KOUDKONGN de Raymond Mollard

Objectif ambitions...

5 février 2007

C’est très net, et très positif : au fil des réunions publiques d’information et de débat auxquelles l’Alliance a invité les Réunionnais (le 26 janvier à Saint-Pierre, le 2 février à Saint-Benoît), la prise de conscience des immenses possibilités ouvertes par l’accord signé le 19 janvier à Matignon a fait son chemin, les tenants et aboutissants se sont mieux dessinés aux yeux de tous, la réflexion collective conduit à une appréciation de plus en plus précise des chances nouvelles qui s’offrent à La Réunion.

Il est vrai que les éléments de comparaison manquent un peu, tant les masses budgétaires mises en jeu et les chantiers engagés sur la période 2007-2013 (voire 2016 pour la nouvelle route littorale) font exploser toute référence : 930 millions d’euros pour la nouvelle route littorale, 1315 pour le tram-train, nous voici déjà à deux milliards deux cent quarante-cinq millions d’euros. Ajoutons à cela le Contrat de Projet Etat-Région, (245 millions ) et les Programmes Opérationnels Européens (1, 8 milliard ) nous arrivons aux alentours de quatre millions trois cent mille euros : à peu près cinq fois le Budget Primitif 2007 de la Région en crédits de paiement ! Il est dès lors normal que tout un chacun peine un peu à jongler dans sa tête avec de telles sommes, et que le secours de la calculette soit parfois bien utile...

Bien sûr les questions ont fusé, venant par exemple des habitants des communes (Saint-Joseph pour le Sud, Saint-André et Saint-Benoît pour l’Est) qui s’estiment victimes de décisions politiques qui les priveront injustement, sans qu’ils aient été le moins du monde consultés, de la possibilité d’accéder au tram-train, et de profiter de la dynamique économique et sociale qu’il va induire dans les régions traversées.

On les comprend, et on ne doute pas que l’action citoyenne qu’ils impulseront, dans les prochains mois et les prochaines années, pourra faire évoluer les choses dans le bon sens, pour les remettre, si l’on peut dire, sur les rails.

Mais d’autres questions se pressaient aussi, dont une m’a frappé, qu’on pourrait en gros formuler comme suit : « Mais tous ces travaux que vous allez entreprendre, ne vont-ils pas vous contraindre à abandonner d’autres projets, à revoir à la baisse certain de vos programmes, voire à les annuler ? »
Légitime interrogation s’il en fut. Et bien non : pas de baisse, pas d’abandon, et encore moins de reniement, dans aucun domaine, sur aucun des engagements de notre mandature. La bataille se conduira sur tous les fronts.

Prenons l’exemple des lycées, qui me touche tout particulièrement. J’ai participé mercredi dernier à une délégation de la Région lors d’une visite sur le chantier du lycée de Saint-Paul IV. Marché considérable (coût total de l’opération supérieur à 36 millions d’euros !), chantier immense (20 084 m2 à bâtir), espoir évident non seulement pour soulager les lycées de la zone (Evariste de Parny et Louis Payen) mais pour ouvrir à nos lycéens de nouvelles qualifications, puisque l’orientation pédagogique de cet établissement sera la biologie de l’environnement. C’est clair : les délais sont tenus pour la livraison. Prévu pour recevoir 1120 élèves, il accueillera dès la rentrée 2007, au niveau de l’enseignement professionnel, une classe de CAP Employés Techniques de Laboratoire, et pour l’enseignement général et technologique 8 classes de seconde, dont une division avec option spécifique Biologie de Laboratoire et Paramédical. Les installations sportives, dont un gymnase, sont en cours de réalisation, ainsi que l’internat (84 élèves), le restaurant, la vie scolaire, les locaux administratifs, les salles de professeurs, 9 logements de fonction, les parkings, le tout évidemment dans le respect des normes HQE qui garantissent un développement durable. Est prévu également un parc de panneaux solaires de 2500 m2. Pour ce qui concerne les équipements, les crédits de première dotation ont été votés dès le 10 octobre dernier, à hauteur de 1,7 million d’euros.
Le chantier, on le voit, est conduit tambour battant, suivi avec vigilance par les élus responsables et les services techniques de la Région. Simultanément sont engagées les opérations pour le lycée de Sainte-Anne (ouverture en 2009), puis viendront ceux de Saint-Denis VIII (sur la Technopole), du Port III, de Petite-Ile, chacun ayant sa dominante pédagogique particulière.
Ni l’Education, ni aucun autre domaine de compétence de la collectivité régionale ne saurait être marginalisé dans le grand œuvre en cours, pour cette simple raison que l’avenir d’une société se bâtit sur des ambitions clairement affichées, non sur des renoncements honteux concoctés à la faveur de négociations de couloirs.


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