
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Tribune libre
15 mai 2007
« Une démocratie, ça se nourrit, ça se construit. Il faudra peut-être deux générations pour changer de manière conséquente les mentalités dans ce pays ». (1) Cette déclaration du Père jésuite Sylvain Urfer (2), le jour de son expulsion de Madagascar, résonne avec le taux remarquable de participation à l’élection présidentielle française.
Un peuple ne va-t-il pas voter en masse lorsqu’il sent que son geste citoyen est capable de donner un signal fort à ses élus sur la politique à engager ? Une deuxième raison peut le motiver à participer : les difficultés que son pays traverse, et qui sonnent l’heure d’une mobilisation générale. Mais cette seconde raison n’agira sur l’électeur que si les conditions de la première sont remplies.
Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas à Madagascar. Le Père Sylvain Urfer le paie d’une expulsion, comme d’autres de la prison, d’intimidations, voire de menaces plus directes sur leur personne.
Pour ne parler que des jésuites, l’histoire bégaye, et ce n’est pas bon pour un pays. Moins de deux ans après l’indépendance de la Grande Île, le 17 janvier 1962, le Père Jean de Puybaudet (3) s’embarque par le premier avion pour la France, en application d’un arrêté d’expulsion non motivé. A peine les années Ratsiraka dépassées, le 11 mai 2007, le Père Sylvain Urfer subit la même procédure.
Pourtant, en 46 ans, le monde a bien changé. A l’heure dite de la mondialisation, l’expulsion politique d’un étranger paraît anachronique. Il ne suffit pas alors de se lamenter sur un retour en arrière. Il n’existe pas. Depuis les années 60, toutes les sociétés ont connu de trop profonds changements.
Quel gouvernement aujourd’hui peut se croire à l’abri des sanctions de la communauté internationale ? La diplomatie, les pressions de tous ordres sont là pour le ramener à la raison. A condition, cependant, que le jeu des connivences et des intérêts à court terme ne vienne trop polluer les relations politiques que les gouvernants ont pour mission d’entretenir entre les Etats.
En présence de la situation malgache actuelle, nos démocraties occidentales font-elles preuve d’un courage politique suffisant ? Quand les aides internationales sont devenues l’exercice ordinaire de l’économie d’un pays, à quelles sanctions un Etat peut-il se sentir encore exposé ? Sinon peut-être sur la part d’économie marchande qui ne profite que très peu à l’ensemble de la population.
A l’échelle de notre responsabilité régionale, quelle valeur donner au co-développement durable de nos îles si nous n’exprimons pas notre solidarité lorsque l’une d’elles est atteinte dans sa démocratie ? Notre participation à la Présidentielle, et bientôt aux Législatives, c’est aussi pour ça.
Père Stéphane,
www.jesuites.com.re
(1)“Le Quotidien”, samedi 12 mai 2007, n° 9710, page 7.
(2) Le Père Urfer est à Madagascar depuis 33 ans. Sociologue, enseignant à l’Institut Catholique de Madagascar (ICM), responsable du centre Foi et Justice, membre de l’Observatoire de la vie publique (SEFAFI), la mesure d’annulation de son visa de séjour et d’interdiction d’entrée sur le territoire malgache lui a été notifiée le 10 mai au matin, et applicable sous 48 heures impérativement. Aucun motif n’est donné.
(3) Récit de son expulsion, in : “Etre jésuite dans les décolonisations de Madagascar et de La Réunion”, Université de La Réunion, CRESOI, UNESCO, distribué par Océan Edition, p. 75 ss.
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