Mode et culture

La revanche de la savate 2 doigts

13 janvier 2006

Qu’elles soient top mode ou basiques, les savates 2 doigts, comprenez les tongs, font partie intégrante de l’art de vivre réunionnais. Et cela depuis que quelqu’un un jour quelque part en Asie, a eu l’idée d’ajouter une lanière à une semelle de caoutchouc. D’abord confinée à la maison et aux champs, elle est aujourd’hui admise dans les lieux les plus chics. Belle revanche.

À La Réunion, la savate 2 doigts a d’abord été portée pour travailler dans les champs de canne ou pour marcher dans les sentiers caillouteux. Les plus fortunés la portaient pour vaquer à leurs occupations à la maison. Mais pour les uns comme pour les autres, il n’était pas question de "sortir" en savates 2 doigts. Cela ne se faisait pas.
Patiente, l’emblématique savate a su prendre sa revanche. À La Réunion comme partout dans le monde, elle est devenue à fleurs, fluo, plate, à talon, à semelle compensée, en tissu, en corde et même en pur cuir, elle a envahi les rayons des grandes surfaces, des magasins de chaussures et... des armoires. De vulgaire savate à bon marché, elle a acquis le statut d’accessoire tendance parfois signée par de grands stylistes et vendus à des prix souvent brûlants pour les porte-monnaie. Elle est sortie des plages, des sentiers et des champs pour avoir librement droit de cité dans les rues des villes, les bureaux, et les soirées les plus "chics".
Comme toutes les stars, elle a maintenant ses sites Internet et même des adeptes qui militent en Bretagne pour l’instauration d’une journée mondiale de la tong.
Mais le succès n’est pas monté à la tête de la savate 2 doigts. Elle a le triomphe modeste et c’est en toute simplicité qu’elle continue sous toutes ses formes à arpenter champs et cocktails.
Longue vie à la savate 2 doigts.

Texte et photos : Imaz Press Réunion


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