Lutte contre les violences intrafamiliales

NHAVIR : premier centre pour la prise en charge des auteurs de violences conjugales

30 janvier

Le 28 janvier 2025, le premier centre d’hébergement pour auteurs de violences conjugales, NHAVIR, a ouvert à Saint-Pierre. Avec une capacité de huit places, il propose un suivi psychologique et des activités d’accompagnement pour aider les auteurs à réfléchir sur leur comportement. Ce dispositif innovant permet de maintenir les victimes dans leur domicile et d’éviter la récidive, répondant à un besoin crucial à La Réunion.

La lutte contre les violences intrafamiliales franchit une nouvelle étape importante à La Réunion avec l’inauguration, ce 28 janvier, du premier centre d’hébergement dédié aux auteurs de violences conjugales. Ce projet longtemps réclamé par les associations est désormais une réalité à Saint-Pierre, sous le nom de NHAVIR, pour "Nouvel Hébergement pour les Auteurs de Violences Intrafamiliales à La Réunion".
Depuis des années, la problématique de l’absence de structures d’accueil pour les auteurs de violences conjugales à La Réunion faisait l’objet de discussions, alors que les lieux d’hébergement pour les femmes et enfants victimes restent insuffisants. NHAVIR marque ainsi un tournant, apportant une réponse innovante à cette lacune.

Une alternative au placement des victimes

Avec une capacité d’accueil de huit personnes, le centre propose un accompagnement adapté pour les auteurs de violences conjugales, sur la base du volontariat et en accord avec l’autorité judiciaire. L’objectif est de permettre à ces individus de réfléchir à leurs comportements, tout en préservant l’intégrité des familles en offrant aux victimes un logement sécurisé, à l’écart des tensions domestiques. En effet, ce modèle vise à éloigner l’auteur de violences plutôt que la victime, une approche qui marque un changement de paradigme dans la gestion de ces situations.
Karine Volvert, présidente du Réseau VIF, expliquait lors de son passage sur le plateau de Réunion la 1ère : "C’est une véritable innovation, mais nous en parlons avec l’autorité judiciaire depuis 2021." Ce dispositif pourrait bien servir de modèle pour d’autres régions confrontées à des problématiques similaires.
Auparavant, les victimes de violences conjugales étaient souvent éloignées de leur domicile en raison du manque de structures d’hébergement adaptées, mettant parfois les enfants dans des situations précaires. Dorénavant, ce sont les auteurs qui sont pris en charge, permettant ainsi aux femmes et aux enfants de conserver un toit et des repères dans leur quotidien, tout en offrant aux auteurs l’opportunité de se prendre en main.
"Ce changement de modèle vise à maintenir les victimes dans leur environnement pour qu’elles puissent continuer à mener une vie normale, notamment en permettant aux enfants de poursuivre leur scolarité", précise Karine Volvert.


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