Les jardins partagés gagnent du terrain

8 juin 2012

Outil de sensibilisation à la nutrition et à la protection de l’environnement, promoteur de lien social, et désormais créateur d’emplois : le jardin communautaire n’en finit pas de séduire les collectivités à l’instar de la région Ile-de-France qui voudrait lancer 500 projets dans les 2 ans à venir.

Planter des fruits et légumes en ville : une possibilité que peu de citoyens peuvent s’offrir. Et pour cause, le mètre carré atteint des sommets et sorti de la jardinière sur le bord du balcon il est rarement envisageable de cultiver son potager.
Lien social
Né en Amérique du Nord dans les années 70, le jardin partagé est un espace communautaire mis à disposition des habitants d’un quartier par la collectivité (ville, bailleur social, voire copropriété). L’objectif : partager voire collaborer aux cultures de fruits et légumes sur quelques mètres carrés. Une solution efficace pour renforcer le lien social, partager les expériences, sensibiliser au lien santé/nutrition/protection de l’environnement, notamment en ce qui concerne la culture sans produits phytosanitaires.
Création d’emplois
Avec l’essor des jardins partagés, le concept est même devenu créateur d’emplois à l’instar de l’installation sur des parcelles restées en friches en région parisienne par une association qui a pu proposer des emplois à des jeunes en insertion. Désormais, ces initiatives sont en effet prises au sérieux. Pour preuve, la région Ile-de-France qui étudie actuellement 51 projets de jardin, vise l’installation de 500 jardins partagés d’ici 2 ans.


Ne pas avoir la mémoire qui flanche !

Jardins partagés ? Bienvenue au club ! Cette idée du PCR a été proposée au gouvernement Rocard en 1991.

1991 - Tout de suite après l’explosion de ras-l’bol exprimé par les habitants du Chaudron, s’est tenue à Paris une conférence réunissant tous les acteurs politiques de La Réunion.

Lors de la réunion tant attendue, Paul Vergès et Élie Hoarau rendirent officielles les 11 mesures d’urgence, concrètes imaginées par le PCR, destinées à combattre la misère frappant la majorité des habitants du Chaudron.

Cette misère était bien réelle. Venue en visite à La Réunion en mars 1991, Danielle Mitterrand avait dit son désarroi face à l’extrême misère qu’elle avait constatée par elle-même, au Chaudron notamment.

Au nombre des propositions adressées au gouvernement puis rendues publiques le jour de cette réunion, figurait celle de transformer tous les "espaces verts" (en réalité des espaces dépourvus de végétation) en jardins communautaires sur le modèle des jardins ouvriers. Le PCR soutenait que cette initiative créerait du lien social et permettrait aux familles du Chaudron (majoritairement venues de zones rurales) de produire une partie de leur subsistance.

Cette proposition (et les 10 autres) n’eurent pas le temps d’être examinées. Des "zamontrèr" parisiens avaient en effet concocté dans l’urgence, une série de mesures d’assistance communiquées dare-dare, la veille de la réunion, à la presse à grand tirage.

C’est ainsi que des propositions réunionnaises — dont l’article ci-dessus souligne la pertinence — furent écartées au profit de décisions d’assistance électoralistes 100% parisiennes.

"Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens". La mémoire des faits historiques marquant l’évolution de La Réunion est, on le voit, essentielle pour déterminer ses choix.

Aimé Habib

Parti communiste réunionnais PCR

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