, comme par le passé, la lutte pour préserver les acquis".


Happy birthday Nelson !

La présidente de l’UFR a tenu à clôturer la séance en rendant hommage au héros de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, qui fêtait hier ses 86 ans. Huguette Bello a parlé avec chaleur et émotion de cet homme d’État exceptionnel et "exemplaire", qui a fait de la lutte pour son peuple, victime de violences et d’oppression, son premier combat, loin de la quête individuelle de pouvoir. Un homme qui a su tarir l’esprit de vengeance pour la réconciliation fraternelle, "un guide", "à la grandeur d’âme peu commune". L’ovation qui lui a été attribuée est amplement méritée.


Zot la di

Jean-Hugues Ratenon : "La femme est l’avenir de l’homme"
Jean-Hugues Ratenon, président de l’association Agir pou nout tout (ex Mouvement chômeurs panonnais), milite pour l’égalité des chances et le droit au travail des Réunionnais. Il ne voulait pas manquer le rassemblement de l’UFR car selon lui, "la femme est l’avenir de l’homme, alors i fo pa mi tourn le do, i fo diriz anou vèr lavnir".

Maurice Gironcel : "I fo pa bèss lé bra mé èt ansanm"
Le maire de la commune de Sainte-Suzanne a parlé d’"insolence" de ce gouvernement "aux ordres du MEDEF et qui attaque nos acquis sociaux". "I di anou sat i spass lé normal. Soman o 21èm sièk, demand le drwa o travay, a la santé, ou trouv lé iréalist ?" Selon lui, le gouvernement actuel fait la sourde oreille, ne tient pas compte des revendications, inquiétudes et contestations du peuple : "Ni ve plu la politik kass sosial !" Les divergences entre les élus de ce gouvernement ne seraient que formelles, car "i mèn zot politik de konsèr", avec "Sarko a la gross kèss, Borloo a la batri é Chirac o violon, pou andor anou". C’est pourquoi, il profite de ce rassemblement pour appeler à son tour à la mobilisation collective : "I fo pa bèss lé bra mé èt ansanm".

Monica Govindin, l’exemple d’une jeunesse réunionnaise active
La conseillère générale du Port, exemple vivant d’une jeunesse réunionnaise active et engagée sur le front politique, se dit consciente jour après jour de l’image positive que son expérience peut offrir aux jeunes femmes réunionnaises, à la jeunesse tout entière. "Il faut s’investir encore et encore pour que la femme accède au mandat politique, elle y a sa place, sans chercher à exclure l’homme". Selon elle, il faut "être solidaire" et "s’affirmer quitte à être critiqué".

Huguette Bello

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Messages

  • bonjour, je souhaiterais avoir l’adresse de l’UFR ou un nuéro de téléphone, c’est urgent merci.. je ne souhaites pas réagir à l’article, je ne sais pas comment prendre contact avec l’UFR. merci. merci de me le transmettre s’il vous plait.mon mail apparait plus bas

  • Bonjour

    Je me tourne vers vous "Union des femmes réunionnaises" car je pense que vous pourriez m’aider dans mes problémes mais surtout ceux de ma mére.

    Ma mére est une femme d’une soixante d’année qui a travaillé quelques temps quand elle était plus jeune.Sous la pression de son mari qui ne voulait pas la voir travailler ,elle a dù s’arrêter de le faire. Elle a élevé tant bien que mal ses 9 enfants avec les violences verbales et injures d’un mari rancunier et alcoolique.
    Aujourd’hui son mari qui est déjà à la retraite depuis 10 ans veut la renvoyer de la maison et lui dit d’aller travailler pour subvenir à ses besoins. Tous les jours elle subit des injures, des violences verbales pour la rabaisser.Elle est très fatiguée.
    Son mari veut garder toute sa retraite pour lui et ne veut pas la donner une partie .
    Ma mére touche une petite partie des allocations de la sécurité sociale et mon pére touche le reste en plus de sa retraite.Il a un compte pour lui seul et gére à sa convenance en faisant des dons à ses"amis" et dans l’alcool.Il ne donne rien à ses enfants ,ni à ses petits enfants mêmes si nous sommes adultes maintenant.
    Nous subissons des disputes,ses violences , ses beuveries depuis notre plus tendre enfance.Aujourd’hui nous essayons de lui faire comprendre que cela doit arrêter de violencer de disputer avec notre mére mais il ne veut rien entendre.
    Nous avons des enfants et bien souvent ils ne pas peuvent voir leur mamie car mon père si je peux l’appeller comme cela ne respecte rien ;crie sur ma mére toute la journée et même la nuit.
    Je souffre énormément pour ma mère car elle n’a pas d’endroit où aller .
    Comment pouvez aider son mari à quitter la maison car vivre dans des conditions
    pareilles c’est trés douleureux et insupportable.
    Son mari touche une retraite et pourquoi lui ne part pas de la maison au lieu d’insulter ma mére et lui dire sans cesse "Allez crever" ou encore "Sors de la maison"

