Des habitants deviennent propriétaires

Le quartier de Grand Galet préservé

9 octobre 2009, par Sophie Périabe

Les habitants de Grand Galet, quartier des Hauts de Saint-Joseph, vont enfin devenir propriétaires de leur terrain. Le Département, propriétaire, et la Commune, acheteur, ont signé, mardi, un protocole officialisant la vente. La Commune devrait procéder à la vente aux particuliers dans le courant de l’année prochaine.

Depuis plus de 10 ans, les habitants du quartier de Grand Galet sont dans l’attente. Grand Galet, c’est ce petit village des Hauts de Saint-Joseph qui compte environ 150 familles. « Il est classé à 95% en zone d’aléas naturels très forts », explique Benoît Coulot, directeur de l’Aménagement et du Développement urbain à Saint-Joseph. Situé entre deux remparts, le village devait être totalement délocalisé, comme le demandait l’État dans les années 1990, au grand dam des villageois. En 2001, les choses prennent une autre tournure sous l’impulsion de Patrick Lebreton, avec le soutien du sous-préfet de Saint-Pierre de l’époque, Olivier Magnaval.
Après des années de démarches administratives, aujourd’hui, un protocole vient finaliser le projet voulu par la municipalité de Saint-Joseph. « Les terrains, situés dans la forêt domaniale appartenant au Conseil général, sont vendus à la Commune pour un coût estimé à 205.000 pour les 68 hectares », indique Benoît Coulot. La Commune se porte donc acquéreur des terres pour ensuite les revendre aux habitants.

C’est une « opération blanche » pour la mairie

« À l’heure actuelle, un appel d’offre a été lancé pour qu’un géomètre vienne faire la division des parcelles et, l’année prochaine, nous pourrons procéder à la vente aux 150 familles », souligne Benoît Coulot. Mais cette régularisation a des limites. En effet, il s’agit d’étendre le quartier de Grand Galet. « N’oublions pas qu’il s’agit d’une zone à risques. La population a été prévenue ». Une enquête de 2006 a permis de recenser l’ensemble des constructions du village. Même propriétaires du terrain, les familles ne pourront pas construire de nouveaux logements ou réaliser des extensions. « D’ailleurs, toute maison construite après 2006 ne pourra être prise en compte », prévient le directeur de l’Aménagement.
Pour la Commune, cette vente aux familles est une « opération blanche », il n’y aura ni plus-value, ni moins-value. « Nous allons revendre au prix que nous avons acheté, plus les prestations de géomètre et de notaire », précise les services de la mairie.
C’est donc tout un art de vivre créole qui est préservé aujourd’hui dans ce quartier de Saint-Joseph, pour la plus grande satisfaction de son député-maire.
En effet, Patrick Lebreton se veut être un fervent défenseur de la ruralité et des traditions lontan, tout en y associant la modernité. « Nous avons voulu préserver les racines de cette population » qui aurait eu beaucoup de mal à quitter leur petit coin de paradis.

Sophie Périabe


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Messages

  • Pourquoi insistez vous tellement sur le fait que Grand Galet est une zone à risque. Si on regarde les éboulis qui ont lieu un peu partout sur l’île, les inondations qui ont eu lieu cette année même sur Saint-Joseph. On doit donc dire que toute la Réunion est une zone à risque. Je ne dis pas que Grand Galet n’est pas une zone à risque, mais c’est un très beau site qui mérite qu’on apprécie sa beauté et non qu’on la dévalorise.


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