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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Entretien
6 février 2007
Pour compléter notre dossier sur le Tribunal de Grande Instance, “Témoignages” a rencontré le Bâtonnier de Saint-Denis : M. Chicaud.
M. Chicaud, pour la première fois à La Réunion, un bâtonnier a pu prendre la parole au cours de l’audience solennelle de rentrée du TGI de Saint-Denis. Pouvez-vous nous présenter la fonction de bâtonnier ?
- Ce titre est donné au chef élu de l’ordre des avocats inscrits auprès d’une cour ou d’un tribunal. Dans ce cadre, je dois gérer, de façon schématique, les relations : 1) entre les avocats, 2) les avocats et les magistrats, 3) les avocats et les clients. Je suis un arbitre et un médiateur. Il est rare que je fasse montre d’autorité.
Mon mandat est de deux ans. L’année 2006 a été très enrichissante et passionnante car je n’ai cessé de rencontrer des gens. En effet, être bâtonnier, c’est accorder de l’importance au caractère humain mais aussi à la déontologie : cela implique de très nombreuses rencontres.
Y a-t-il une spécificité de la fonction d’avocat à La Réunion ?
- En tant que tel, non, car les lois de la République s’appliquent avec la même vigueur, sous nos latitudes. Cependant, cela fait trente ans que j’exerce la profession d’avocat à La Réunion et je tiens à souligner quelques points. Tout d’abord, il y a ici 123 avocats contre vingt mille à Paris. Ici, nous nous connaissons tous, contrairement à là-bas. Ici, l’ambiance est très bonne, tout le monde se connaît et le risque existe, évidemment de collusion, mais nous faisons ce qu’il faut pour l’éviter. A Paris, tout le monde est spécialisé, alors que nous, nous sommes beaucoup plus généralistes. Une spécificité réunionnaise pour autant ? Non, plutôt un statut proche des petits barreaux de province.
Je souhaite conclure en disant : le climat de bonne ambiance qui règne au sein du barreau de l’île profite largement au justiciable réunionnais.
Comment voyez-vous l’évolution de la situation des avocats à La Réunion ?
- On est passé de 75 avocats il y a dix ans à 123 avocats. Cette hausse de près de 70% est liée à deux facteurs. Tout d’abord, La Réunion a connu une forte croissance économique au cours de la décennie écoulée. Qui dit plus de richesse, dit plus d’avocats. D’autre part, La Réunion connaissait un manque structurel d’avocats à l’époque, retard qu’elle est en train de combler petit à petit.
Qui sont les avocats à La Réunion ? Ce matin, vous avez parlé d’un nombre accru de femmes dans la profession ?
- Tout d’abord, il faut savoir que le métier d’avocats est ouvert. Il y a actuellement des avocats de toutes les couches aussi bien sociales qu’ethniques de La Réunion. Il y a nettement moins d’“Héritiers”, c’est-à-dire de fils ou filles d’avocats qui occupent cette profession.
Par ailleurs, il y a 58 femmes contre 65 hommes. On assiste à une augmentation de la part des avocates dans la profession. Cette tendance dure depuis longtemps, mais elle s’est accélérée au cours des dix dernières années.
Pour avoir rencontré et parlé avec des jeunes avocats, j’ai entendu que certains se plaignaient que les gros dossiers soient toujours confiés aux “anciens” de la profession. Ces nouveaux venus parlaient même de “sclérose” tant il leur semble qu’ils sont condamnés à traiter de petites affaires. Qu’en pensez-vous ?
- Vous savez, j’ai été jeune avocat et moi aussi j’ai constaté que les gros dossiers étaient confiés à des avocats plus anciens. Il s’agit-là d’une constante qui se retrouve dans d’autres professions libérales. La confiance est proportionnelle à l’ancienneté. Ce ne sont pas des critères absolus, c’est comme cela. Ce qui caractérise la jeunesse actuelle, c’est l’impatience. Il faut qu’ils fassent preuve d’un peu plus de patience.
Est-ce que la profession des avocats a été touchée par les nombreuses attaques de Nicolas Sarkozy contre les professionnels de la Justice ?
- Curieusement non, car le Ministre de l’Intérieur n’a pas attaqué les avocats et d’ailleurs il est lui-même issu de cette profession.
Mais ces propos concernant les autres secteurs de la Justice ne vous paraissent-ils pas déplacés ?
- Cela peut être gênant quand on mélange les genres. Il faut une étanchéité entre les ministres. Le ministère de la Justice doit être indépendant du ministère de l’Intérieur.
Enfin, comment voyez-vous l’année 2007 ?
- C’est une année électorale. Les candidats ne peuvent pas rester indifférents au problème de la justice comme ils ne peuvent rester indifférents au problème de l’environnement.
Pour ma part, je souhaite que 2007 apporte des solutions positives à propos de l’aide juridictionnelle, c’est-à-dire un accès au droit des plus démunis et une rétribution conséquente en faveur des avocats. Nous avons eu une augmentation de 8% à la fin 2006 mais nous voulions 15%. Nous poursuivons donc nos négociations pour que nos revendications aboutissent.
Propos recueillis par M. D.
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