La France associative en mouvement - 1 -

Nouveau record de créations d’associations en 2006/2007

24 novembre 2007, par Sophie Périabe

Le nombre de créations est observé selon l’année associative. Il correspond ainsi à la période du samedi 2 septembre 2006 au samedi 25 août 2007. Elle comporte 52 semaines comme chacune des périodes annuelles prises en compte. Ce rythme hebdomadaire correspond au rythme de publication du service associations du Journal officiel.
Avec 70.255 créations, soit 3% de plus qu’en 2005-2006, on se situe légèrement au-dessus du plus haut niveau atteint par le passé : 70.040 créations en 2003-2004.
Après une période de relative stabilisation du nombre de créations, serait-on reparti pour un nouveau cycle de hausse ? Les échéances politiques de l’année 2006-2007 auraient-elles pu influencer le nombre de créations ? C’est peu probable, car si l’on regarde de plus près, on observe une certaine stabilité en 1994-1995 (+ 0,8%) et une légère baisse a été enregistrée au cours de l’année 2001-2002 (- 2,1%). Par contre, à la différence des années de forte variation, au cours desquelles l’évolution était relativement homogène dans l’ensemble des départements, les mouvements sont contrastés cette année, puisque 39 d’entre eux voient leur nombre de créations diminuer, dans un environnement national à la hausse. C’est ainsi, en particulier, que le nombre de créations a été inférieur de près de 40% dans la Meuse, de l’ordre de 20% dans la Manche et la Drôme. À l’inverse, il a augmenté de plus de 20% dans les Ardennes, l’Hérault et le Cher.

Une nouvelle répartition entrée en vigueur cette année

Une nouvelle répartition des objets des associations a vu le jour cette année dans le cadre du projet WALDEC (Web Associations Librement DEClarées). En effet, dans le cadre de la simplification administrative et de la modernisation des relations entre l’administration et ses administrés, le ministère de l’Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales développe un projet pour créer un répertoire national des associations.
Depuis le 7 avril dernier, 15 nouveaux thèmes se sont ajoutés aux 16 anciens, dont le libellé a été modifié pour certains d’entre eux. Par exemple, le thème “loisirs” est désormais intitulé “Action socioculturelle”, le thème “technique et recherche” est devenu “recherche”. Il semble que cette nomenclature élargie corresponde assez bien à la diversité actuelle de créations. Les nouveaux thèmes ont en effet généralement trouvé leur créneau, si l’on en juge par le nombre des associations qui leur sont rattachées.
Les quatre grandes rubriques habituelles concernant la culture (21.000 créations), l’action socioculturelle (13.300), les sports (12.500) et le domaine social (14.000), représentent ensemble, toujours une large proportion des créations. Par ailleurs, il est important de souligner que le nombre de créations dans le domaine des activités politiques, avec plus de 1.100 créations a été cette année plus important de 25%, par rapport à la moyenne des années antérieures.

Ce dynamisme de création n’est pas sans danger

À première vue, on peut être tenté de se réjouir en constatant cette poussée associative très forte depuis quatre années. Autour de 70.000 nouvelles associations chaque année, cela veut aussi dire près de 300.000 nouveaux organismes nés depuis quatre ans, 300.000 nouveaux venus qui aspirent des bénévoles, parfois en les prélevant dans les associations existantes, parfois en introduisant une certaine concurrence dans un secteur. Cela veut aussi dire 300.000 nouveaux venus en quête de moyens matériels et financiers, en quête de locaux et d’installations pour fonctionner.
Il est clair que bon nombre de ces associations viennent fort opportunément enrichir le tissu existant pour apporter de nouveaux services, de nouveaux soutiens à ceux qui en ont besoin, et renforcer ainsi les liens sociaux. Il est aussi évident que bon nombre de ces nouvelles venues viennent relayer ou remplacer des associations essoufflées ou déjà disparues.
Pour autant, et dans la mesure du possible, il serait certainement utile, voire indispensable, que les porteurs de projets associatifs soient informés de l’existant, de manière à s’intégrer dans une association qui créera une nouvelle section ou une nouvelle activité. Le nombre de dissolutions officielles ne signifie pas grand-chose car bien peu de dirigeants effectuent cette démarche, bien qu’elle soit gratuite. Il est resté constant en 2006-2007.
On peut donc penser que les porteurs de projets associatifs sont ou ont été plus enclins à créer leur propre organisme qu’à proposer à une association existante d’accueillir leur projet.
Il en va de l’avenir d’un secteur associatif qui pourrait peu à peu s’épuiser dans une concurrence stérile, notamment au regard d’une ressource humaine bénévole plus limitée qu’il n’y paraît, et de moyens financiers qui sont loin d’être extensibles.

Sophie Périabe
(Avec La France associative en mouvement, 5ème édition, octobre 2007)


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