
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Koudkongn de Raymond Mollard
5 juin 2007
C’est le lundi 14 mai qu’a siégé le jury international chargé de choisir définitivement, parmi les projets présentés par les cinq équipes concurrentes retenues (*), celui qui servirait de cadre à la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. Cette structure étant conçue comme un site vivant, réunissant un espace muséal, un lieu d’expression des cultures et un pôle de ressource et de recherche. Ce projet, rappelons-le, a obtenu le parrainage de l’UNESCO.
Le jugement des offres ne reposait bien évidemment pas sur la simple subjectivité de chacun des membres du jury : il s’est effectué, conformément aux dispositions du Code des Marchés Publics, à partir d’une analyse thématique préalable extrêmement détaillée, effectuée par une commission technique, sur la base des trois “critères pondérés” suivants :
A - qualité de fonctionnement et respect du programme (y compris son volet qualité environnementale) : 40%
B - compatibilité avec l’enveloppe financière prévisionnelle des travaux et le planning retenu par le maître d’ouvrage : 25%
C - qualités architecturales muséographiques et de l’intégration paysagère de l’opération dans son environnement proche et lointain : 35%
Dernière précision, mais non des moindres : toutes les données examinées par le jury tout au long de cette journée, tous les documents techniques et iconographiques, y compris les cinq maquettes, étaient strictement anonymes. Ce n’est qu’après le vote définitif ayant permis de classer les projets, notamment celui que le jury considérait comme le meilleur, qu’ont été décachetés les documents permettant d’identifier les équipes d’architectes, lesquelles rappelons-le comprenaient deux équipes françaises, deux autrichiennes et une américaine.
Au terme d’analyses et de débats d’une extrême richesse, c’est le “projet A” que le jury a retenu en définitive comme lauréat, et qui s’est avéré être celui présenté par la jeune équipe parisienne du cabinet d’architecture X-TU, à laquelle s’étaient associés :
- l’équipe saint-pauloise T&T architecture
- OTH Ingéniérie (Bureau d’études, économistes, OPC)
- ELIOTH pour la référence Haute Qualité Environnementale
- ARCHITECTURE Sophie Thomas (scénographe)
- Camille JULIEN (paysagiste)
- OBSERVATOIRE 1 (éclairagiste)
- PEUTZ et ASSOCIÉS (acousticiens)
Il me paraît important de détailler l’ensemble de ces éléments de procédures, des composantes du jury, des compétences professionnelles nombreuses et diversifiées exigées des compétiteurs, pour que tout un chacun puisse prendre la mesure de l’ampleur des projets que nous avons examinés. Ceux-ci portaient sur un total de surfaces utiles et abritées de 10.300 m2, implantées sur un terrain d’une superficie d’environ 25 hectares, situé à Plateau Caillou, sur la commune de Saint-Paul.
Le projet de l’équipe X-TU, disposé sur trois niveaux, s’intégrera dans les lignes de la savane dominant Saint-Paul, au confluent des chemins d’accès piétonniers et de la voie routière issue d’un échangeur spécial de la route des Tamarins. Le niveau d’accueil sera celui du parc et d’une terrasse belvédère. On accèdera au niveau -1 (l’étage du musée proprement dit) à la fois par un grand escalier d’entrée et par le belvédère, à partir d’un parcours spiralé tournant autour d’une “Grand-Kour”. Le niveau +1 sera celui du séjour et des rencontres : foyer et balcon sur les grands banians, la savane et le théâtre de plein air, salle de spectacle vitrée avec vue sur Saint-Paul. Sous le bâtiment, le visiteur accèdera à un espace ombragé et frais comme une grotte, désigné par les architectes comme la « caverne méditative du musée » d’où chacun, loin de la foule, pourra embrasser d’un coup d’œil l’ensemble du paysage. Le parcours sera prévu en boucle autour du Grand-Kour, par le passage sous le « labyrinthe des lianes parlantes ». L’espace muséographique s’organisera dans une dynamique alternée de dilatation autour des kours et des façades, puis de contraction à travers la « frange végétale », débouchant en une séquence de sortie, « projetée vers l’avenir ».
Itinéraire de découverte de soi et des autres, l’espace muséal s’organisera ainsi selon un enroulement dynamique offrant à chacun un parcours d’introspection où la recherche du passé conduit vers la (re ?)-découverte d’un destin collectif, d’une référence identitaire qui donne vie, sens et contenu à la notion de passé, d’avenir, d’histoire avec un grand ou un petit H, et surtout de devenir collectif. Lieu où ne seront de mise ni les tonitruants coups de clairons du style « Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante » (Panthéon), ni (surtout pas !) les consternants cocoricos du genre « A toutes les gloires de la France » (palais de Versailles). Mais lieu où chacun pourra pénétrer en poussant simplement, de la main et de la mémoire, « la porte étroite qui chancelle » (Verlaine) pour accéder à ce que Proust appelle au début de sa Recherche « l’édifice immense du souvenir », dans tout ce qu’il a de nostalgie, de souffrances, de crimes tus ou connus, d’actions magnifiques.
Pour que chacun puisse dire en sortant, en redécouvrant l’horizon marin :
La vie est vaste, étant ivre d’absence,
Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.
(Le Cimetière Marin)
(*) Cette sélection de cinq équipes, parmi les 49 candidatures parvenues, avait fait l’objet d’une première réunion du jury le 28 août 2006. Rappelons que ce jury, outre les conseillers régionaux membres de la commission d’appel d’offres, comprenait trois responsables locaux (le Directeur Régional de l’Action Culturelle, le maire de Saint-Paul, l’architecte des Bâtiments de France) ainsi qu’un certain nombre de personnalités nationales et internationales : trois architectes venus de métropole, un autre originaire d’Afrique du Sud, le directeur du Musée des Civilisations d’Europe et de la Méditerranée, le directeur du muséum of History and Culture of Zanzibar and the Swahili Coast
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