Le Réunionnais face au co-voiturage

25 septembre 2006

Selon une enquête auprès des Réunionnais, près de 42% de la population pourraient (aisément ou avec difficulté) se passer de la voiture pour adopter d’autres moyens de déplacement comme le transport public, la marche ou le co-voiturage, si les conditions son appropriées.

Dans le cadre de la clôture de la Semaine Européenne de la Mobilité (du 16 au 22 septembre), une journée gratuite de transports publics a été organisée par la Commune de Saint-Paul avec la SEMTO (Eolis) ce vendredi 22 septembre.
À cette occasion, au sein du marché forain ont été présentés les résultats du rapport final du sondage sur le co-voiturage entre le vendredi 8 et le samedi 9 septembre. "L’objectif de cette étude à été de connaître la perception du co-voiturage de la population", a expliqué Soraya Issop-Mamode, responsable du service Qualité de la Mairie de Saint-Paul, et a observé que le public cible de l’enquête "sont des gens qui fréquentent la commune : à la fois des habitants et aussi des personnes qui viennent sur la commune pour travailler".

Tirer des leçons de l’expérience

En parlant des raisons de mener cette étude, elle a expliqué vouloir tirer des leçons de l’expérience : "Nous avons fait un premier test lorsque la route du Littoral avait été fermée, nous avons mis en place un parking près du grand stade à Cambaie et nous avons constaté que le taux de participation n’avait pas été suffisant par rapport aux équipements qui avaient été mis en place. Donc, pour envisager de pérenniser une action de ce type, nous avons voulu connaître l’opinion des Réunionnais sur ce mode de déplacement qui est le co-voiturage, quels sont les freins et dans quelles conditions ils sont prêts à l’utiliser".
Après avoir consacré pendant la Semaine de la Mobilité, de lundi à jeudi, un parking au co-voiturage, ce vendredi et samedi dernier, le stand “hall d’exposition” où le rapport final de l’enquête sur le co-voiturage a été présenté a sensibilisé le public sur les conséquences de l’emploi de la voiture sur l’environnement et encouragé à intégrer le co-voiturage comme mode de transport éco-citoyen. À cette occasion, les associations Covoiturage 974 et Covoiturage-Réunion ont expliqué au public comment utiliser ce moyen de transport et les avantages de le faire à travers des sites Internet, qui vérifient préalablement les informations personnelles des personnes inscrites pour offrir plus de sécurité aux usagers.

Diminuer l’utilisation de la voiture

L’Observatoire Réunionnais de l’Air (l’association chargée de la surveillance de la qualité de l’air à La Réunion), a été aussi présent dans le stand pour compléter cette mission de sensibilisation en informant le public sur les effets de l’utilisation de la voiture dans l’air que nous respirons. À propos du thème choisi cette année pour la Semaine de la Mobilité - Le Changement Climatique - , Fabien Georgel rappelle qu’"un des principaux gaz responsables du réchauffement de la planète est le dioxyde de carbone (CO2)". Il invite également à réfléchir : "Une voiture, chaque année, en utilisation normale, émet 3 fois son poids de gaz, essentiellement du CO2. Par conséquent, en utilisant notre voiture, nous participons tous, au quotidien, au réchauffement de la planète et également à la dégradation de l’environnement pour nos enfants et petits-enfants".
C’est dans l’esprit d’envisager des actions concrètes vis-à-vis de la population pour une diminution de l’utilisation de la voiture que la Commune de Saint-Paul a voulu, d’une part, connaître la perception des gens face au co-voiturage et d’autre part, offrir la gratuité de transports publics pendant la journée du vendredi.

Texte et photos Jany Leseur


Des avantages et des freins

Sous l’initiative de la Mairie de Saint-Paul, un sondage a été réalisé vendredi 8 et samedi 9 septembre sur le marché forain Saint-Paulois auprès d’un échantillon de 273 personnes âgées de 18 ans et plus. L’objectif a été de rassembler une population hétérogène pour connaître sa perception du co-voiturage, sa motivation et ses freins pour adopter ou pas ce système de transport alternatif à l’emploi de la voiture individuelle.
Selon Phillipe Waguer, qui a présenté les résultats de l’enquête, "des 260 personnes qui ont précisé leur lieu de résidence, 145 habitent à Saint-Paul, 107 dans d’autres communes réunionnaises et 8 personnes interrogées sont des touristes". Et a signalé avoir obtenu des résultats représentatifs avec un taux d’erreur d’à peine 6%. Cette enquête a permis de confirmer que le co-voiturage n’est pas dans les mœurs de la population car "7 personnes sur 10 utilisent la voiture", explique-t-il. Aussi, l’enquête a confirmé un manque de familiarité avec le terme. Cependant, "à La Réunion, les personnes sont bien conscientes du problème de la grande quantité de véhicules et de tous les problèmes de pollution, de santé, d’embouteillages et sont également bien conscientes des bienfaits du co-voiturage". Ce qui explique que près de 42% des personnes interrogées pourraient se passer de leur voiture avec plus ou moins de difficultés, en utilisant d’autres moyens de déplacements (transport en commun, marche, co-voiturage...). Par contre, cette étude révèle aussi que les principaux freins pour adopter le co-voiturage dans les mœurs de déplacement sont "la contrainte horaire que la solution impose, ou la nécessité d’accepter la modification de leurs habitudes, les problèmes d’organisation du co-voiturage (ponctualité des personnes engagées, lieu de rencontre...) et la peur de mauvaises rencontres", dans cet ordre, a-t-il signalé.


Que fera la Mairie de ces résultats ?

Soraya Issop-Mamode, responsable du service Qualité de la Mairie de Saint-Paul, a constaté par rapport aux résultats du sondage un manque d’information auprès de la population et a signalé les actions à entreprendre : "La première chose que nous ferons, c’est communiquer davantage sur le co-voiturage à Saint-Paul et à La Réunion dans des actions ponctuelles. Par exemple, nous envisageons la pérennisation de la mise en place du parking gratuit pour ceux qui souhaiteraient pratiquer le co-voiturage, mais pour l’instant, seulement de manière ponctuelle. Ces jours-ci, nous avons eu un bon taux de participation", a t-elle rajouté, "cela nous conduit à penser que pour l’année prochaine, pendant la Semaine de la Mobilité, nous allons reconduire cette action". Et de conclure qu’"il faut amener le Réunionnais à s’y mettre progressivement. C’est pour cela que nous avons fait plutôt de la sensibilisation que de l’action concrète, dans un premier temps".


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