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Lutter contre la violence scolaire

28 janvier 2005

De septembre à décembre 2004, des incidents significatifs ont été relevés au sein de la communauté éducative. La violence scolaire et l’insécurité qu’elle suscite appellent les autorités de l’État à réagir et à renforcer les partenariats préfecture - rectorat - justice, pour plus d’efficacité.

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Environ un quart des incidents relevés en milieu scolaire ont donné lieu à des plaintes. Le recteur de l’Académie de La Réunion a souhaité clairement distinguer la violence scolaire, que l’on confond souvent avec l’incivilité, de la délinquance, qui se caractérise par des actes pénalement répressibles. "La violence scolaire est plus large que la délinquance stricto sensu", explique Christian Merlin.
Elle peut se situer dans les établissements ou aux abords, peut être constituée d’actes pénaux évidents, faire l’objet de signalements aux autorités publiques (police, justice, services sociaux) ou avoir simplement un retentissement particulier dans la communauté scolaire.

Prévenir pour changer les comportements

"La violence scolaire à La Réunion est à la fois limitée et concentrée", poursuit le recteur. Limitée, car les donnés récentes signalent une diminution des incidents signalés qui constituent 2,9% de la violence scolaire nationale. Concentrée, car une quinzaine d’établissements sur les 112 établissements scolaires de notre département, enregistrent des incidents répétés, une fréquence plus élevée de la violence, donc un sentiment d’insécurité accru chez la communauté scolaire qui demande des solutions.
Pour lutter contre cette violence scolaire, il convient de mettre en place "une dynamique collective autour de démarches préventives et curatives", explique le recteur. Pour s’attaquer aux racines de la violence, des réponses éducatives doivent en premier lieu être apportées pour tenter de modifier les comportements, de faire évoluer les consciences.
Les personnels de la vie scolaire jouent ici un rôle majeur au sein des établissements. Les Comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC), regroupant les personnels, les élèves, leurs parents, des partenaires extérieurs, sont là pour apporter des réponses adaptées au contexte particulier de chaque établissement. Les personnels des zones d’éducation prioritaires sont également là pour mener des actions spécifiques auprès des jeunes. Une partie de ces dispositifs constitue une première réponse éducative.

Correspondants “sécurité école”

Mais la prévention appelle aussi à un partenariat avec les services déconcentrés de l’État, avec les collectivités locales, pour renforcer les Comités locaux de sécurité et de lutte contre la délinquance, dans le but de sécuriser les établissements et les transports scolaires. Plus récemment, se sont mis en place des correspondants “sécurité école” de la police ou de la gendarmerie au sein des établissements, "fil rouge pour garantir une meilleure réactivité, information et réduire le sentiment d’insécurité", explique Christian Merlin.
S’inscrivant dans l’action nationale, la Préfecture et le Rectorat (dont les ministères ont signé un protocole en octobre 2004) ont décidé de renforcer la sécurité aux abords des établissements avec la présence des forces de l’ordre, car se développe aussi une économie parallèle de stupéfiants ou larcins. Cette démarche va faire l’objet d’un plan d’action qui sera à constituer au sein de chaque établissement. En 2005 sera aussi entamée une étude sociologique, pour définir les actions coordonnées à mener.
Si la violence en milieu scolaire reste limitée, Christian Merlin souligne que la montée de l’incivilité est préoccupante et nuisible à la cohésion du système éducatif. Il faut rester vigilant.

Estéfany


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