
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
L’AMAFAR-EPE et l’aide à la conjugalité
5 décembre 2006
A l’initiative de l’AMAFAR-EPE (Ecole des parents et des éducateurs), 2 conseillers conjugaux installés à La Réunion et affiliés à la Fédération nationale des 44 EPE de France proposent des conférences et des “séminaires couple” en appui aux relations parents/enfants et à la conjugalité. Une aide sans doute utile dans notre société traversée de violences qui n’épargnent ni le couple, ni la famille, mais pas exempte de contradictions...
Les conseillers conjugaux qui interviennent pour l’AMAFAR-EPE s’appuient sur un organisme catholique de formation de conseillers conjugaux et de moniteurs, le CLERAF (Centre de liaison des équipes de recherche sur l’amour et la famille), reconnu d’utilité publique.
Claire et Denis Dhiersat ont eux-mêmes une longue pratique de ce qu’ils professent en conférence. Conseillers conjugaux, ils sont aussi époux à la ville - 28 ans de mariage, 4 enfants - et s’adressent à un public convaincu, comme ils le sont eux-mêmes, de ce que le couple constitue le socle de la cellule nucléaire familiale.
Cette croyance fait partie intégrante de leur foi en la famille et il serait assez vain de ne pas la prendre telle qu’elle s’exprime. De mauvaises langues diront que la famille catholique n’est peut-être pas ce qu’on a inventé de plus drôle, ni de plus novateur, dans l’éventail des expériences possibles pour prendre soin les uns des autres. Mais il faut dire à leur décharge que ces deux-là se donnent beaucoup de mal pour “faire passer la pilule” et qu’ils le font avec talent, dans une sorte de sketch à 2 voix qui, par moments, ressemble à une partie de ping-pong et, en d’autres occasions, tient du concours de tango. De toutes façons, on ne s’ennuie pas à les écouter. Après, tout dépend du travail de chacun et chacune. C’est l’essentiel de leur message : le couple ne va pas de soi... mais ils y croient très fort !
Pour eux, le choix de la vie en couple est indissociable de la famille et donc la défense de la famille passe par une consolidation du couple. « Ce qui fait un couple - disent-il à leur public - c’est la volonté de durer, fondée sur une volonté d’aimer et de construire ». Durer... Le temps « qui use ou qui magnifie » ? On est bien dans l’ordre de la volonté, c’est-à-dire dans un système idéel qui pose un projet et cherche les moyens de le réaliser. Un couple, c’est paraît-il « être un en restant deux », ce qui suppose « de ne pas s’oublier soi-même et d’accepter que l’autre est différent et voir comment faire avec... ». Tout un programme en effet...
La conférence des 2 conseillers conjugaux est faite de l’analyse des principaux écueils relevés dans les consultations avec quelques belles épaves conjugales - dans le respect de la confidentialité - pour pointer les obstacles et les moyens de les surmonter.
Puisqu’il s’agit d’une “construction”, la métaphore du mortier et de l’édifice s’impose presque “naturellement”. « Un bon mortier » est fait de dialogue, supposant à la fois l’écoute et la parole échangée.
Quant à la construction, elle requiert « des fondations (la confiance), un confort (la tendresse), une déco (l’humour) et un solide service de maintenance (le pardon) ».
Viennent ensuite les « leçons de dialogue » (s’adapter et écouter) au fil desquelles il apparaît nettement, à travers les exemples donnés, que c’est l’homme qui parle et la femme qui s’adapte... Cas de figure le plus répandu, mais aussi de plus en plus remis en question par les femmes, d’où certainement bon nombre de fissures dans l’édifice. Nos 2 conseillers font-ils autre chose que de dire aux femmes qu’elles devraient continuer à « s’adapter »... même si cette “adaptation” risque de tuer le dialogue prôné par ailleurs ? Ils disent aussi, autant à l’homme qu’à la femme, qu’il faut « oser pardonner et oser demander pardon ». Le dialogue, les femmes sont souvent les premières à le rechercher, et souvent en vain. Et le pardon ?...
La recherche des raisons de l’absence de dialogue est un autre long chapitre... puisque « 90% des couples reçus ont un problème de communication ».
Si l’on part du nombre de “faits-divers” causés par des ruptures mal assumées, on peut être amené à se demander sérieusement si la vie en couple est vraiment un “modèle social” bien recommandable ; à quelles conditions ? Et aussi comment se fait-il que ses échecs soient aussi retentissants : ils font beaucoup plus de bruit et de dégâts que les couples qui “réussissent”. Il faut peut-être aussi se demander pourquoi.
Comment se fait-il qu’un “modèle” donné en référence à tous et à toutes par une idéologie qui ne sait plus quoi inventer pour en faire la promotion, soit si peu garanti de succès que les plus belles histoires du genre - elles sont rares - passent aussitôt au patrimoine littéraire mondial... et qu’il s’agit le plus souvent de tragédies fondées sur les contradictions inhérentes au “modèle” !
Autant dire tout de suite que ce type de questionnement n’était pas à l’ordre du jour de la conférence donnée par Denis et Claire Dhiersat. Mais comment y échapper ?
Ce que ne disent pas les conseillers conjugaux, c’est pourquoi il est nécessaire d’énoncer en conférence publique, ou dans le secret de leur cabinet, des préceptes aussi élémentaires à des couples parfois très avancés dans la discorde, si le modèle prôné est aussi évident qu’on essaie de nous le faire croire. L’Eglise catholique n’est pas seule en cause dans cette entreprise : le couple est sans doute la fiction sociale la plus répandue - fiction à laquelle nous sommes tous convoqués à souscrire, et par les voies les plus retorses.
Dans la visée catholique de la famille, il n’y a de place ni pour les couples homosexuels, ni pour les couples de rencontre. Et on ne nous dit pas non plus pourquoi il faudrait “faire durer” le couple plutôt que faire s’épanouir la famille qui en est issue (le cas échéant). Ni pourquoi il faudrait vivre à deux plutôt que seul ou dans une communauté de célibataires, avec ou sans enfants.
Si le couple est la référence donnée à tous (il s’agit donc du couple hétérosexuel - même s’il n’a pas du tout été question de sexualité dans la conférence, pour des raisons de programmation des thèmes et de graduation - NDLR), alors il faut aussi questionner la société réunionnaise sur certains “ratés” qui obligent par exemple les jeunes femmes vivant en couple, avant le mariage (ou sans lui), à ne pas déclarer leur compagnon pour ne pas perdre des droits sociaux auxquels chaque jeune devrait avoir accès, quelle que soit sa situation. Il y a là, pour le moins, quelque chose de pas très catholique.
P. David
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