La solidarité, parlons-en.

21 septembre 2005

C’est de mode aujourd’hui de parler de la solidarité.
Quand on est concerné, bien-sûr.
Les agriculteurs ont fait la semaine dernière une bonne opération autour du produit pays. Très bonne communication et tout le monde, à La Réunion, ne peut qu’être d’accord, tant les produits, et donc les producteurs de La Réunion, ont besoin d’être aidés ; ont besoin de la solidarité de tous pour pouvoir continuer.
Là-dessus, il n’y a rien à redire.
Mais la solidarité ne marche jamais que dans un seul sens.
Les dockers, l’autre jour, avaient besoin d’un petit peu de solidarité, eux aussi : ça a manqué, notamment de ces responsables des coopératives agricoles et d’autres responsables planteurs. Alors que les dockers, eux, avaient accepté de livrer des composants d’aliments pour bétail !
Et puis, il y a un autre problème.
Depuis au moins 20 ans maintenant, on n’arrête pas de casser du sucre sur le dos des allocataires du RMI, des chômeurs, pour les rendre responsables de tout et de rien. L’actuel gouvernement y est allé de son attaque, qui veut “responsabiliser” chômeurs et érémistes : il ne fait pas de doute qu’avec 440 euros en moyenne par mois, cela responsabiliserait Premier ministre et même second ministre et tous les autres avec.
Mais au-delà, si individuellement cela fait si peu, globalement cela fait beaucoup.
Lorsqu’on a créé le RMI, cela a fait globalement environ 1 milliard de francs. Aujourd’hui, le cap des 2 milliards est dépassé (plus de 350 millions d’euros) ; autant pour l’indemnisation du chômage, tout confondu, (plus de 400 millions d’euros).
Et... qui est-ce qui, avec ces allocations, consomme de la salade, de la tomate, des oignons, des grains, des ananas, etc ? Qui est-ce qui, avec cet argent, mange de la viande de porc, du poulet, etc ? Et pas seulement que ces produits d’ailleurs ! Ce ne sont pas les grandes surfaces qui diraient le contraire, ni les magasins.
Retirez ces sommes de la consommation et cela ferait quelques trous ici et là.
Alors, il faudrait peut-être lâcher un peu les baskets des allocataires du RMI et des chômeurs indemnisés : avec leurs allocations, ces pelés, ces tondus ont créé davantage d’emplois que tous les plans comme les lois programmes et autres réunis ; beaucoup plus encore que les rodomontades de tous les patrons réunis.

Isménie


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