Le suicide : un problème de société qu’il faut combattre

6 mai 2008

Le 17 mai prochain, se tiendra l’assemblée générale de l’association Prévention suicide. C’est l’occasion de nous pencher sur cette association qui essaie chaque jour, à sa façon, de sauver des vies.

Créée en mars 2002, l’association prévention suicide apporte une aide aux personnes en difficulté. Basée à Saint-Pierre, elle propose une écoute téléphonique aux personnes qui souhaitent obtenir une aide pour désamorcer la crise. « On s’est rendu compte qu’il n’y avait d’espace, ni de lieu pour que ces personnes puissent en parler, l’écoute téléphonique nous a paru un bon dispositif puisqu’il est disponible tout le temps et est anonyme », explique la présidente de l’association, Danonlutchmée Odayen. Si une personne veut parler rapidement à quelqu’un, elle est sûre de trouver une oreille attentive et discrète en composant le numéro vert de l’association. « Nous essayons d’avoir des écoutants 24 heures sur 24, mais il est vrai que parfois, il arrive qu’il n’y ait personne », en effet, l’association manque de bénévoles.
L’association a créé un réseau d’écoutants de toute l’île, formés et bénévoles, mais ils ne sont jamais assez nombreux. A l’heure actuelle, la structure compte une trentaine de membres bénévoles.
« Nous menons aussi des actions dans le cadre de la prévention auprès de groupes de personnes, par exemple dans les écoles, les quartiers, les missions locales, et là aussi ce sont nos bénévoles qui dispensent ces actions ».

Entre 3.500 et 4.000 tentatives de suicides par an à La Réunion

A La Réunion, entre 100 et 110 personnes se suicident chaque année ; La Réunion se situe donc dans la zone rouge au niveau national. On peut y retrouver toutes les tranches d’âge. « Pour les plus jeunes, à partir de 15 ans, les relations de couple et le désarroi sont à l’origine des passages à l’acte. Pour les personnes les plus âgées, c’est plus la maladie, la vieillesse, la solitude. En ce moment, c’est la tranche d’âge des 25-45 ans qui est la plus touchée ».
Si on avait pu repérer les malaises un peu plus tôt, dans l’enfance ou à l’adolescence par exemple, une fois adulte, ces personnes ne seraient plus dans cette souffrance.
« Et quand ces personnes arrivent au bout du pont, souvent elles ont demandé de l’aide avant ; quand quelqu’un boit ou se drogue, il demande de l’aide implicitement et parfois on ne s’en rend pas compte. Alors comment la société peut les aider ? ». En menant peut être davantage d’actions politiques et sociales ; des actions en amont, sur la maltraitance des enfants, qu’il faut vite repérer par exemple. « Nous, association, nous essayons de désamorcer la crise mais c’est un long travail en amont qu’il faudrait entreprendre. Mais surtout, les gens ne doivent pas rester dans leurs problèmes ; s’ils viennent à nous, nous pouvons les aider, les écouter, mais il faut que la personne souhaite être aidée ».
A court terme, la présidente souhaite rendre accessible le numéro vert gratuit depuis les portables, « nous sommes actuellement en négociation avec les opérateurs téléphoniques mais ce n’est pas encore gagné ». Et bien sûr, il est essentiel de créer un réseau encore plus large, avec plus de bénévoles, plus d’écoutants, pour que le service puisse fonctionne correctement 24 heures sur 24.

Sophie Périabe

Numéro vert Prévention Suicide : 0800-62-01-62


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus