À Stella Matutina, devant 600 Saint-Pierroises et Saint-Pierrois

La Région Réunion expose ses projets...

9 août 2004

L’association socio-éducative ’Saint-Pierre Avenir’ a organisé hier une sortie d’étude, qui a regroupé 600 personnes de tous les quartiers de Saint-Pierre. Elle a demandé à la Région d’exposer un de ses grands projets : la Route des Tamarins. Une initiative jugée intéressante pour tous et qui s’est terminée par un pique-nique ponctué d’un maloya sur la plage de l’Hermitage, dans une convivialité chaleureuse.

"Je ne profiterai pas de cette route pour aller au boulot. Quand elle sera mise en service, je serai à la retraite", note avec quelques regrets dans la voix ce postier saint-pierrois qui fait la route quotidiennement entre la capitale du Sud et La Possession. "Pas du tout, rassure Philippe Berne, le vice-président de la Région, elle devrait être livrée en 2007".
Quelque 600 Saint-Pierrois ont pu voir un film sur ce projet au cours de trois projections hier matin dans la salle de Stella Matutina, louée pour l’occasion. Lors de cette diffusion, elles ont pu survoler virtuellement la Route des Tamarins depuis l’Etang Saint-Paul jusqu’à l’Etang-Salé, à partir d’un hélicoptère volant à 50 mètres d’altitude. Elles n’en reviennent pas.
En effet, cette route de près de 33 km de long, qui compte plus de 50 ouvrages d’art - dont trois de plus de 400 mètres -, un viaduc de 850 mètres et deux ou trois passages souterrains, va être construite en si peu de temps. Comment est-ce possible ?
Ces travaux, qualifiés de "colossaux" par Philippe Berne et d’un "coût très important" de 600 millions d’euros, ont été rendus possibles grâce à des prêts bancaires consentis au vu de la gestion financière rigoureuse de la Région. Le chantier vient de commencer. Il devrait être terminé dans le courant de l’année 2007.
Déjà les ordres de services sont partis pour deux millions d’euros. Incontestablement, un gros effort de coordination est nécessaire. Et il faudra également féliciter les entreprises et les travailleurs qui vont réaliser ce gros chantier.

Des emplois...

D’ores et déjà, des paris ont été gagnés. Ainsi ce chantier, qui va créer plus de 1.500 emplois directs, a été précédé par la formation de trois cents jeunes Réunionnais. Ces derniers vont occuper des tâches complexes, comme la conduite de grues ou la maîtrise de matériaux juqu’alors peu employés.
Sur l’écran - aux manettes duquel se trouve Sully Fontaine -, les ouvrages défilent. Le viaduc de 850 mètres passant sur l’hôpital de Saint-Paul qui sera transféré, l’échangeur de Plateau Cailloux, le viaduc de la ravine Saint-Gilles... Parfois, de chaque côté de la deux fois quatre voies apparaissent des bassins. Ils serviront à recueillir l’eau pluviale fréquemment chargée d’hydrocarbures de la route pour éviter de polluer les champs en contrebas.
Dans certains endroits, la deux fois deux voix se scinde en deux pour se rejoindre ensuite. Erreur ? Pas du tout, il faut y voir là le souci de la Région de masquer autant que faire se peut, la vision de cette "cicatrice", de mieux intégrer cette route de moyenne altitude dans le paysage.

... et une approche paysagère

Dans le même esprit, la Région a eu une approche paysagère de cette route. Déjà des contrats ont été passés avec des pépiniéristes pour produire arbres et arbustes qui végétaliseront les abords de la route.
Et si l’on a conservé l’ensemble des communications, mettant Bois de Nèfles, La Saline les Hauts, la Chaloupe Saint-Leu... à dix minutes au plus de la route, il s’agit d’une voie expresse où l’on ne pourra pas rajouter de nouvelles sorties, cela pour éviter une urbanisation sauvage.
Le maximum a été fait pour économiser les terres agricoles. Et Philippe Berne signale que du côté de Saint-Leu et de Saint-Louis, 40 à 70 hectares de terres agricoles vont être rendus à la canne après un traitement des andains.
Tout a été fait aussi pour rendre moins difficile l’inévitable transfert d’une centaine de cases. Quatre principes ont été édictés : on ne débute pas les travaux tant que les problèmes ne sont pas réglés ; pas de recasement dans des logements intermédiaires ; reconstruction des nouveaux logements à l’identique et pas de relogement en collectif sans volontariat. Ils ont notamment été employés pour le décasement de 25 familles et un commerce de Bois de Nèfles Saint-Paul qui vont être relogés tout près, à Maduran ; à Bois de Nèfles Saint-Paul, la route devient souterraine et au-dessus seront aménagés des espaces de loisirs.
Les participants à cette sortie éducative - sur laquelle nous reviendrons demain - ont beaucoup appris.

L. M.


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