
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Une interview de Jean-François Reverzy - 1 -
3 mai 2007
Jean-François Reverzy, vous êtes psychanalyste à La Réunion. Il y a quelques jours, vous avez présenté une réflexion sur “Psychanalyse et politique”, dans le cadre du cycle de conférences intitulé “Les rencontres de Bellepierre” (voir www.lrdb.fr). Au cours de ces trois heures d’exposé, vous avez lié la psychanalyse à son époque. Vous avez rappelé que les travaux de Freud sont relativement optimistes avant la Première Guerre Mondiale. En revanche, à la fin de ce conflit, qui a consacré la folie humaine à un stade jusqu’alors jamais atteint et où il a perdu un fils, il introduit la notion de Thanatos, soit la pulsion de mort. Que nous disent les travaux de la psychanalyse actuelle sur le rapport de la société au politique ?
- Il y a deux grandes représentations de la psychanalyse. D’un côté, on a une opinion qui présente la psychanalyse comme apolitique. Selon cet a priori, ce serait une discipline “bourgeoise” et réservée à l’élite comme ont pu le propager les films de Woody Allen. Cela est dû aussi au fait que la psychanalyse est pétrifiée par ses guerres de chapelles, ou encore son discours difficile à comprendre. De l’autre, il y a la réalité de l’histoire de la psychanalyse qui a montré que Freud et Lacan ont une pensée politique au sens politique du terme. Dans toute son histoire, la psychanalyse a eu des grands auteurs dont Freud, Fenichel, Reich ou Ferenczi qui ont eu des préoccupations voire des engagements politiques.
Récemment, Franck Chaumont, lors d’un colloque à Paris, déclarait : « La psychanalyse en France est au coeur de la culture française et de l’autre elle est, selon lui, au coeur du lien social ». Le titre de Dadoun “Psychanalyse et politique” montre aussi l’importance des relations entre psychanalyse et politique. Voilà des propos de deux auteurs, l’un reichien, l’autre lacanien qui confortent cette place de la psychanalyse en France. Quant au débat autour du “Livre noir de la psychanalyse”, il est plus politique que psychanalytique.
Donc, la psychanalyse est politique. Elle pose la question du désir du sujet et de sa vérité. Elle pose la question de tous les dispositifs d’assujettissements et de dépendance, du transfert. Henriquèz a repris les outils de la psychanalyse pour les appliquer au champ politique.
Avez-vous senti, au cours de vos séances, une sorte de “retour du politique” comme en témoignent aussi bien le taux de participation exceptionnel ou l’augmentation des tirages de la presse ?
- Il y a un passage de l’Oedipe individuel aux représentations politiques, à des personnages qui incarnent des figures parentales et on pourrait citer à La Réunion l’expression Papa Debré. Cependant, au cours des derniers mois, pour la plupart de mes clients, je ne vois pas émerger de problématiques qui soient plus politiques que d’habitude.
Roger Dadoun, dans son ouvrage “La psychanalyse politique”, parue en 1995 dans la collection “Que sais-je ?” fait un parallèle entre la relation oedipienne, père, mère, enfant et le triangle psychopolitique qui lie le Chef (le père), la Masse (la mère) et le Sujet (l’enfant). Il écrit alors : « Le primordial désir de l’homme de retourner à l’origine trouve une issue privilégiée dans le mouvement conduisant à “se fondre dans la masse”, expression ordinaire qu’il faut prendre au pied de la lettre, en lui donnant sa pleine charge libidinale. (...) L’identification aliénante y joue un rôle déterminant : à se fondre, se perdre dans celle du groupe, le sujet abandonne, aliène toute identité propre ; et comme chacun procède de la sorte, la masse, sous son unité, son homogénéité, son identité apparentes, demeure quelque chose d’inconsistant, une viscosité, un matériau mou et malléable offert à toutes les interventions et manipulations politiques. La masse est matière première du politique, en attente de son orfèvre, le Chef ». (p102). La démocratie participative, la multiplication des blogs, les campagnes de plus en plus numériques montrent-elles une prise de distance du Sujet par rapport à la masse ?
- Il faudrait relire “Masse et puissance” d’Elias Canetti. La notion de Masse doit être revue. La question du Sujet est centrale. Où est la place du sujet dans la communication actuelle ? Quel est le destinataire ? Je suis un peu effrayé par le monde des sondages tel qu’il fonctionne. Il vise à écraser totalement le sujet. Nous avons déjà une vérité sur ce qui va se produire.
Freud a écrit une étude sur le président américain Wilson. Pourrait-on encore utiliser ses outils d’analyse pour saisir les actions du futur président de la République ?
- Le travail sur Wilson est quelque chose de très particulier. Il l’a réalisé avec un démocrate qui ne l’appréciait pas. Major montre bien que Wilson, par son idéalisme politique, cherchait à compenser les difficultés que lui avaient fait subir son père. Les mécanismes utilisés pour l’étude fonctionnent encore. Cependant, comme je l’ai déjà dit, il faut se méfier de la psychobiographie.
En 2004, une grande polémique a éclaté en France, suite à l’amendement qu’a déposé le député Bernard Accoyer afin de réglementer le secteur des psychothérapies. Quel serait le meilleur des deux candidats pour la psychanalyse en France ?
- C’est un débat encore brûlant. Entre les prises de position de Nicolas Sarkozy sur l’inné et l’acquis et les positions d’un Accoyer qui est un de ses grands soutiens au sein du groupe UMP à l’Assemblée, il y a de nombreuses convergences. Les propos sur l’inné et l’acquis, sur la déviance, sur le primat de la neurobiologie nous rappellent des souvenirs. C’est un mouvement dans lequel on met en fiche, on traite par la contrainte et où les psychanalyses non conformes sont exclues, sont mises hors la loi.
(À suivre)
Propos recueillis par Matthieu Damian
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