Du temps pour les sans domicile fixe

’La situation des plus démunis s’aggrave’

8 août 2005

Des bénévoles viennent en aide au SDF quotidiennement. Parmi eux, Jacky Bazon les écoute et les rencontre pour les convier aux repas servis par l’association Centre-Ville Est à Saint-Denis.

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Jacky Bazon est très populaire dans le milieu culturel sportif et surtout social dionysien. Tous les sans domicile fixe de la capitale le rencontrent régulièrement. Depuis cinq ans, il s’occupe bénévolement de personnes qui squattent les cases abandonnées avec l’association Centre-Ville Est située à la ruelle pavée.
Tout au long de cette semaine, il a parcouru les rues de la capitale pour convier les sans abris à un déjeuner au siège de l’association. "Aujourd’hui, nous accueillons de plus en plus de jeunes et de femmes", remarque-t-il. "Une fois, nous avons donné à manger à plus de quatre-vingts personnes", continue-t-il.
"Depuis la fermeture du Centre Alain Peters à Saint-Denis, la situation des plus démunis s’est aggravée", déplore-t-il. "En cette période d’hiver, où dorment-ils et où se toilettent-ils ?", se demande-t-il. "Certaines personnes toussent, crachent et ont des plaies qui nécessitent des soins", précise-t-il. "La société les a étiquetés". Aujourd’hui, "les SDF sont considérés comme moins que rien par certaines personnes".

Dons de vêtements et de chaussures

Venir en aide au plus démunis ne s’improvise pas. Cette action nécessite une organisation pointilleuse. Le matin, "nous leur offrons du café, du pain. D’autres bénévoles nous rejoignent. Certains préparent les épices et d’autres cuisinent le carry toujours accompagné de grains et de piments. Entre temps, une équipe dispose les chaises et les tables", explique-t-il.
Ensuite, "nous devons être vigilant car certains ont bu quelques verres. Ils veulent être servis les premiers", continue-t-il. En général, "je discute avec eux et tout se passe bien". Après s’être restaurés, "nous distribuons des vêtements et des chaussures données par des responsables de magasins et des particuliers". Après le départ des plus démunis, "les bénévoles nettoient les lieux".
Pour Jacky Bazon, il est "inadmissible qu’aujourd’hui des Réunionnais dorment à la belle étoile". Des bénévoles s’investissent entièrement et selon lui "la situation ne s’améliore pas".

Jean-Fabrice Nativel


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