Rencontres handisports et sport adapté dimanche au Port

Les personnes handicapées de plus en plus larguées par l’État

22 novembre 2005

La ville du Port était avant-hier la capitale réunionnaise du sport pour les personnes handicapées, avec deux rencontres de handisports et de sport adaptées pour les pratiquants de toute l’île, avec leurs familles et leurs amis. L’occasion de mettre le doigt sur les carences inadmissibles de la politique gouvernementale en matière de lutte contre le handicap.

Il y avait de quoi être ému dimanche dernier en se rendant de la piscine municipale du Port au complexe sportif municipal situé à l’autre bout de la cité maritime, en passant par la base nautique maritime et les différents terrains de pétanque portois. Ému et en colère quand on voit comment les personnes handicapées sont maltraitées par l’État.
Dans les bassins de la piscine Jean-Lou Javoy, plusieurs dizaines de jeunes handicapés mentaux participaient à la “Journée départementale du sport adapté dans les activités aquatiques” organisée par le Comité régional de sport adapté et par l’Association portoise solidarité et amitié (APSA) ; partout ailleurs, ce sont les jeunes handicapés physiques et moteurs de toute l’île qui participaient à la “Journée promotionnelle du handi-sport” à l’invitation de l’association Liaison du Port avec le soutien de l’association Rue de Rome-Péi Jazz d’Arsène Mastane.
Naturellement, ces deux manifestations étaient également soutenues par la Mairie du Port et par l’Office municipal des sports, présidé par Alain Gretry. Normal quand on voit par exemple le travail effectué par le Comité régional de sport adapté (CRSA), présidé par Jean-Pierre Bidois, avec ses nombreux bénévoles et par tous ceux qui militent dans les clubs handisports au service des personnes handicapées et leurs familles.

Un énorme manque de moyens

Jean-Marc Maillot, responsable technique et administrateur du CRSA, nous a expliqué que le but principal de tous ces acteurs est d’aider les personnes handicapées mentales à progresser sur le plan cognitif, relationnel et social à travers des activités sportives : "Nous aidons ces personnes à voir ce qu’elles sont capables de faire et ensuite à voir comment elles peuvent progresser. Mais dans ces activités comme dans toutes les actions des professionnels, des familles et des bénévoles au service des personnes handicapées, on se heurte à un énorme problème : le manque de moyens financiers et humains pour permettre à celles-ci de surmonter leur handicap et de s’insérer dans la société".
Jean-Marc Maillot répète ce que disent toutes les personnes ou associations concernées de près ou de loin par ce problème : l’État et certaines collectivités larguent de plus en plus les handicapés et répondent de moins en moins à leurs besoins en structures spécialisées et en personnels encadrants : "Après les dernières annonces faites par le ministre de l’Outre-mer à La Réunion, le retard va encore s’aggraver et le déficit sera énorme. Nous manquons de centres occupationnels. La Maison départementale du handicap va également prendre du retard et son organisation par rapport aux associations sera en recul par rapport à l’ORPH qui a été liquidé. Nos propositions ne sont pas entendues par les décideurs parisiens".

"Une société plus humaine"

Du côté des associations soutenant les handicapés physiques et moteurs, on a les mêmes buts : avec des sportifs valides, valoriser et faire progresser les capacités de ces personnes à travers des activités sportives comme le basket, le football, l’athlétisme, les sports nautiques (kayak, voile, plongée), la pétanque, mais aussi les travaux manuels (couture, poterie, arts plastiques).
Jimmy Sinapin, président de l’association Liaison, exprime les mêmes préoccupations : "Nous devons constamment sensibiliser les pouvoirs publics aux problèmes des personnes handicapées, de leurs familles et des associations de handicapés. Nous voulons leur montrer que les personnes handicapées peuvent faire des choses, à condition qu’elles soient soutenues. C’est pourquoi nous voulons valoriser leur savoir-faire et leur savoir-être, tout en travaillant avec les associations de personnes valides afin de fusionner tout le monde dans une société plus humaine".
Chacun de nous est invité à participer d’une manière ou d’une autre à ce juste combat.

L. B.


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Messages

  • bonjour, je trouve que c est une grande injustice que ce soit pas mis en place la déconjugalisation aah . De plus quand on a une restriction substantielle et qu on a pas beaucoup travailler c est pas normal non plus qu il faut être a 80 pour cent pour pouvoir compléter sa mini retraite avec l allocation adulte handicape .Merci de nous permettre de nous exprimer notre mécontentement des lois qui ne sont pas mise en place pour nous aider.MERCI.


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