En lisant Paul Vergès...

Les hauts, enjeu majeur du développement...

27 septembre 2008

Paul Vergès attire notre attention sur le fait que « les hauts constituent une des régions les plus menacées par leur retard » (’ Du rêve à l’action’, page 156).

Le peuplement de La Réunion s’est dès l’origine, concentré sur le littoral. Le relief accidenté de l’île pouvait alors être un élément qui fait obstacle à l’essor des hauts. Ceux-ci étaient d’autant plus difficiles d’accès que les moyens de transports étaient à cette époque limités. Au fur et à mesure de l’ouverture de voies carrossables ou non (sentiers, chemins escarpés, routes,...), des villages et des villes de moyenne et haute altitudes eurent la possibilité d’être quelque peu désenclavés ; mais ces lieux de vie, nonobstant le bonheur d’y vivre, se devaient et se doivent de rattraper un certain retard voire un retard certain. Ce constat permet de mieux appréhender les problèmes liés aux retards de développement des hauts.
Dès lors, quelles sont les actions et les moyens à mettre en oeuvre pour résoudre cette problématique de développement ? La restructuration des bourgs existants et des nouveaux centres ruraux est devenue une nécessité dans le cadre du développement durable. L’aménagement territorial des hauts est effectivement un enjeu majeur du développement. C’est la raison pour laquelle une infrastructure telle que la Route des Tamarins est un des outils indispensables pour en permettre un meilleur désenclavement. Pourtant, en abusant de manoeuvres dilatoires, certains opposants semblent vouloir entraver la marche du progrès, mais gageons que le peuple réunionnais saura en tirer les conclusions le moment venu.

Le concept de fermes agrisolaires

La création de nouvelles villes impliquera une augmentation des besoins en énergie dans la zone des hauts de l’île. Grâce à des moyens permettant la production et la maîtrise des énergies propres, il s’avère impérieux de travailler en concertation avec les populations rurales afin de bâtir des espaces d’habitat en ayant comme principe la norme HQE (Haute Qualité Environnementale). Faire en sorte, par exemple, que l’eau de pluie soit récupérée pour constituer des réserves pour les besoins d’arrosage, de nettoyage ou toute autre activité ne nécessitant point d’eau potable. L’électricité pourrait être produite par les panneaux photovoltaïques qui contribueront à l’apport d’énergie. Sans omettre les éoliennes qui, installées sur des hauteurs régulièrement ventilées, ajouteraient à la production énergétique de ces espaces de vie nouvellement créés. La consommation d’énergies renouvelables au sein de ces hauts fera de ces bourgs des lieux en phase avec les dernières avancées technologiques. Nous voyons bien que, dans l’optique de la fourniture d’électricité d’origine renouvelable, les hauts (y compris les mi-pentes) sont un véritable enjeu car elles comprennent de vastes superficies utilisables par les fermes éoliennes et solaires. Toutefois, l’exploitation de ces espaces pour produire de l’énergie ne doit pas porter préjudice à l’agriculture telles que les cultures vivrière et cannière. C’est donc pour concilier l’accroissement de production d’énergies renouvelables et des ressources alimentaires que l’Agence Régionale de l’Energie Réunion a forgé le concept de fermes agrisolaires. L’objectif d’autonomie énergétique - d’ici 2025 - sera d’autant plus facile à atteindre que les potentialités des hauts (l’exploitation des espaces agricoles, des précipitations, de vent, du soleil,...) seront utilisées dans le cadre général du développement durable réunionnais. Il y va de la réalisation de notre autonomie... en matière d’énergie.

Rémy Massain


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