    Hier soir ma mére me dit qu’il l’insultait tellement fort que les voisins ont appellé les gendarmes.
    Ces derniers ont essayé de lui raisonner mais rien qui vaille ,il a continué de disputer avec mère.
    Ce matin j’ai déposé mon petit garçon chez elle ,il était encore en train d’insulter ma mére.Toujours pour son argent ; sa retraite , qu’il ne veut pas partager avec ma mére

    C’est un appel au secours que je lance vers vous .Ma mére ne pouvant écrire ce message ; moi sa fille je l’ai fait ne pouvant supporter les injures et insultes qu’il dit à ma mére.
    Ils sont tous les deux à vivre dans cet appartement et jai tout le temps pour ma mére car il posséde des armes blanches.Il est agé de 76 ans et ne n’aime pas ni sa femme ni ses enfants ni ses petits enfants : nous sommes rien pour lui.Il nous insulte aussi bien que nous ne lui reprochons rien.
    S’il vout plait aidez la et MMe HUGUETTE BELLO J’EN APPELLE A VOUS
    S’IL VOUS PLAIT

    merci de ne pas divulguer mon identité car il a des complices

    • Chère amie,
      Excuse de n’avoir pas ton prénom, je compatis à ce désastre familial, en tous cas c’est déplorable de la part d’un père de famille. Nous sommes si loin géographiquement mais si proches par la pensée. C’est difficile pour moi de t’aider, bien que j’aimerais beaucoup le faire. En premier lieu, en ce climat de violence, si les gendarmes ne font rien, va au tribunal des affaires familiales et sans porter plainte, tu verras avec un juge des affaires familiales et sans que cela vous coute un sou, il fera en sorte de prendre des mesures qui vous préserveront des agressions de votre Père. Saches que si tu te prends à avoir mauvaise conscience de faire cette démarche, le juge saura prendre les mesures adaptées et surement placer ton père sous contrôle judiciaire. Si nous étions voisins, je ferais tout pour vous préserver ma petite. Hélas, ce n’est pas le cas. En tous cas, si tu le veux, va au tribunal des affaires familiales et explique ton cas. Je te souhaite bonne chance et surtout une meilleure vie à toi, ta Maman ainsi qu’à tous tes frères et soeurs ; Je t’embrasse bien affectueusement Laurent. PS donne moi des nouvelles

  • Rendons à César ce qui lui appartient et à Aragon cette magnifique pensée :

    "La femme est l’avenir de l’homme".

    Merci pour sa mémoire.

    "Je suis l’ennemi de ce règne de l’homme qui n’est pas encore terminé. Pour moi, la femme est l’avenir de l’homme, au sens où Marx disait que l’homme est l’avenir de l’homme."
    Louis Aragon Commentaire au Fou d’Elsa 1963

  • bonjour, je suis une femme mariée depuis 13ans quittée depuis septembre 2010 j’avais beaucoup de probléme avec mon mari il a une maitresse et un enfant j’ai été maltraitée par lui et harcelée par la maitresse il ma fallu beaucoup de temps pour comprendre qu’il me prenais pour la conne de service, donc je l’ai mis a la porte le problème c’est que j’ai un lupus il ma dit qu’il avait marre de me voir malade, et j’ai 2 filles, 1 de 13ans et l’autre de 9ans elles ne veulent pas aller avec leur père et donc je reçois des sms d’intimidation, les filles ne veulent pas y aller parce qu’elles ont peur de leur père suite au dispute et il ma déja frappée et menacer de mort suite a tout sa j’ai demandée le divorce on était convoqué pour une médiation il n’est pas venus,et je stresse a mort donc je voudrais un peut d’aide savoir par apport au divorce qu’est ce que j’ai droit ou pas merçi de répondre svp merçi

  • Bonjour

    Je me suis séparée de mon ami environ 3 mois et il n’ à pas accepté
    depuis cette séparation il m’harcelle au téléphone il laisse des mots vulgaires devant ma porte il m’insulte dans le chemin , il vient aux endroits ou j’ai l’habitude de partir ( danse , maison des amies, etc.... )
    en messagerie il me laisse des propos que je vais payer et que je vais regretter ce que j’ai fais ;
    La dernière fois il a écrit sur les murs internes et externes de mon immeuble sur la devanture de mon magasin sur les murs avoisinnant
    murs des pharmacie murs d’autres commerces des propos sur moi en me désignant par mon nom et mon , vu que je travaille et habite dans cet immeuble, bien sur des qualificatifs de sallope putain et autres ; ; ;
    je n’ose plus sortir psychologiquement je suis atteinte et j’ai peur parce qu’il m’a dit que Je Vais Payer Jusqu’à La Dernière Goutte De Mon SANG
    J’ai déposé des mains courantes a la POlice une Plainte à été enregistée
    une lettre au procureur à été faite une demande de Protection à été demandée au Juge
    Hier soir j’ai reçu encore un papier en me disantqu’il passait a l’Acte 2 bientôt

    Je vous demande de m ’aider je n’en peux plus et j’ai trés Peur
    merci de me lire et de me répondre


Témoignages - 80e année


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