
C’était un 30 juin
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Rapport de la MIVILUDES - 3 -
16 avril 2008
Déjà dans son rapport de 2004, la MIVILUDES avait souligné la montée du phénomène satanique en France, pointant les portes d’entrée que constituaient le réseau Internet, la musique et la mouvance gothique, en particulier en direction des adolescents, et elle s’était inquiétée du risque de dérive sectaire qu’il était susceptible d’entraîner. Dès 1995, la Commission d’enquête parlementaire mettait l’accent, dans son rapport “Les sectes en France” sur les dangers présentés par les sectes lucifériennes et satanistes.
Là comme ailleurs, ce n’est pas en tant que croyance que le satanisme préoccupe la MIVILUDES, car le culte de Satan ou de toute autre divinité des ténèbres, comme toute croyance, est absolument libre en France. Ce sont bien les dérives, éventuellement liées à ce culte, qui l’intéressent, dès lors qu’elles comportent une volonté d’emprise mentale. Et les cas répertoriés montrent que les répercussions sur les personnes concernées sont d’une extrême gravité. Depuis cette époque, ce phénomène n’a jamais diminué et s’il n’atteint pas des proportions alarmantes, il reste qu’il est en augmentation permanente et qu’il s’accompagne de dérives particulièrement scandaleuses pour l’opinion publique.
Les liens et les contacts se nouent surtout par Internet
Une partie des observateurs éprouve cependant des difficultés à appréhender la réalité du phénomène satanique en France, le réduisant parfois à la “possession”, c’est-à-dire aux manifestations impliquant le recours à l’exorcisme. Néanmoins, les faits sont éloquents :
- 92 cas de profanations à caractère satanique du 1er janvier au mois de novembre 2007 (soit une augmentation de 300% sur les trois dernières années). Pour le seul mois d’avril 2007, on a noté un cas de profanation par jour en moyenne.
- Les suicides de jeunes, liés à l’appartenance satanique, sont en augmentation. Il convient également de prendre en compte les conduites déviantes, scarifications, automutilations diverses, qui nécessitent ensuite un suivi thérapeutique des jeunes concernés, par des psychologues ou des psychiatres.
- Des délits comme l’incitation à la haine raciale, l’incitation au suicide, ou encore la commission d’actes de barbarie, notamment à l’égard d’animaux.
Ce phénomène était en train d’opérer une mutation dans le sens de la radicalisation des exactions commises par les adeptes.
D’abord, il n’est plus rare d’assister à des profanations accompagnées d’exhumation de corps et d’atteinte à l’intégrité des cadavres. Ensuite, si les mouvements purement lucifériens paraissent en perte d’audience, on voit naître un satanisme qui, au-delà des croyances traditionnelles, s’inspire de l’idéologie nazie et des croyances celtiques ou nordiques et qui attire davantage les jeunes que les formes de satanisme antérieures à connotation plus ésotérique, ou occultiste.
Les liens et les contacts se nouent souvent par la musique, soit dans des boutiques ad hoc, parfois à l’occasion de concerts, mais surtout par Internet (sites, forums...).
La mouvance satanique repère, récupère et instrumentalise la fragilité de certains jeunes en souffrance identitaire, en angoisse de l’avenir, en rupture familiale, en échec scolaire, notamment en leur proposant une idéologie de révolte qui semble répondre à leurs attentes, leurs besoins, leurs envies.
25.000 adeptes en France, surtout les jeunes
Alors qu’elle étudie le phénomène satanique depuis 2004, la MIVILUDES a noté qu’elle avait été, en 2007, sollicitée beaucoup plus souvent par des familles dont les enfants étaient devenus dépendants de contacts électroniques via Internet, à l’origine de troubles comportementaux assez effrayants pour leur entourage direct, et même sans rencontre physique avec leurs “initiateurs”. Certains en sont arrivés à pratiquer de véritables rituels sataniques, les familles signalant également des scarifications sataniques aboutissant à des évanouissements, des sensations d’étouffements etc.
La problématique liée à cette mouvance amène les médecins et les chercheurs à s’intéresser à ce sujet et à ses conséquences sur le double plan psychologique et médical. Ainsi, une thèse présentée en avril 2007 par le docteur Guivier mentionne que la pratique de la doctrine satanique repose sur des rituels qui « ne doivent pas être pris à la légère puisque consistant en des rituels magiques ». Il s’agit de processus rituels qui se basent sur « l’énergétisation des sentiments et de l’émotion » et qui peuvent être divisés en trois catégories :
- rituels sexuels (accomplissement de ses désirs) ;
- rituels de compassion (faire accomplir ses enchantements) ;
- rituels de destruction (exprimer ses colères).
Le docteur Guivier détaille ensuite les risques médicaux encourus par les jeunes adeptes du satanisme.
L’attirance pour le morbide, les tendances suicidaires, leur intérêt pour l’irrationnel, le symbolisme sont ainsi instrumentalisés dans des sites internet où la mort, la violence sont banalisées.
La dépendance virtuelle à l’égard de l’image, qui au-delà du fait qu’elle sert les intérêts financiers de certains groupes ou individus manquant singulièrement d’éthique et de sens moral, fait sauter des verrous psychologiques ou des tabous, le respect dû à un mort par exemple.
Si le nombre de conduites déviantes et d’actes passibles du Tribunal correctionnel ou de la Cour d’assises a très fortement augmenté, un seul homicide est jusqu’à ce jour recensé dans notre pays.
Aujourd’hui, en raison du secret dont s’entourent ces groupes, il est difficile d’en estimer le nombre et notamment celui des groupes structurés, mais les services spécialisés considèrent que le nombre d’adeptes de la mouvance satanique au sens large, toutes branches et chapelles confondues, est de l’ordre de 25.000 personnes en France, dont 80 % se situe dans la tranche d’âge des moins de 21 ans.
C’est une bonne raison de rester vigilant et de détecter le plus en amont possible l’instant où l’adolescent manifeste une véritable addiction et où il est probablement soumis à l’emprise d’autres personnes qui veulent lui faire parcourir son voyage initiatique dans les arcanes démoniaques.
Fin
SP
(Avec le rapport de la MIVILUDES, décembre 2007)
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